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QUESTION 656 - Les colis vitrifiés
Posée par Huguette MARÉCHAL [L'organisme que vous représentez (option)], (DAINVILLE-BERTHELÉVILLE), le 07/12/2013

Le cahier d'acteur n°69, qui traite de la qualité du verre des colis vitrifiés est inquiétant. Qu'en est-il exactement? Quelle est la durée de vie réelle du verre et de ses qualités pour assurer la confinement? Le CEA annonce 10.000 ans et Gilbert TALLENT déclare, lui, moins d'un an. Qui a raison? Et pourquoi n'ouvre-t-on pas un des colis fabriqués, pour voir dans quel état est le verre aujourd'hui? Cela pourrait donner une idée de l'état dans lequel il sera plus tard.

Réponse du 10/02/2014,

Réponse apportée par le maître d’ouvrage :

Les colis de déchets vitrifiés sont prévus d’être placés dans des conteneurs de stockage en acier avant leur mise en stockage. Au fil du temps, ces conteneurs seront soumis d’une part à la corrosion au contact de l’eau contenue dans la roche et d’autre part à la pression exercée par le terrain. Leur dimensionnement leur permettra de rester étanches dans ce contexte pendant au moins plusieurs centaines d’années, empêchant tout relâchement de radionucléides pendant cette période. Au-delà de cette période, le verre prendra le relais pour retarder le relâchement des radionucléides. En effet ce verre a été conçu spécifiquement pour piéger l’ensemble des radionucléides dans sa structure. Le relâchement de radionucléides hors du verre ne peut se produire qu’au fur et à mesure de la dissolution progressive du verre dans l’eau. Il s’agit d’un mécanisme très lent, le verre étant par nature un matériau très peu soluble. La dissolution du verre et celle des radionucléides qu’il contient sera lente et étalée sur des durées de plusieurs dizaines à centaines de milliers d’années. Les études et recherches réalisées notamment par le CEA sur le relâchement des radionucléides par le verre prennent en compte son état initial (notamment sa fracturation provoquée par les contraintes mécaniques apparaissant lors du refroidissement du verre après sa coulée) et les mécanismes d’altération susceptibles d’intervenir au cours du temps. Elles s’appuient sur des expertises et des expérimentations réalisées sur des échantillons représentatifs du verre nucléaire. Les radionucléides relâchés progressivement par le verre seront ensuite retenus par la roche argileuse du Callovo-Oxfordien ; seuls des radionucléides mobiles et à vie longue, plus particulièrement l’iode 129 et le chlore 36, pourront traverser la couche d’argile du Callovo-Oxfordien sur une durée d’un million d’années. Cette migration s’effectuant majoritairement par diffusion dans une forte épaisseur d’argile, ces radionucléides parviendront aux limites de la couche argileuse de façon très étalée dans le temps et très atténuée. Les études ont montré que le stockage n’aura pas d’impact avant 100 000 ans et que celui-ci sera très inférieur à l’impact de la radioactivité naturelle.

Réponse apportée par le Commissariat  l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) :

Le verre a été choisi comme matrice de confinement pour les déchets ultimes pour ses propriétés de confinement, c’est-à-dire son aptitude à les incorporer et à les immobiliser durablement. En effet, le verre a, de par sa structure chimique, la capacité d’intégrer une grande gamme de radioéléments au sein même de sa structure, et ce avec une très bonne homogénéité.

Par ailleurs, les études menées par le CEA ont montré une très bonne résistance de la matrice vitreuse à l’altération sur des temps très longs. Notamment, les études menées sur des verres radioactifs de laboratoires ont montré une très bonne résistance de la matrice vitreuse à l’auto-irradiation. Que ce soit sur des verres radioactifs réels ou sur des verres « dopés » en éléments radioactifs, intégrant en quelques années une auto irradiation équivalente à celle que subira un verre nucléaire réel pendant quelques milliers d’années, les études entreprises ne montrent pas d’évolution significative des propriétés macroscopiques des verres. Par ailleurs, les études menées en laboratoire à la fois sur des verres inactifs et  radioactifs permettent d’identifier les mécanismes physico chimiques responsable de l’altération des verres dans des conditions représentatives de celles d’un stockage géologique profond. Ces expériences accélérées, couplées avec des études d’analogues naturels ou archéologiques (roches volcaniques, verres antiques,…) permettent d’établir et de qualifier les modèles d’évolution des colis sur le long terme.

L’ouverture d’un colis récemment conditionné, qui constituerait une opération complexe sur le plan industriel, n’apporterait pas d’élément supplémentaire quant à son comportement sur le long terme en conditions de stockage.

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