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QUESTION 1493 -
Posée par SAUVEGARDE DE L'ENVIRONNEMENT, (GAILLON), le 16/01/2014

Questions posées dans le cahier d'acteurs n°109 de Sauvegarde de l'Environnement :

Peut-on parler de l'argile de Bure comme rempart infranchissable lorsque l'on visionne cette vidéo? http://www.dailymotion.com/video/x1562ck_l-argilite-de-bure-dure-dure-comme-du-beton-5-mn-54_news

Quelle influence sur le gainage métallique des alvéoles auront les inclusions de pyrite, présentes dans l'argilite de Bure, si de l'eau parvient à les humidifier et générer de l'acide sulfurique?

Quid des possibilités de pénétration de l'eau par les descenderies et les puits?

Réponse du 11/02/2014,

Réponse apportée par l’Andra, maître d’ouvrage :

Concernant les propriétés de l’argile

Le phénomène de délitement d’un échantillon d’argile placé dans un verre d’eau est connu de tous. Il ne peut être transposé aussi simplement à un massif de roche d’argile de 130 mètres d’épaisseur à 500 mètres de profondeur : la roche argileuse est solide alors qu’elle contient environ 10 % d’eau en masse (18 % en volume). Cette propriété est d’ailleurs clairement indiquée dans le dossier 2005 publié par l’Andra (référentiel du site de Meuse/Haute-Marne – tome 2, chapitre 25 ).

Compte tenu de son volume très important, le massif argileux ne pourrait se déliter en présence de venues d’eau externes que de façon très localisée. Dans Cigéo, les parois des galeries seront recouvertes d’un soutènement en béton qui protège la roche, avec des caniveaux pour drainer les éventuelles venues d’eau vers des points de collecte. La roche sera à nu uniquement au niveau des fronts de creusement.

Concernant les inclusions de pyrite

L’oxydation de l’argilite, plus particulièrement de la pyrite qu’elle contient, en paroi des alvéole peut être à l’origine d’un transitoire acide au moment de l’arrivée d’eau dans l’alvéole. Ce processus est observé et il est pris en compte dans l’évaluation de la corrosion du chemisage métallique, notamment l’évolution des vitesses de corrosion dans le temps.

Concernant l’arrivée d’eau dans le stockage

De nombreuses mesures seront prises pour prévenir d’éventuelles arrivées d’eau accidentelles dans Cigéo :

  • Protection des puits et de la descenderie contre les intempéries,
  • Etanchéification des puits et des descenderies au niveau des couches de roche aquifères traversées au-dessus de la couche d’argilite,
  • Systèmes de drainage des eaux issues des couches de roche supérieures peu productives et pompage de ces eaux jusqu’à la surface,
  • Protection des canalisation d’eau interne et mécanismes de fermeture automatique en cas de rupture.

Ces dispositions sont largement éprouvées dans l’industrie minière.
 
Par précaution, des scénarios accidentels d’arrivées d’eau (par exemple suite à la défaillance d’une canalisation ou suite à une panne dans le système de drainage des eaux provenant des couches de roche supérieures) sont pris en compte dans les études de sûreté menées pour Cigéo, au même titre que pour n’importe quelle installation nucléaire. Compte tenu des origines possibles, ce débit sera nécessairement limité (pour mémoire le débit drainé par chacun des puits du Laboratoire souterrain est de l’ordre de 10 m3/jour en moyenne, ou moins, ce qui est très faible par comparaison à certains sites miniers). Un tel évènement resterait très localisé dans le stockage et n’aurait qu’un effet très limité sur l’argile qui sera protégée par les revêtements. En tout état de cause, ce type d’incident ne remettra pas en cause la sûreté du stockage.

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