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QUESTION 797 - Commennt récupérer ces colis de déchets nucléaires ?
Posée par Francis MEULEY [L'organisme que vous représentez (option)], (FRANCE), le 14/12/2013

Bonjour, J'aimerais savoir comment il est prévu de récupérer dans 100 ans tous ces colis de déchets nucléaires HAVL et quel sera le coût de cette récupération puisqu'il est inenvisageable de stocker ces déchets pendant des centaines de milliers d'années dans les couches superficielles du bassin parisien ? Merci par avance pour votre réponse argumentée, chiffrée et détaillée poste par poste. Question subsidiaire : ne serait il pas beaucoup plus simple et beaucoup moins coûteux pour le porte monnaie de tous les contribuables de garder tous ces déchets HAVL dans des centres de stockage spécialisés visibles et aisément supervisables par des ingénieurs qualifiés ? Cordialement, Francis MEULEY Economiste

Réponse du 11/02/2014,

Réponse apportée par l’Andra, maître d’ouvrage :

L’objectif du stockage profond est de protéger à très long terme l’homme et l’environnement de la dangerosité des déchets les plus radioactifs. Du fait de son implantation à 500 mètres de profondeur, il sera peu vulnérable aux activités humaines comme aux catastrophes naturelles. La sûreté à très long terme du stockage doit être assurée de manière passive, sans dépendre d’actions humaines. Cela repose notamment sur le choix du milieu géologique, qui assure le confinement de la radioactivité à très long terme, et sur la conception du stockage. Cette solution reste sûre à long terme, même en cas d’oubli du site, contrairement à l’entreposage en surface ou en subsurface que vous proposez. 

Si Cigéo est autorisé, notre génération aura mis à la disposition des générations suivantes une solution opérationnelle pour protéger l’homme et l’environnement sur de très longues durées de la dangerosité de ces déchets.

Grâce à la réversibilité, les générations suivantes garderont la possibilité de faire évoluer cette solution si elles le souhaitent.

Les conditions de réversibilité seront définies par le Parlement dans une future loi. Les propositions de l’Andra sur la réversibilité sont consultables sur le site du débat public (http://www.debatpublic-cigeo.org/informer/les-etudes-preparatoires.html) et abordent les questions que vous posez.

L’Andra propose que le décret d’autorisation de création de Cigéo couvre des opérations de retrait limité et temporaire de colis de déchets stockés. Ces opérations seront décrites dans le rapport de sûreté et dans les règles générales d’exploitation.

L’Andra considère que toute opération notable de retrait de colis de déchets stockés devra faire l’objet d’une autorisation spécifique. Ainsi, dans l’hypothèse d’une évolution de la politique en matière de gestion des déchets radioactifs qui conduirait à envisager une opération de retrait d’un nombre important de colis de déchets, l’Etat demanderait à l’Andra d’étudier l’opération. L’étude devrait comprendre une analyse détriments-bénéfices. L’opération pourrait nécessiter des modifications notables de l’installation, notamment en surface : l’Andra définirait la nature de ces modifications en fonction de la situation de retrait considérée : famille de colis concernée, volumes, dates de retrait, devenir des colis retirés du stockage…

Ce type d’opérations nécessiterait ensuite le dépôt d’une demande de modification du décret d’autorisation de création par l’Andra, évaluée par l’Autorité de sûreté nucléaire et soumise à enquête publique. L’autorisation demandée devrait couvrir les opérations envisagées sur Cigéo (opérations de retrait, de reconditionnement éventuel, d’expédition…) et l’ensemble des modifications d’installations à apporter (construction éventuelle d’entreposages, de nouveaux ateliers…). Le dossier support à la demande devrait présenter une démonstration complète et justifiée de la sûreté des opérations projetées.

Le coût de l’opération de retrait dépend de la situation de retrait considérée. Il serait a priori d’un ordre de grandeur analogue à celui des opérations de mise en stockage des déchets, auquel il conviendrait d’ajouter celui des nouvelles installations à construire pour accueillir les déchets et celui du transfert des déchets dans ces nouvelles installations.

L’Andra propose un partage équitable du financement de la réversibilité entre les générations. Les générations actuelles provisionnent l’ensemble des coûts nécessaires pour permettre la mise en sécurité définitive des déchets radioactifs qu’elles produisent, ainsi que des déchets anciens qui ont été produits depuis le début des années 1960. Ces provisions couvrent également les propositions techniques retenues pour assurer la réversibilité de Cigéo pendant le siècle d’exploitation.  Si les générations suivantes décidaient de faire évoluer leur politique de gestion des déchets radioactifs, par exemple si elles décidaient de récupérer des déchets stockés, elles en assureraient le financement. La prise en compte de la réversibilité dès la conception du stockage permet de limiter cette charge potentielle.

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