QUESTION 1450 -
Posée par PARTI DE GAUCHE, le 23/12/2013
Question posée dans le cahier d'acteurs du Parti de Gauche :
L'Andra ne répond pas de manière probante à deux risques : l'un d'accident majeur par explosion dans les galeries durant leur remplissage, dû au dégagement d'hydrogène de certains colis. Et peut-il exister une réponse efficace envers un tel risque dans de telles conditions et avec les moyens technoques à disposition? L'autre, est la contamination de l'eau potable du bassin parisien?
Réponse du 31/01/2014,
Réponse apportée par l’Andra, maître d’ouvrage :
Concernant le risque d’explosion
Comme pour l’ensemble des risques pouvant remettre en cause la sûreté de Cigéo, qu’ils soient d’origine naturelle ou industrielle, le risque d’explosion est pris en compte dans la conception du Centre
Ce risque d’explosion est lié à la présence d’hydrogène qui, au-delà d'une certaine quantité, peut présenter un risque d'explosion en présence d'oxygène. Seulement certains déchets MA-VL, notamment ceux contenant des composés organiques, dégagent de l'hydrogène produit par radiolyse : les ¾ des colis de déchets MA-VL destinés à Cigéo dégagent peu d’hydrogène (moins de 3 litres par an et par colis), voire pas du tout. Pour maîtriser ce risque, l’Andra fixe une limite stricte aux quantités d’hydrogène émises par chaque colis. Des contrôles seront mis en place et aucun colis ne sera accepté s’il ne respecte pas cette limite. Pour éviter l’accumulation de ce gaz, les installations souterraines et de surface seront ventilées en permanence pendant leur exploitation, comme le sont les installations d’entreposage dans lesquelles se trouvent actuellement ces déchets. Le système de ventilation du stockage fait l’objet de dispositions pour réduire le risque de panne (redondance des équipements, maintenance..) et des dispositifs de surveillance seront mis en place pour détecter toute anomalie sur son fonctionnement. Des situations de perte de la ventilation sont étudiées malgré tout. Les études montrent que, dans le pire des cas, on disposera de plus d’une dizaine de jours pour rétablir la ventilation, ce qui permettra de mettre en place une ventilation de secours. Les conséquences d’une explosion sont tout de même évaluées afin d’envisager tous les scénarios possibles : les résultats montrent que les colis concernés ne seraient que faiblement endommagés, sans aucune perte de confinement des substances qu’ils contiennent.
Concernant la contamination de l’eau potable
Pendant l’exploitation du Centre, afin d’éviter tout risque de contamination des nappes phréatiques, les effluents liquides susceptibles d’être contaminés seront systématiquement collectés et contrôlés.
Conformément aux exigences réglementaires, l’Andra établira un plan de surveillance pour Cigéo, comme elle le fait déjà pour ses centres de surface, comportant un dispositif complet de mesures et de prélèvement dans l’environnement afin de contrôler l’impact de ses activités. Grâce aux mesures qui permettent de détecter des niveaux extrêmement faibles de radioactivité, il permettra notamment de vérifier le très faible impact de Cigéo sur l’environnement et l’absence de contamination des nappes phréatiques. L’Andra a déjà initié, au travers de l’observatoire pérenne de l’environnement, la mise en place de cette surveillance de l’environnement.
De plus, Cigéo sera en permanence soumis au contrôle de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), qui mandate régulièrement des laboratoires indépendants pour réaliser des mesures sur les installations et dans l’environnement pour vérifier la fiabilité des mesures réalisées par l’exploitant. Conformément à la réglementation, les résultats de la surveillance effectuée par l’Andra feront l’objet d’un rapport annuel rendu public.
Après la fermeture du stockage, au-delà de la durée de vie des ouvrages industriels, la couche d’argile très peu perméable, de plus de 130 mètres d’épaisseur, dans laquelle sera installé le stockage souterrain, servira de barrière naturelle pour retenir les radionucléides contenus dans les déchets et freiner leur déplacement. Le stockage permet ainsi de garantir leur confinement sur de très longues échelles de temps. Seuls quelques radionucléides mobiles et dont la durée de vie est longue pourront migrer jusqu’aux limites de la couche d’argile qu’ils atteindront après plusieurs dizaines de milliers d’années, puis potentiellement atteindre en quantités extrêmement faibles ensuite la surface et les nappes phréatiques, après plus de 100 000 ans. Leur impact radiologique serait alors plusieurs dizaines de fois inférieur à la radioactivité naturelle (qui est de 2,4 mSv par an en moyenne en France.