QUESTION 593 - sécurité geologique du site
Posée par robert CLAR [L'organisme que vous représentez (option)], (SAINT MANDÉ), le 28/11/2013
Existe t il dans le monde une mine en exploitation depuis plus de 50 ans et creusée dans de l'argile plus ou moins identique a celle du site? Quelle est l'évaluation de la quantité de chaleur dégagée par les colis enfouis quand le site sera plein au 3/4? Cette chaleur pourra t elle craqueler la couche d'argile et ainsi permettre aux nucléides gazeux de s'echapper?
Réponse du 20/12/2013,
Réponse apportée par l’Andra, maître d’ouvrage :
Les considérations d’exploitation propres à une mine sont différentes de celles d’un stockage, de sorte que les analogies avec le stockage sont difficiles à mener et souvent non pertinentes. En effet, une exploitation minière a pour objectif d’extraire un maximum les substances minières intéressantes. A l’inverse, le but du stockage est de préserver au maximum le milieu géologique qui servira de barrière naturelle pour confiner les substances radioactives. En outre, les milieux argileux exploités sont généralement en surface ou proches de la surface ; en profondeur, les milieux argileux sont plutôt des milieux traversés pour atteindre les milieux exploités.
Dans le stockage, la chaleur dégagée par les déchets de haute activité s’évacuera majoritairement dans la roche. Des expérimentations thermiques ont été réalisées au Laboratoire souterrain pour valider les paramètres thermiques de la roche. Cigéo est conçu pour que la température dans la roche reste inférieure à 100 °C. De manière enveloppe, l’Andra retient même une température de 90°C. Cela repose notamment sur l’espacement entre les alvéoles de stockage et sur la limitation de la puissance thermique des déchets stockés (la puissance thermique d’un colis de déchets vitrifiés de haute activité, de l’ordre de 2 000 watts moment de sa fabrication, ne sera stocké que lorsque sa puissance thermique sera descendue en dessous 500 watts, au bout de plusieurs dizaines d’années.
Associées à la forte capacité de rétention de l’eau par les argilites et aux pressions d’eau dans la couche du callovo-Oxfordien, les élévations de température générées par le stockage ne sont pas susceptibles de craqueler la couche d’argile. Ceci est montré dans les essais simulant le dégagement de chaleur d’alvéole menés au laboratoire souterrain, au cours desquels les déformations de la roche et les pressions hydrauliques ont été mesurées tant pendant la montée en température qu’au cours du refroidissement.