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QUESTION 111 - Nappes phréatiques et site de stockage
Posée par Jc BENOIT, (RENNES), le 24/05/2013

Il y a-t-il une nappe phréatique sous le site de stockage? où se situent les plus proches nappes phréatiques du site? A quelle distance et à quelle profondeur? Quelles possibilités accidentelles ou non de migrations et diffusions des élements radioactifs stockés vers ces nappes?

Réponse du 31/07/2013,

Réponse apportée par l’Andra, maître d’ouvrage :

Le projet de stockage Cigéo est prévu d’être implanté dans la couche argileuse très peu perméable du Callovo-Oxfordien, située à une profondeur d’environ 500 m et dont l’épaisseur varie de 140 à 160 m environ sur le site étudié. Au sens de la définition générale d’un aquifère (ou nappe phréatique), il existe trois formations aquifères situées de part et d’autre de la couche du Callovo-Oxfordien :

  • en surface, les calcaires du Barrois : d’une épaisseur de quelques dizaines de mètres, il s’agit d’un aquifère généralement de type karts. Cet aquifère est exploité localement pour l’alimentation en eau potable,
  • de part et d’autre de la couche du Callovo-Oxfordien, l’Oxfordien carbonaté au-dessus et le Dogger en dessous :
    • l’Oxfordien carbonaté d’environ 300 mètres d’épaisseur est à une profondeur de 200 m. L’aquifère est en fait constitué de deux aquifères séparés par des marnes. L’aquifère le plus proche de la couche du Callovo-Oxfordien est située environ de 40 m et 100 m de cette dernière,
    • le Dogger a une épaisseur d’environ 300 m. On y distingue aussi deux aquifères séparés par des marnes (marnes de Longwy) d’environ 30 m d’épaisseur : l’un, le Bathonien, est situé en partie supérieure du Dogger, avec une épaisseur moyenne de 100 m environ ; l’autre,  le bajocien, est en partie basse. Sur le site, la distance entre la base du Callovo-Oxfordien et le bathonien aquifère varie de 20 m à 40 m environ.

Sur la zone de transposition, les aquifères de l’Oxfordien et du Dogger présentent des caractéristiques hydrogéologiques faibles, parfois désignés sous le nom d’aquitards. Ils ne sont de ce fait exploités qu’en dehors de la zone où pourrait être implanté Cigéo, là où leurs caractéristiques hydrogéologiques sont plus favorables.

Pendant l’exploitation du Centre, afin d’éviter tout risque de contamination des nappes phréatiques, les effluents liquides susceptibles d’être contaminés seront systématiquement collectés et contrôlés.

Conformément aux exigences réglementaires, l’Andra établira un plan de surveillance pour Cigéo, comme elle le fait déjà pour ses centres de surface, comportant un dispositif complet de mesures et de prélèvement dans l’environnement afin de contrôler l’impact de ses activités. Grâce aux mesures qui permettent de détecter des niveaux extrêmement faibles de radioactivité, il permettra notamment de vérifier le très faible impact de Cigéo sur l’environnement et l’absence de contamination des nappes phréatiques. L’Andra a déjà initié, au travers de l’observatoire pérenne de l’environnement, la mise en place de cette surveillance de l’environnement.

De plus, Cigéo sera en permanence soumis au contrôle de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), qui mandate régulièrement des laboratoires indépendants pour réaliser des mesures sur les installations et dans l’environnement pour vérifier la fiabilité des mesures réalisées par l’exploitant. Conformément à la réglementation, les résultats de la surveillance effectuée par l’Andra feront l’objet d’un rapport annuel rendu public.

Le stockage sera implanté la couche d’argile qui garantit l’éloignement des déchets radioactifs de la surface. Seuls quelques radionucléides mobiles et dont la durée de vie est longue pourront migrer jusqu’aux limites de la couche d’argile qu’ils atteindront après plusieurs dizaines de milliers d’années, puis potentiellement atteindre en quantités extrêmement faibles ensuite la surface et les nappes phréatiques, après plus de 100 000 ans. Leur impact radiologique serait alors plusieurs dizaines de fois inférieur à la radioactivité naturelle (qui est de 2,4 mSv par an en moyenne en France).

Dans une démarche prudente, l’Andra dans son évaluation d’impact sur l’homme et l’environnement à long terme suppose que les eaux de ces nappes phréatiques pourraient être captées par forage et utilisées pour des usages du type de ceux qui peuvent être pratiqués aujourd’hui (jardin, boisson, abreuvement des animaux). Les études montrent que, même dans ce cas, l’impact du stockage reste inférieur aux normes réglementaires imposées par l’Autorité de sûreté nucléaire et ne présente pas de risque pour la santé.

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