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QUESTION 878 - aucun retour d'experience du stockage profond
Posée par michel PRIEUR [ADEPAL], (SAINT YRIEIX LA PERCHE), le 14/12/2013

pourquoi ne pas stocker en surface auprès des centrales pour que chacun soit responsable de ses choix? cela garantirait la récupération des déchets si on découvre un recyclage; Il ne devait y avoir qu'un laboratoire et on fait un stockage définitif, c'est un abus de pouvoir. Il est criminel de sacrifier les générations futures. va t-on informer les pays voisins des risques futurs?

Réponse du 07/02/2014,

Réponse apportée par l’Andra, maître d’ouvrage :
 
Pourquoi voyez-vous dans le projet Cigéo un sacrifice des générations futures ? C’est au contraire un choix responsable que notre génération fait pour elles. La question de la protection de l’homme et de l’environnement vis-à-vis de la dangerosité des déchets radioactifs se pose quel que soit le mode de gestion envisagé. Ces déchets ont été produits en France depuis une cinquantaine d’années par les premières installations nucléaires, aujourd’hui arrêtées, et par les installations nucléaires actuelles, dont le démantèlement produira également des déchets radioactifs. Notre génération est donc responsable de mettre en place des solutions de gestion sûres pour ces déchets et de ne pas reporter la charge de leur gestion sur les générations suivantes. Ces principes sont inscrits dans le code de l’environnement par la loi du 28 juin 2006.
 
L’objectif du stockage profond est de protéger à très long terme l’homme et l’environnement de la dangerosité des déchets les plus radioactifs. La sûreté à très long terme du stockage doit être assurée de manière passive, sans dépendre d’actions humaines. Cela repose notamment sur le choix du milieu géologique et sur la conception du stockage. Cette solution reste sûre à long terme, même en cas d’oubli du site, contrairement à l’entreposage en surface.  En effet, laisser les déchets dans des installations en surface impliquerait de renouveler périodiquement les bâtiments où ils seraient placés, de contrôler ces installations et de les maintenir. En cas de perte de contrôle de ces installations, les conséquences radiologiques sur l’homme et l’environnement ne seraient pas acceptables. Compte tenu de la durée pendant laquelle ces déchets resteront dangereux (plusieurs centaines de milliers d’années), l’entreposage - qu’il soit en surface ou à faible profondeur - ne peut être qu’une solution provisoire dans l’attente d’une solution définitive.
        
D’autres solutions ont été étudiées en France et à l’étranger depuis plus de 50 ans : envoi dans l’espace, au fond des océans, dans le magma, séparation-transmutation… Le stockage est aujourd’hui considéré dans tous les pays comme la meilleure solution pour mettre en sécurité de manière définitive les déchets les plus radioactifs sur le très long terme. La directive européenne du 19 juillet 2011 considère ainsi que le stockage géologique constitue actuellement la solution la plus sûre et la plus durable en tant qu’étape finale de la gestion des déchets de haute activité.
 
Dernier point, à propos d’abus de pouvoir. Il convient de rappeler l’histoire de Cigéo :
 
Le Parlement s’est saisi de la question des déchets radioactifs en 1991. Depuis plus de 20 ans, l’ensemble des recherches menées sur la gestion des déchets radioactifs sont évaluées sur le plan scientifique et de la sûreté par des autorités indépendantes, en particulier l’Autorité de sûreté nucléaire et la Commission nationale d’évaluation mise en place par le Parlement. Ces évaluations sont disponibles sur le site du débat public. Les élus locaux sont associés de manière continue à l’ensemble de ces travaux et près de 100 000 visiteurs ont fait la démarche de venir visiter le site du Laboratoire souterrain. Deux débats publics ont été organisés. Un Comité local d’information et de suivi a été mis en place auprès du Laboratoire souterrain, avec la participation d’associations opposées au projet de stockage. Aujourd’hui, la décision de créer Cigéo n’est pas encore prise. L’Andra a justement souhaité que le débat public intervienne en 2013, quand le projet n’est pas encore finalisé, pour prendre en compte le débat public dans la suite de ses études en vue d’établir le dossier de demande d’autorisation de création du centre de stockage. La décision éventuelle de créer Cigéo reviendra à l’État après un long processus qui durera plusieurs années et qui démarrera lorsque l’Andra aura déposé la demande de création de Cigéo en 2015. Ce processus comprendra notamment une évaluation de sûreté par l’Autorité de sûreté nucléaire et une évaluation scientifique par la Commission nationale d’évaluation, l’avis des collectivités territoriales, le vote d’une nouvelle loi fixant les conditions de réversibilité et une enquête publique.

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