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QUESTION 433 -
Posée par Michel GUERITTE, le 23/10/2013

Question posée lors du débat contradictoire du 9 octobre 2013 - Principes de précaution et réversibilité :

Alors, personne n'a posé la question de l'argilite qui se délite en 16 minutes ?

Réponse du 16/12/2013,

Réponse apportée par l’Andra maître d’ouvrage :

Deux questions ont été posées sur ce thème. Vous trouverez les réponses apportées par l’Andra sur le site du débat public. Nous vous invitons cependant à venir visiter le Laboratoire souterrain et rencontrer les scientifiques qui y travaillent et qui pourront vous expliquer comment ce phénomène, parfaitement connu et présenté dans le Dossier 2005 de l’Andra, est étudié depuis de nombreuses années et pourquoi un massif argileux de 130 mètres d’épaisseur a un comportement différent d’un échantillon placé dans un verre d’eau. Par ailleurs, cette visite vous permettra également de vérifier par vous-même que les galeries du laboratoire sont intactes bien que la roche ne soit pas protégée des infiltrations d’eau, la roche devant rester à nu pour pouvoir être étudiée (dans Cigéo, s’il est autorisé, les galeries et les alvéoles seront revêtues d’acier ou de béton).

 

Réponse apportée par Monique Sené, physicienne nucléaire, chercheuse au CNRS, vice-présidente du comité consultatif de l'ANCCLI :

Le discours ANDRA gomme effectivement les problèmes rencontrés et ceci peut lui être reproché. Il est dommage que l’ANDRA ne prenne pas en compte les incertitudes résultant de ses propres études.

Cependant des questions sont posées par l’ASN et l’IRSN. L’inconvénient est de vouloir continuer à marche forcée sans avoir procédé aux expérimentations : il y a trop de modélisations dans leurs explications et pas assez d’expérimentations pour confirmer les calculs. Il est certain que l’eau est un problème et l’IRSN a posé des conditions :

« D’une manière générale, l’IRSN considère que l’Andra devra présenter, dans le dossier accompagnant la DAC, les dispositifs de maîtrise des eaux qui seront mis en place au niveau du Barrois dans les puits et dans la descenderie.

Pour ce qui concerne les dispositifs d’étanchéité, l’Andra devra préciser leur objectif de performance, les dispositions de contrôle de leur efficacité, ainsi que les conséquences d’un éventuel défaut et les dispositions associées pour y remédier. Pour ce qui concerne les dispositifs de collecte et d’évacuation des eaux drainées, l’Andra devra justifier, au regard des quantités d’eau susceptibles d’être recueillies, le dimensionnement des capacités de rétention et des débits d’évacuation. En outre, l’Andra devra évaluer, sur la base de premières investigations de terrain, la présence éventuelle de poches karstiques à proximité des liaisons jour-fond et prés ».

Un morceau d'argilite de Bure mis dans un verre d'eau se délite et on obtient une boue. Mais lorsqu'on est dans la veine d'argilite, celle-ci est en pression elle ne tombe pas en poussière : il faut cependant pomper et évacuer l'eau pour protéger son intégrité. Il n'empêche qu'il y a un certain effritement des parois de l'alvéole et surtout une zone d'endommagement qui pourrait permettre à de l'eau de venir attaquer l'emballage donc on prévoit la reprise de l'eau et des gaz. Tout ceci reste à tester en vraie grandeur pour trouver les solutions les plus adaptées.

Pour le moment, il est urgent d’avoir des entreposages de qualité, avec des emballages suffisamment robustes pour pouvoir continuer des recherches et pouvoir mettre les déchets en un lieu permettant de garantir la santé des travailleurs et des riverains. Il est certain qu’une partie des déchets devra attendre près de 50 ans pour avoir suffisamment refroidis pour ne pas dégrader la roche protectrice.

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