Réponse du 21/01/2014,
Réponse apportée par EDF :
Pour EDF, la sûreté des centrales nucléaires est une priorité absolue, afin que la production d'électricité nucléaire n'ait aucune incidence sur l'homme et l'environnement. La sûreté regroupe l'ensemble des dispositions mises en œuvre dès la conception d'une centrale, puis lors de sa construction, de son exploitation et jusqu'à sa déconstruction pour éviter la dispersion de produits radioactifs. Pour EDF, cette exigence de sûreté repose sur le professionnalisme des équipes formées en permanence, la rigueur d’exploitation qui découle de ce professionnalisme, la qualité et la régularité de la maintenance qui garantissent la fiabilité des installations, mais aussi sur les contrôles effectués au quotidien par l’Autorité de Sûreté Nucléaire et le suivi des réglementations. Ces mesures sont en évolution permanente, comme en témoignent les nombreuses modifications apportées aux installations nucléaires d'EDF depuis l'accident de Fukushima au Japon, afin de les rendre encore plus sûres.
L'expérience accumulée par EDF en France et à l'international en matière d'exploitation nucléaire sans qu'aucun accident n'affecte ses centrales contribue à cette amélioration continue de la sûreté nucléaire. Conformément à la règlementation, chaque incident, même le plus minime, est signalé à l'Autorité de Sûreté Nucléaire, et publié de manière transparente par EDF, et si nécessaire, des mesures complémentaires sont prises pour éviter sa reproduction. L'Autorité de Sûreté Nucléaire évalue chaque année la sûreté de chacune des centrales nucléaires d'EDF, impose si nécessaire des mesures d'amélioration, et publie ces bilans, ces prescriptions, et le suivi de leur exécution.
Enfin, comme pour d'autres installations industrielles, l'Etat a mis en place pour chaque centrale nucléaire un plan de protection et d'évacuation de la population en cas d'accident ayant un impact sur l'environnement, et ces plans font régulièrement l'objet d'exercices, avec les collectivités locales et les services de l'état concernés.
RÉPONSE APPORTÉE PAR L’AUTORITÉ DE SÛRETÉ NUCLÉAIRE (ASN) :
Les activités nucléaires sont exercées de façon à prévenir les accidents, mais aussi à en limiter les conséquences. Malgré toutes les précautions prises, l’ASN considère qu’un accident ne peut jamais être exclu, et il convient de prévoir, tester et réviser régulièrement les dispositions nécessaires pour faire face et gérer une situation d’urgence radiologique, même peu probable.
Le principal moyen de prévenir les accidents et de limiter leurs conséquences éventuelles est la « défense en profondeur ».
Elle consiste à mettre en œuvre des dispositions matérielles ou organisationnelles (parfois appelées lignes de défense) organisées en niveaux consécutifs et indépendants et capables de s’opposer au développement d’un accident. En cas de défaillance d’un niveau de protection, le niveau suivant prend le relais.
Un élément important pour l’indépendance des niveaux de défense est la mise en œuvre de technologies de nature différente (systèmes « diversifiés »).
La conception d’une installation nucléaire est fondée sur une démarche de défense en profondeur. Par exemple, pour les réacteurs nucléaires, on définit les cinq niveaux suivants :
PREMIER NIVEAU: prévention des anomalies de fonctionnement et des défaillances des systèmes
Il s’agit en premier lieu de concevoir et de réaliser l’installation d’une manière robuste et prudente, en intégrant des marges de sûreté et prévoyant une résistance à l’égard de ses propres défaillances ou des agressions. Cela implique de mener une étude aussi complète que possible des conditions de fonctionnement normal, pour déterminer les contraintes les plus sévères auxquelles les systèmes seront soumis. Un premier dimensionnement
de l’installation intégrant des marges de sûreté peut alors être établi. L’installation doit ensuite être maintenue dans un état au moins équivalent à celui prévu à sa conception par une maintenance adéquate. L’installation doit être exploitée d’une manière éclairée et prudente.
DEUXIÈME NIVEAU: maintien de l’installation dans le domaine autorisé
Il s’agit de concevoir, d’installer et de faire fonctionner des systèmes de régulation et de limitation qui maintiennent l’installation dans un domaine très éloigné des limites de sûreté. Par exemple, si la température d’un circuit augmente, un système de refroidissement se met en route avant que la température n’atteigne la limite autorisée. La surveillance du bon état des matériels et du bon fonctionnement des systèmes fait partie de ce niveau de défense.
TROISIÈME NIVEAU: maîtrise des accidents sans fusion du cœur
Il s’agit ici de postuler que certains accidents, choisis pour leur caractère « enveloppe », c’est-à-dire les plus pénalisants d’une même famille, peuvent se produire et de dimensionner des systèmes de sauvegarde permettant d’y faire face.
Ces accidents sont, en général, étudiés avec des hypothèses pessimistes, c’est-à-dire qu’on suppose que les différents paramètres gouvernant cet accident sont les plus défavorables possibles. En outre, on applique le critère de défaillance unique, c’est-à-dire que dans la situation accidentelle, on postule en plus la défaillance d’un composant quelconque. Cela conduit à ce que les systèmes intervenant en cas d’accident (systèmes dits de sauvegarde, assurant l’arrêt d’urgence, l’injection d’eau de refroidissement dans le réacteur, etc.) soient constitués d’au moins deux voies redondantes.
QUATRIÈME NIVEAU: maîtrise des accidents avec fusion du cœur
Ces accidents ont été étudiés à la suite de l’accident de Three Mile Island (1979) et sont désormais pris en compte dès la conception des nouveaux réacteurs tels que l’EPR. Il s’agit soit d’exclure ces accidents, soit de concevoir des systèmes permettant d’y faire face. A la lumière du retour d’expérience de l’accident de Fukushima, l’ASN a prescrit un ensemble de mesures visant à renforcer la prévention et la maîtrise des accidents avec fusion du cœur.
CINQUIÈME NIVEAU : limitation des conséquences radiologiques en cas de rejets importants
Il s’agit là de la mise en œuvre de mesures prévues dans les plans d’urgence incluant des actions de protection des populations: mise à l’abri, ingestion de comprimés d’iode stable pour saturer la thyroïde et éviter qu’elle fixe l’iode radioactif véhiculé par le panache radioactif, évacuation, restriction de consommation d’eau ou de produits agricoles, etc.