QUESTION 661 - Comment s'assurer qu'il sera possible de sortir ces déchets dans 2000 ans
Posée par Franck R [L'organisme que vous représentez (option)], (S), le 08/12/2013
Bonjour, - Je me demandais comment il était possible de s'assurer qu'il sera possible de sortir ces déchets stocké à 2000 m sous terre dans 2000 ans. Je me demande bien si ce processus est vraiment réversible. - Je me demandais combien coûtait le gardiennage d'un tel site de stockage pendant 2000 ans. Bien cordialement, Franck
Réponse du 09/01/2014,
Réponse apportée par l'Andra, maître d'ouvrage :
Si Cigéo est autorisé, l’installation souterraine dans laquelle seront stockés les déchets radioactifs sera implantée à environ 500 mètres de profondeur dans la couche d’argile étudiée au moyen du Laboratoire souterrain de Meuse/Haute-Marne. Cette profondeur permet de mettre les déchets à l’abri des activités humaines et des événements naturels de surface (comme l’érosion) et de les isoler sur de très longues échelles de temps.
Le but du stockage profond est de mettre en sécurité de manière définitive les déchets les plus radioactifs pour ne pas reporter indéfiniment la charge de leur gestion sur les générations futures. Dans son avis sur les recherches menées dans le cadre de la loi de 1991, publié en 2006, l’Autorité de sûreté nucléaire considère que, sur le plan des principes, la réversibilité ne peut avoir qu’une durée limitée. Par ailleurs, elle ne considère pas que la possibilité de reprendre aisément les colis de déchets soit acquise sur une durée de plusieurs siècles.
Conformément à la demande du Parlement, l’Andra étudie un stockage qui soit réversible pendant au moins 100 ans, ce qui permet de laisser des portes ouvertes aux générations suivantes. L’Andra retient les meilleures techniques d’ingénierie disponibles pour offrir aux générations suivantes le maximum de flexibilité pour la gestion dans le temps de l’installation : épaisseur des ouvrages, colis résistants, surveillance… En fonction de l’expérience acquise lors de l’exploitation de Cigéo, les générations suivantes seront libres de décider du devenir de Cigéo, en particulier de son calendrier de fermeture et elles pourront périodiquement réévaluer la période de réversibilité. L’Andra propose que les décisions à prendre tout au long du processus de stockage réversible puissent être préparées par des rendez-vous réguliers avec l’ensemble des acteurs. Les conditions de réversibilité seront définies dans une future loi. Pour en savoir plus sur les propositions de l’Andra, vous pouvez consulter le document de synthèse sur le site du débat public : http://www.debatpublic-cigeo.org/docs/rapport-etude/fiche-reversibilite-cigeo.pdf.
Après une centaine d’années d’exploitation, si les générations suivantes décident de fermer définitivement le stockage, la sûreté sera assurée de manière passive, sans nécessité d’action humaine, notamment une surveillance du site pendant 2 000 ans ou plus. Une surveillance du site pourra néanmoins être maintenue aussi longtemps que les générations futures le souhaiteront et contribuera au maintien de la mémoire du stockage.