QUESTION 1245 - Le problème du nucléaire n'est-il pas la création de déchets plutôt que leur traitement et enfouissement ?
Posée par Jean-Louis JARRY [L'organisme que vous représentez (option)], (CORTAMBERT), le 14/12/2013
Le passage de l'Homme sur terre, je veux dire l'Humanité, ne représente qu'une très petite fraction du temps depuis la création de la Terre. Nous ne sommes pas maître des déchets produits par l'industrie nucléaire, au regard de leur durée de vie face à celle de la nôtre, individu et même civilisation. Combien de civilisations depuis seulement 6000 ans, début de notre histoire, se sont épanouies et ont disparues. Qu'adviendra-t-il à la fin de la nôtre ? Qui peut garantir sur une échelle de temps aussi longue (plusieurs milliers d'années) la pérennité d'un système de confinement tel que celui prévu ? Personne. Ce n'est pas d'un problème technique qu'il s'agit, mais plus sérieusement d'une question philosophique. Le reste n'est que détail, sans intérêt. Cessons de produire ce genre de déchets, c'est l'unique solution au problème posé. Quant aux déchets déjà produits ... qui est responsable ?
Réponse du 20/01/2014,
Réponse apportée par l’Andra, maître d’ouvrage :
La question de la protection de l’homme et de l’environnement vis-à-vis de la dangerosité des déchets radioactifs se pose quel que soit le mode de gestion envisagé. Ces déchets ont été produits en France depuis une cinquantaine d’années par les premières installations nucléaires, aujourd’hui arrêtées, et par les installations nucléaires actuelles, dont le démantèlement produira également des déchets radioactifs. Notre génération est donc responsable de mettre en place des solutions de gestion sûres pour ces déchets et de ne pas reporter la charge de leur gestion sur les générations suivantes. Ces principes sont inscrits dans le code de l’environnement par la loi du 28 juin 2006.
L’objectif du stockage profond est de protéger à très long terme l’homme et l’environnement de la dangerosité des déchets les plus radioactifs. La sûreté à très long terme du stockage doit être assurée de manière passive, sans dépendre d’actions humaines. Cela repose notamment sur le choix du milieu géologique et sur la conception du stockage. Cette solution reste sûre à long terme, même en cas d’oubli du site, contrairement à l’entreposage.
Vous proposez une autre voie pour aborder la question des déchets : ne plus en produire. Il n’appartient pas à l’Andra de se positionner sur la politique énergétique de la France. Le travail de l’Andra est de s’assurer que, quels que soient les choix énergétiques futurs, notre génération propose aux générations suivantes une solution permettant de mettre définitivement en sécurité les déchets produits en France depuis une cinquantaine d’années par les premières installations nucléaires, aujourd’hui arrêtées, et par les installations nucléaires actuelles.
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