QUESTION 87 - sous sol gorgé d'eau
Posée par Philippe PORTÉ, (CHÂLONS EN CHAMPAGNE), le 21/05/2013
En meuse et en haute marne,il y a beaucoup de cours d'eau qui prennent leur source. pourquoi vouloir y mettre des déchets atomiques qui ne doivent pas être en contact avec l'eau? Le sous sol est gorgé d'eau avec un potentiel géothermique que l'ANDRA nie, pourquoi? Il faut arrêter ce projet pendant qu'il est encore tps.
Réponse du 29/07/2013,
Réponse apportée par l’Andra, maître d’ouvrage :
Concernant la présence de cours d’eau : plusieurs cours d’eau sont effectivement présents sur le site étudié pour l’implantation de Cigéo. La présence de cette eau en surface n’est pas incompatible avec l’implantation du Centre de stockage.
Conformément aux exigences réglementaires, l’Andra établira un plan de surveillance pour Cigéo, comme elle le fait déjà pour ses centres de surface, comportant un dispositif complet de mesures et de prélèvement dans l’environnement afin de contrôler l’impact de ses activités. Grâce aux mesures qui permettent de détecter des niveaux extrêmement faibles de radioactivité, il permettra notamment de vérifier le très faible impact de Cigéo sur l’environnement et l’absence de contamination des nappes phréatiques. L’Andra a déjà initié, au travers de l’observatoire pérenne de l’environnement, la mise en place de cette surveillance de l’environnement.
Le stockage sera implanté dans une couche d’argile située à environ 500 mètres de profondeur et de 130 mètres d’épaisseur qui garantit l’éloignement des déchets radioactifs de la surface. Seuls quelques radionucléides mobiles et dont la durée de vie est longue pourront migrer jusqu’aux limites de la couche d’argile qu’ils atteindront après plusieurs dizaines de milliers d’années, puis potentiellement atteindre en quantités extrêmement faibles ensuite la surface et les cours d’eau présents, après plus de 100 000 ans. Leur impact radiologique serait alors plusieurs dizaines de fois inférieur à la radioactivité naturelle (qui est de 2,4 mSv par an en moyenne en France).
Concernant le potentiel géothermique : l’Andra n’a jamais nié le potentiel géothermique du site étudié pour l’implantation de Cigéo ! Comme partout ailleurs en France, la géothermie dite de surface (qui permet d’alimenter des maisons individuelles et des immeubles collectifs ou tertiaires via des pompes à chaleur) est réalisable localement. L’exploitation de ces ressources en surface ne serait d’ailleurs pas incompatible avec Cigéo, même au droit des installations souterraines de Cigéo, qui seraient situées à 500 mètres de profondeur.
Les études et les conclusions de l’Andra portent sur le potentiel géothermique profond du site mesuré grâce à un forage à 2000 mètres de profondeur dans les grès du Trias (Forage EST 433, Montiers-sur-Saulx) réalisé lors d’une campagne de reconnaissance menée en 2007-2008. Les caractéristiques habituellement recherchées pour déterminer s’il existe un potentiel géothermique (salinité, température et productivité) ont été mesurées. Il en ressort que le sous-sol dans la zone étudiée pour l’implantation de Cigéo ne présente pas un caractère exceptionnel en tant que ressource potentielle pour une exploitation géothermique profonde. Dans son rapport n°4 de juin 2010, la CNE aboutit aux mêmes conclusions : « Le trias de la région de Bure ne représente pas une ressource géothermique potentielle attractive dans les conditions technologiques et économiques actuelles. »