QUESTION 391 -
Posée par Marc ALAIMO, (SORCY SAINT MARTIN), le 04/10/2013
Pourrait-il y avoir un impact sur les sols et les nappes phréatiques avoisinantes? Si une fissure se créait au niveau des parois de stockage?
Réponse du 07/02/2014,
Réponse apportée par l’Andra, maître d’ouvrage :
L’objectif de Cigéo est de protéger l’homme et l’environnement et d’éviter toute dispersion incontrôlée de radioactivité dans l’environnement.
Pendant l’exploitation du Centre, par exemple, les effluents liquides susceptibles d’être contaminés seront systématiquement collectés et contrôlés afin d’éviter tout risque de contamination des sols et des nappes phréatiques. Conformément aux exigences réglementaires, l’Andra établira un plan de surveillance pour Cigéo, comme elle le fait déjà pour ses centres de surface, comportant un dispositif complet de mesures et de prélèvements permettant de détecter des niveaux extrêmement faibles de radioactivité afin de vérifier le très faible impact de Cigéo sur l’environnement. L’Andra a déjà initié, au travers de l’observatoire pérenne de l’environnement, la mise en place de cette surveillance de l’environnement. De plus, Cigéo sera en permanence soumis au contrôle de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), qui mandate régulièrement des laboratoires indépendants pour réaliser des mesures sur les installations et dans l’environnement afin de vérifier la fiabilité des mesures réalisées par l’exploitant. Conformément à la réglementation, les résultats de la surveillance effectuée par l’Andra feront l’objet d’un rapport annuel rendu public.
Après la fermeture du stockage, au-delà de la durée de vie des ouvrages industriels, la couche d’argile très peu perméable, de plus de 130 mètres d’épaisseur, dans laquelle sera installé le stockage souterrain, servira de barrière naturelle pour retenir les radionucléides contenus dans les déchets et freiner leur déplacement. Le stockage permet ainsi de garantir leur confinement sur de très longues échelles de temps. Seuls quelques-uns de ces radionucléides, les plus mobiles et dont la durée de vie est longue, pourront migrer de manière très étalée dans le temps. Ils ne sortiraient pas de cette couche avant 100 000 ans et atteindraient en quantités extrêmement faibles la surface et les nappes phréatiques. Leur impact radiologique serait alors plusieurs dizaines de fois inférieur à la radioactivité naturelle (qui est de 2,4 mSv par an en moyenne en France).
Concernant le site de Meuse/Haute-Marne :
Les résultats de la campagne de géophysique 3D menée par l’Andra confirment par ailleurs l’absence de failles de rejet supérieur à 3 m recoupant la couche argileuse, comme constaté dans le Laboratoire souterrain. La qualité des données acquises a confirmé une remarquable continuité latérale de la couche du Callovo-Oxfordien. Par ailleurs aucune fracture naturelle (non induite par les creusements) n’a été détectée dans les centaines de forages carottés horizontaux et verticaux réalisés au Laboratoire souterrain. Les résultats de l’Andra ont fait l’objet d’une évaluation par l’Autorité de sûreté nucléaire. L’expertise réalisée par l’IRSN sur la campagne de sismique 3D de 2010 est disponible sur http://www.irsn.fr/FR/expertise/rapports_gp/Documents/Dechets/IRSN_Rapport-GP_Cigeo_2013-00001-Tome3.pdf
La très faible sismicité de la zone d’implantation du Laboratoire souterrain a également été confirmée par les scientifiques qui ont travaillé sur ce site depuis plus de 20 ans. Le site de Meuse/Haute-Marne appartient à un domaine géologique stable (voir carte), particulièrement favorable pour l’installation d’un stockage. L’activité sismique est en effet extrêmement faible, comme le prouvent les enregistrements de sismicité instrumentale (écoute sismique depuis 1961 à l’échelle de la France) qui sont capables de détecter des microséismes, et les chroniques historiques (séismes ayant été ressentis et/ou ayant occasionné des dégâts au cours des derniers 1 000 ans). Au-delà de ces données, la stabilité et la très faible sismicité du site s’expliquent par sa situation géographique dans le bassin parisien qui est protégé des mouvements liés à la tectonique des plaques (collision du continent africain avec l’Europe).