QUESTION 263 -
Posée par Anne-Marie BERARD, le 23/07/2013
Doit-on récupérer nos déchets stockés dans des conditions inimaginables en Russie?
Réponse du 20/12/2013,
Réponse apportée par Edf :
Edf n'entrepose ni ne stocke aucun déchet radioactif à l'étranger. Un documentaire diffusé en 2009 à la télévision (Arte) a présenté à tort comme des déchets nucléaires des stocks d'uranium appauvri, propriété d'un industriel russe qui a effectué des opérations d'enrichissement d'uranium pour le compte d'EDF. En effet, l'uranium appauvri issu des opérations d'enrichissement reste toujours la propriété de l'industriel ayant effectué l'opération, qui en assure la gestion. L'enrichissement est l'une des étapes du processus de fabrication du combustible nucléaire. Elle produit d'une part de l'uranium enrichi, qui sera utilisé dans les centrales nucléaires actuelles, d'autre part de l'uranium appauvri, matière valorisable qui est stockée dans l'attente d'une future utilisation dans les réacteurs nucléaires de génération 4, à l'étude dans différents pays, dont la France et la Russie, et dont le déploiement industriel est envisagé dans la 2ème moitié du 21ème siècle. EDF confie les opérations d'enrichissement à différents fournisseurs, en France ou en Europe.
Il faut noter que le Haut Comité à la Transparence et à l’Information sur la Sûreté Nucléaire (HCTISN), saisi par le Ministre de l’Ecologie, a publié en 2010 un « Avis sur la transparence de la gestion des matières et des déchets nucléaires produits aux différents stades du cycle du combustible » qui précise "qu’une partie des matières issues du cycle du combustible ne font pas aujourd’hui effectivement l’objet d’une valorisation. Elles sont entreposées dans cette éventualité. Il s’agit cependant d’une perspective crédible grâce aux réacteurs de 4ème génération qui pourraient entrer en service à partir de 2040 (si les conditions techniques, économiques et politiques restent réunies)".
En 2012, une délégation du HCTISN s’est rendue en Russie, a visité les installations d’enrichissement, et conclu que "La Russie possède une vision stratégique claire de l’avenir de son industrie nucléaire. Ainsi, l’objectif de moyen terme affiché est un cycle du combustible nucléaire « fermé » grâce au développement d’un parc commercial de réacteurs à neutrons rapides intégrant les dernières avancées en matière de sûreté, fondé sur une expérience déjà longue et conséquente dans la filière sodium, et exportable à l'international. L’uranium appauvri entreposé en Russie (dont celui issu de l’uranium de retraitement français) fait partie intégrante de cette stratégie, en tant qu’une ressource future".