QUESTION 478 -
Posée par , le 23/07/2013
Comment s'assurer que les spécifications d'acceptation de CIGEO ne vont pas "mettre des déchets dehors" et que l'on ne se retrouve pas avec des déchets non acceptables à CIGEO? (ce qui revient à mettre le déchet au centre de la réflexion et pas les problèmes d'ingénierie comme cela parait être actuellement).
On entend dans les médias, les responsables de l'ANDRA et de l'IRSN parler de sûreté et se servir de ce mot pour justifier de choix de conception sans que l'on ait accès aux analyses de sûreté qui ont permis de faire les choix entre les differents scénarios, ni aux différentiels de coûts générés par ce choix et encore moins aux marges prises. Au vue des coûts qui fuitent dans la presse et qui semblent énormes, comme l'ANDRA va travailler pour les diminiuer au plus tôt (d'autant plus que les grands projets ont une facheuse tendance à exploser leurs budget)?
Pourquoi le projet CIGEO est-il parti sur une architecture bi-tube avec deux tubes quasi identiques? Cela augmente les problèmes d'intersection, cela multiplie par plus de 2 les volumes excavés (le plus que 2 est du aux intersections et autres singularités qui proviennent du choix bi-tube). Si le choix est bati par rapport à une exigence de sûreté" et de protection du personnel, n'aurait-il pas été judicieux de prévoir un schéma monotube auquel est attaché une galerie de secours pour l'évacuation des personnels?
Réponse du 18/11/2013,
Réponse apportée par l’Andra, maître d’ouvrage :
Concernant votre première question
La loi du 28 juin 2006 prévoit que « Après entreposage, les déchets radioactifs ultimes ne pouvant pour des raisons de sûreté nucléaire ou de radioprotection être stockés en surface ou en faible profondeur font l'objet d'un stockage en couche géologique profonde ». L’Andra étudie le projet Cigéo pour répondre à ce besoin. Le rôle de l’Andra est de garantir que ce stockage permettra de protéger les travailleurs, les populations et l’environnement pendant son exploitation et après sa fermeture. Une partie importante des études porte sur le comportement des colis de déchets dans le stockage. Sur cette base, l’Andra définit les critères d’acceptation à respecter par les colis de déchets. L’Andra vérifiera que les colis de déchets respectent ces exigences avant d’autoriser leur mise en stockage. En tout état de cause, l’Andra refusera le colis s’il présente des caractéristiques rédhibitoires pour la sûreté du stockage. Le cas échéant, un nouveau conditionnement devra être réalisé par le producteur du déchet pour respecter les exigences de sûreté de Cigéo.
Concernant votre deuxième question
L’Andra a le souci permanent d’optimiser le coût du stockage, mais sans réduire le niveau de sûreté qui reste notre priorité absolue. Les études de conception industrielle du projet Cigéo ont démarré en 2012. L’Andra s’attache à identifier les risques techniques, qui pourraient augmenter le coût du projet, mais aussi les opportunités, qui peuvent être sources d’économies. Les essais réalisés au Laboratoire souterrain ont permis de réaliser des avancées significatives. Par exemple des essais ont permis de montrer la faisabilité d’alvéoles d’une centaine de mètres de longueur pour le stockage de déchets de haute activité. Cet allongement est favorable pour la sûreté à long terme et permet de réduire le nombre d’alvéoles.
Concernant votre troisième question
A l’issue des études d’esquisse industrielle, l’Andra a retenu une architecture souterraine permettant de séparer la zone nucléaire de la zone en travaux, en rendant ces deux parties de l’installation complètement indépendantes dans toutes les situations de fonctionnement, normales ou accidentelles. L’architecture bitube retenue offre une plus grande robustesse industrielle qu’une architecture monotube. En situation d’incendie, elle permet d’avoir deux directions d’évacuation et deux points d’intervention pour les véhicules de secours. Les études ont également permis d’optimiser cette solution et de gagner près de 15 % sur le linéaire de galeries à construire.