QUESTION 441 -
Posée par Raymond CHAUSSIN, le 24/10/2013
Question posée lors du débat contradictoire du 16 octobre 2013 - Risques et Sécurité :
Que pensez-vous de la découverte inattendue en Belgique de matières visqueuses qui s'écoulent de fûts de déchets?
Réponse du 28/01/2014,
Réponse apportée par l’Andra, maître d’ouvrage :
Lors d’une opération de contrôle, Belgoprocess (filiale de l’Ondraf, Organisme national de gestion déchets radioactifs et des matières fissiles) a identifié la formation d’un gel à la surface d’une matrice en béton utilisée par certaines centrales nucléaires en Belgique pour confiner des déchets de faible activité. Un vaste programme d’inspection et de contrôle a été mis en place par l’Ondraf (cf. http://www.ondraf.be/sites/default/files/20140107_Communique%20de%20presse-ONDRAF_FR.pdf). Une alcali-réaction dans le béton pourrait être à l’origine de ce phénomène.
Pour se prémunir du risque d’alcali-réaction, l'Andra impose un cahier des charges précis pour les matériaux utilisés pour la fabrication des colis de stockage. Les granulats et le ciment sont choisis pour garantir leur stabilité chimique. Par ailleurs, le béton pouvant également réagir au contact de certains déchets, l’Andra interdit le mélange de certaines familles de déchets avec ce type de matériau. Pour s'assurer du respect de ces spécifications, l’Andra procède à des contrôles en complément de ceux réalisés par les producteurs de déchets, qui sont responsables de la qualité des colis livrés sur les centres de stockage. A travers ces différents contrôles, l'Andra vérifie la maîtrise globale de la qualité des colis qu'elle reçoit. Si une erreur est observée, l’agrément d’une famille de déchets pour le stockage peut être suspendu.
Réponse apportée par Jean-Claude Zerbib, ancien ingénieur en radioprotection du Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) :
Les experts de l'Office national belge des déchets radioactifs (Ondraf) ont repéré une "substance gélatineuse", sur 42 fûts de béton qui contiennent des déchets radioactifs, provenant de la centrale de Doel, entreposés sur le site de l'entreprise Belgoprocess, à Dessel, près de la frontière néerlandaise. Pour expliquer le phénomène, Electrabel, filiale de GDF Suez qui exploite les réacteurs de Doel, évoque de manière " quasi sûre " une réaction chimique (alcali-silice) qui se serait produite dans le béton où sont coulés les déchets nucléaires.
L'Ondraf confirme, pour sa part, que la matrice en béton des fûts est restée étanche et empêche toute fuite radioactive. Le problème reste cependant important car 7300 fûts ont été stockés à Dessel depuis trente ans et le gouvernement belge doit, en principe, adopter prochainement un plan pour le stockage en sous-sol (à - 200m dans une couche d’argile) des déchets moyennement et hautement radioactifs.