Posée par Jean-Marie GLÄNTZLEN [L'organisme que vous représentez (option)], (SAINT-GOBAIN), le 14/12/2013
Est-il plausible que les générations futures trouvent une solution pour "désactiver" ces déchets multimillénaires ? Dans incertitude, n'engageons pas l'avenir de ces générations
Réponse du 13/01/2014,
Réponse apportée par l’Andra, maître d’ouvrage :
Les recherches menées depuis plus de 20 ans sur la transmutation montrent la possibilité de détruire certains atomes radioactifs constitutifs des déchets (des actinides, particulièrement l’américium). Cette destruction fait appel à des réactions de fission nucléaire et nécessite la mise en œuvre de nouveaux types de réacteurs (neutrons rapides). Elle ne supprime pas la radioactivité, mais transforme les atomes concernés en d’autres atomes radioactifs (des produits de fission) dont certains restent à vie longue. Au stade actuel des connaissances seule une partie du contenu radioactif des déchets est potentiellement concernée par une transmutation. En pratique, s’il était décidé de la mettre en œuvre, elle ne porterait que sur les nouveaux déchets produits par de futurs parcs de réacteurs électronucléaires.
D’une manière générale, la destruction d’atomes radioactifs fait nécessairement appel à des réactions nucléaires (c’est-à-dire des réactions sur le noyau atomique). Il apparaît peu vraisemblable que de telles réactions puissent un jour aboutir à « désactiver » les déchets. Au contraire, la réalisation d’opérations nucléaires supplémentaires tend en principe à augmenter le volume des déchets radioactifs produits.
De nombreuses solutions pour gérer les déchets radioactifs ont été imaginées depuis 50 ans : les envoyer dans l’espace, au fond des océans ou dans le magma, les entreposer plusieurs centaines d’années en surface ou à faible profondeur, les transmuter… Seul le stockage profond est aujourd’hui reconnu en France et à l’étranger comme une solution robuste pour mettre en sécurité ces déchets à très long terme. Si Cigéo est autorisé, notre génération aura mis à la disposition des générations suivantes une solution opérationnelle pour protéger l’homme et l’environnement sur de très longues durées de la dangerosité de ces déchets. Grâce à la réversibilité, les générations suivantes garderont la possibilité de faire évoluer cette solution. Les rendez-vous proposés par l’Andra seront notamment alimentés par les résultats des recherches qui continueront à être menées sur la gestion des déchets radioactifs et les avancées technologiques. A chaque étape, il sera possible de décider de poursuivre le processus de stockage tel qu’initialement prévu ou de le modifier, par exemple si des solutions alternatives sont identifiées.
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