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QUESTION 829 - les plaques terrestres ne bougent-elles pas?
Posée par Françoise SCHMIT [L'organisme que vous représentez (option)], (ANGERS), le 14/12/2013

Les plaques terrestres ne bougent-elles pas?

Bonjour Je ne suis pas très forte en géologie mais ici en Anjou, on peut voir que les plaques terrestres ont bougé au cours des millénaires, alors comment assurer la sécurité des déchets nucléaires dans ce cas. Ni enterrés, ni en surface, nous ne sommes à ce jour capables d'assurer qu'il n'y aura aucun risque et sans doute encore moins lorsqu'ils sont enterrés. Un documentaire montrait qu'à la Hague, on ne savait plus où étaient enterrés certains déchets et ce n'est pas anciens( certes ce ne sont sans doute pas les + irradiés) mais cela montre que les données se perdent. Je pense que tout géologue averti ne pourra pas dire le contraire. Et cela sans compter tous les autres risques dus à des défaillances des systèmes de sécurité, les erreurs humaines etc. Nous devons prendre soin de notre Terre.C'est notre bien le plus précieux. Très Cordialement

Réponse du 11/02/2014,

Réponse apportée par l’Andra, maître d’ouvrage :

C’est le jeu des failles présentes dans la croute terrestre qui produit les tremblements de terre. Ces jeux sont la conséquence de la tectonique des plaques et des contraintes mécaniques engendrées  au sein de la croûte terrestre. Il n’existe pas de failles sous le site Cigéo, et la création de nouvelles failles (liée à la tectonique des plaques, qui est très bien comprise aujourd’hui) au cours des prochains millions d’années, sur la durée de vie des déchets radioactifs, n’est pas envisageable.
 
Le site d’implantation de Cigéo (située à l’Est du Bassin de Paris) est à l’écart des zones actives où se produisent les jeux de failles qui absorbent le rapprochement des continents Afrique et Europe. Les mouvements tectoniques de grande amplitude et forts séismes qui en découlent se localisent pour l’essentiel en Méditerranée et dans les chaines de montagnes qui la bordent, et pour le reste (résidu) au niveau des grandes failles qui affectent la plaque européenne, comme les failles du fossé d’Alsace et des Vosges en bordure Est du bloc stable que constitue le Bassin de Paris. Ce dernier compte parmi les régions les plus stables du globe. Il est quasiment asismique avec des taux de déformations extrêmement faibles à l’échelle des temps géologiques, comptés en millions d’années.
 
L’analyse des directions et vitesses de déplacements relatifs des stations GPS installées en Europe, confirme que le Bassin de Paris constitue un bloc rigide et que les déformations (de faible amplitude) se font à ses frontières, comme le souligne la répartition des séismes. En conséquence, seules les failles majeures qui existent déjà sont susceptibles de glisser, avec des mouvements de très faible amplitude, par à-coups séparés dans le temps par plusieurs dizaines à centaines de milliers d’années.
 
 C’est ainsi que la zone de 30 km² étudiée pour l’implantation de l’installation souterraine est, au plus proche, à 1,5 km du fossé de Gondrecourt, et à 6 km du segment le plus proche du système des failles de la Marne (le fossé de la Marne étant lui-même est à 14 km). Les analyses cartographiques montrent l’absence de mouvements de ces failles au cours des derniers millions d’années. Les derniers mouvements tectoniques du fossé de Gondrecourt datent de 20 à 25 millions d’années (datations de cristaux de calcite) ; les derniers mouvements des failles de la Marne sont du même âge ou plus anciens. La réalisation d’une écoute sismique dont le seuil de détection est très bas, et qui discrimine sans ambiguïté séismes naturels et tirs de carrières, permet d’affirmer l’absence de toute activité sur ces failles. En accord avec la réglementation en vigueur concernant la sûreté des installations nucléaires, les ouvrages de stockage sont toutefois dimensionnés pour résister aux séismes maxima physiquement possibles que pourraient générer ces failles si elles redevenaient actives dans le futur.

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