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QUESTION 948 - Contrôle des eaux souterraines
Posée par Jean-Arsène JOSSEN [L'organisme que vous représentez (option)], (ALLE, SUISSE), le 15/12/2013

Dans un ouvrage souterrain comme le projet de Bure, qui s'apparente à une mine, les eaux souterraines doivent être pompées en permanence. Lorsque le site sera abandonné à lui même il sera rapidement noyé et à plus ou moins long terme les différentes barrières artificielles seront détruites ou dégradées, conteneurs métalliques, scellements des galeries et remplissage à la bentonite. Tous les essais portent sur la barrière naturelle des argilites alors que c'est bien les barrières artificielles qui seront les maillons faibles du système et que c'est la garantie donnée sur l'élément le plus faible qui importe. Ceci est d'autant plus inquiétant que des aquifères importants sont situés au-dessus et au-dessous des argilites et qu'il y aura alors des risques réels de propagation de la pollution par les eaux souterraines, puis les eaux de surface. Comment pouvez-vous garantir sans risque de vous tromper que le système sera sans danger?

Réponse du 11/02/2014,

Réponse apportée par l’Andra, maître d’ouvrage :
 
Pendant l’exploitation du stockage, les eaux issues des couches de roche supérieures seront effectivement drainées et pompées jusqu’à la surface. A titre indicatif, le débit drainé par chacun des puits du Laboratoire souterrain est de l’ordre de 10 mètres cubes par jour en moyenne, ce qui est très faible par comparaison à certains sites miniers.
 
La fermeture du stockage comprendra plusieurs étapes. Les tunnel de stockage seront fermés par un scellement de faible perméabilité en argile gonflante (bentonite), argile naturelle connue pour sa capacité d’étanchéité. Des scellements seront également réalisés dans les galeries de liaison souterraines ainsi que dans les puits et les descenderies. Ces dispositions contribueront au maintien de conditions d’écoulements très lents dans l’installation et au confinement au plus près des déchets. Les phénomènes de resaturation après la fermeture seront très lents.
 
L’Andra met en œuvre un programme important d’essais sur les scellements. Il permettra d’apporter, lors de la demande d’autorisation de création de Cigéo, les éléments probants justifiant la faisabilité de ces scellements et une évaluation prudente de leur performance. Ainsi, l’essai Full Scale Seal, réalisé à l’échelle industrielle, fait partie du projet européen DOPAS (Demonstration Of Plugs And Seals) qui réunit quatorze organisations issues de huit pays européens et teste quatre concepts de scellement développés en Finlande, en Suède, en République Tchèque et en France.
 
Le stockage permet de garantir le confinement sur de très longues échelles de temps. Seuls quelques radionucléides mobiles et dont la durée de vie est longue pourront migrer jusqu’aux limites de la couche d’argile qu’ils atteindront après plusieurs dizaines de milliers d’années, puis potentiellement atteindre en quantités extrêmement faibles ensuite la surface et les nappes phréatiques. Leur impact radiologique serait alors plusieurs dizaines de fois inférieur à la radioactivité naturelle (qui est de 2,4 milliSievert par an en moyenne en France). Dans une démarche prudente, l’Andra dans son évaluation d’impact sur l’homme et l’environnement à long terme suppose que les eaux de nappes phréatiques au-dessus du stockage pourraient être captées par forage et utilisées pour des usages du type de ceux qui peuvent être pratiqués aujourd’hui (jardin, boisson, abreuvement des animaux). Les études montrent que l’impact du stockage, même en cas de défaillance des scellements, restera inférieur aux normes réglementaires imposées par l’Autorité de sûreté nucléaire et ne présentera pas de risque pour la santé.

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