Posée par Maurice MICHEL [IGAS honoraire président de l'ASODEDRA], (GRAND), le 25/09/2013
Questions posées le 24 septembre 2013 par Maurice MICHEL, Inspecteur général honoraire des affaires sociales
La littérature spécialisée est riche, en France et à l’Etranger, des leçons tirées des évaluations de sûreté des installations d’entreposage, en surface ou sub-surface, de déchets nucléaires hautement radiotoxiques. En revanche, nous n’avons pas trouvé d’évaluations de même nature, portant sur des sites civils en fonctionnement de stockage en profondeur de ces résidus [si on exclut les expériences en mines de sel, plutôt catastrophiques, de ASSE en Allemagne et de StocaMine en France, s’agissant d’ailleurs de déchets chimiques ultimes dans ce second cas].
Certes, le conditionnement des déchets à enterrer a été étudié par des spécialistes qualifiés. Il est vrai aussi que, dans notre pays, le laboratoire souterrain de Bure a permis à l’Andra en partenariat avec d’autres organismes d’étudier, à titre expérimental, depuis une petite dizaine d’années les caractéristiques du sous-sol et de ses composants à 500 m de profondeur. Mais, cela sur un seul site. Et surtout, à notre connaissance, aucune expérience réelle, in situ, n’aurait été réalisée sur les relations entretenues dans la durée, fut-elle courte, entre les radionucléides conditionnés et leur enveloppe géologique. En l’absence d’étude scientifique de ces interactions reposant sur l’expérience, l’Andra et les organismes qui coopèrent au projet Cigéo ont recours, pour délivrer un message garantissant dans le futur la sûreté et la sécurité de la fosse de Bure, à des analyses qualitatives et quantitatives tirées de modélisations et de simulations numériques. A l’instar, nous dit le Comité local d’information et de suivi du laboratoire de Bure (lettre N°13 de décembre 2012), de celles mises en œuvre en météorologie…Ce qui ne nous rassure pas vraiment.
Combien de sites civils de stockage en profondeur (ou en grande profondeur) de déchets radioactifs HA-MA/VL sont-ils opérationnels dans le monde, fut-ce à titre expérimental, et où sont-ils situés ?
Où peut-on trouver les premières évaluations de sûreté et de sécurité du fonctionnement de ces sites, ne serait-ce que sur une période de quelques dizaines d’années, voire de quelques années seulement ?