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QUESTION 804 - Que faire de la balayette & de la pelle ?
Posée par frédéric TARCHE [L'organisme que vous représentez (option)], (ORLEANS), le 14/12/2013

Une fois que ces déchets seront sous le tapis , que ferons nous de la pelle et de la balayette devenues radioactives ? et ne me répondez qu'on les mettra sous le tapis svp ! Plus sérieusement cette façon de vouloir procéder consiste à laisser à ceux qui nous suivront un problème énorme, et ils ne pourront même pas se retourner contre les promoteurs de cette idée : l'enfouissement . J'aimerais d'autre part que vous me confirmiez on infirmiez l'information selon laquelle il y aurait dans le sous-sol profond de Bure de l'eau , parce que si c'est le cas , par simple souci technique il ne pourrait plus être possible d'y enfouir des déchets radioactifs ; Suis-je correctement informé ?

Réponse du 13/02/2014,

Réponse apportée par l’Andra, maître d’ouvrage :

L’objectif du stockage profond n’est pas de mettre les déchets sous le tapis mais de protéger l’homme et l’environnement de la dangerosité des déchets les plus radioactifs. Compte tenu de la durée pendant laquelle ces déchets resteront dangereux (plusieurs centaines de milliers d’années), la sûreté à long terme du stockage doit être assurée de manière passive, sans dépendre d’actions humaines, pour ne pas reporter la charge des déchets sur les générations futures. Celles-ci pourront continuer à assurer une surveillance du site aussi longtemps qu’elles le souhaiteront. Néanmoins, le stockage restera sûr à long terme même si le site venait à être oublié, contrairement à un entreposage, qu’il soit en surface ou en subsurface. 

Si Cigéo est autorisé, notre génération aura mis à la disposition des générations suivantes une solution opérationnelle pour protéger l’homme et l’environnement sur de très longues durées de la dangerosité de ces déchets. Grâce à la réversibilité, les générations suivantes garderont la possibilité de faire évoluer cette solution si elles le souhaitent. L’Andra propose que des rendez-vous réguliers soient organisés avec l’ensemble des acteurs (riverains, collectivités, associations, scientifiques, évaluateurs, État…) pour contrôler le déroulement du stockage et préparer les prochaines étapes.

Concernant votre question relative à la présence d’eau

De l’eau est présente dans les formations géologiques. Cette eau est le principal facteur d’altération des colis de déchets et le principal vecteur de transfert des substances radioactives. C’est la raison pour laquelle l’Andra étudie l’implantation du stockage dans une roche argileuse de très faible perméabilité, ce qui limite fortement les circulations d’eau à travers la couche et s’oppose au transport éventuel des radionucléides par convection (c’est-à-dire l’entraînement par l’eau en mouvement). Cette très faible perméabilité s’explique par la nature argileuse, la finesse et le très petit rayon des pores de la roche (inférieur à 1/10 de micron). L’observation de la distribution dans la couche d’argile des éléments les plus mobiles comme le chlore ou l’hélium confirme qu’ils se déplacent majoritairement par diffusion et non par convection. Cette « expérimentation », à l’œuvre depuis des millions d’années, confirme que le transport des éléments chimiques se fait très lentement (plusieurs centaines de milliers d’années pour traverser la couche). Ces durées de transport constatées sont cohérentes avec celles estimées par simulation.

Le stockage permet de garantir le confinement sur de très longues échelles de temps. Seuls quelques radionucléides mobiles et dont la durée de vie est longue pourront migrer jusqu’aux limites de la couche d’argile qu’ils atteindront après plusieurs dizaines de milliers d’années, puis potentiellement atteindre en quantités extrêmement faibles ensuite la surface et les nappes phréatiques. Leur impact radiologique serait alors plusieurs dizaines de fois inférieur à la radioactivité naturelle (qui est de 2,4 milliSievert par an en moyenne en France). Dans une démarche prudente, l’Andra dans son évaluation d’impact sur l’homme et l’environnement à long terme suppose que les eaux de nappes phréatiques au-dessus du stockage pourraient être captées par forage et utilisées pour des usages du type de ceux qui peuvent être pratiqués aujourd’hui (jardin, boisson, abreuvement des animaux). Les études montrent que l’impact du stockage, même en cas de défaillance des scellements, restera inférieur aux normes réglementaires imposées par l’Autorité de sûreté nucléaire et ne présentera pas de risque pour la santé.

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