QUESTION 1496 -
Posée par GLOBAL CHANCE, (MEUDON), le 16/01/2014
Question posée dans le cahier d'acteurs n°137 de Global Chance : Le risque d'inflitration d'eau dans des couches géologiques est probablement le principal risque "technique" à long terme, sans doute inévitable : au bout de combien de temps des eaux chargées d'éléments radioactifs pourraient remonter à la surface? Et cela quelle que soit la nature de la couche géologique concernée, l'argile étant toutefois plus favorable que le granite selon ce critère.
Réponse du 28/01/2014,
Réponse apportée par l’Andra, maître d’ouvrage :
Pendant l’exploitation du stockage, de nombreuses mesures seront prises pour prévenir d’éventuelles arrivées d’eau accidentelles dans Cigéo :
- Protection des puits et de la descenderie contre les intempéries,
- Etanchéification des puits et des descenderies au niveau des couches de roche aquifères traversées au-dessus de la couche d’argilite,
- Systèmes de drainage des eaux issues des couches de roche supérieures peu productives et pompage de ces eaux jusqu’à la surface,
- Protection des canalisations d’eau interne et mécanismes de fermeture automatique en cas de rupture.
Par précaution, des scénarios accidentels d’arrivées d’eau (par exemple suite à la défaillance d’une canalisation ou suite à une panne dans le système de drainage des eaux provenant des couches de roche supérieures) sont pris en compte dans les études de sûreté menées pour Cigéo, au même titre que pour n’importe quelle installation nucléaire. Compte tenu des origines possibles, ce débit sera nécessairement limité (pour mémoire le débit drainé par chacun des puits du Laboratoire souterrain est de l’ordre de 10 m3/jour en moyenne, ou moins, ce qui est très faible par comparaison à certains sites miniers). Un tel évènement resterait très localisé dans le stockage et n’aurait qu’un effet très limité sur l’argile qui sera protégée par les revêtements. En tout état de cause, ce type d’incident ne remettra pas en cause la sûreté du stockage.
Après la fermeture du stockage, au-delà de la durée de vie des ouvrages industriels, la couche d’argile très peu perméable, de plus de 130 mètres d’épaisseur, dans laquelle sera installé le stockage souterrain, servira de barrière naturelle pour retenir les radionucléides contenus dans les déchets et freiner leur déplacement. Le stockage permet ainsi de garantir leur confinement sur de très longues échelles de temps. Seuls quelques radionucléides mobiles et dont la durée de vie est longue pourront migrer jusqu’aux limites de la couche d’argile qu’ils atteindront après plusieurs dizaines de milliers d’années, puis potentiellement atteindre en quantités extrêmement faibles ensuite la surface et les nappes phréatiques, après plus de 100 000 ans. Leur impact radiologique serait alors plusieurs dizaines de fois inférieur à la radioactivité naturelle (qui est de 2,4 mSv par an en moyenne en France).