QUESTION 466 - Prolongation de la durée de vie des centrales et CIGEO
Posée par jean-Christophe BENOIT [L'organisme que vous représentez (option)], (RENNES), le 04/11/2013
Est-ce que la prolongation possible de la durée de vie des centrales nucléaires françaises jusqu'à 50-60 ans de fonctionnement retarde d'autant la mise en service du site CIGEO et donne l'occasion de voir sur un temps et une durée humaine (certes très insuffisant) comment évolue ce site à vide ?
Réponse du 06/12/2013,
Réponse apportée par l’Andra, maître d’ouvrage :
Il n’est pas nécessaire d’attendre la fin de l’exploitation des centrales nucléaires existantes pour commencer à mettre en œuvre une solution de gestion à long terme pour les déchets les plus radioactifs. Ces déchets ont été produits en France depuis plus d’un demi-siècle et représentent aujourd’hui un stock de plus de 40 000 m3. La prolongation éventuelle des centrales nucléaires actuelles jusqu’à 50 ou 60 ans ne modifie donc pas le besoin de mise en service de Cigéo pour ne pas reporter sur les générations suivantes la gestion de ces déchets alors qu’elles n’auront pas bénéficié de l’électricité procurée par leur production.
Si Cigéo est autorisé, le démarrage de l’exploitation se fera de manière progressive. Des premiers colis de déchets radioactifs pourraient être pris en charge à l’horizon 2025. Le stockage des déchets de moyenne activité à vie longue (MA-VL) débuterait en 2025 et se poursuivrait pendant plusieurs dizaines d’années. Une zone pilote serait également réalisée en 2025 pour stocker une petite quantité de déchets de haute activité (HA). Cette zone serait ainsi observée pendant une cinquantaine d’années et permettrait d’avoir un retour d’expérience important avant de commencer la phase de stockage des déchets HA à l’horizon 2075. Ces déchets sont les plus radioactifs et se caractérisent par un dégagement de chaleur important. Une période d’entreposage de refroidissement sur leur site de production est nécessaire préalablement à leur stockage.
L’évolution du stockage sera surveillée tout au long de l’exploitation de Cigéo. Dans le cadre de la réversibilité de Cigéo, l’Andra propose que des rendez-vous soient programmés régulièrement avec l’ensemble des acteurs (riverains, collectivités, évaluateurs, État…) pour contrôler le déroulement du stockage (http://www.debatpublic-cigeo.org/docs/rapport-etude/fiche-reversibilite-cigeo.pdf). Ces rendez-vous seront alimentés par les résultats de la surveillance du stockage et des réexamens périodiques de sûreté, fixés au moins tous les 10 ans par l’Autorité de sûreté nucléaire, ainsi que par les progrès scientifiques et technologiques. Le premier de ces rendez-vous pourrait avoir lieu cinq ans après le démarrage du centre.