QUESTION 41 -
Posée par Pascale VINCENT [CITOYEN DU MONDE], (DOMRÉMY), le 16/05/2013
Il est possible d'arrêter toutes les centrales nucléaires en France dès aujourd'hui en changeant un tout petit peu nos habitudes. Le Japon nous le prouve depuis 2 ans avec seulement 2 réacteurs en fonction sur les 54 existants. Alors pourquoi nos dirigeants ne prennent-ils pas la décision d'arrêter les centrales nucléaires, au constat de l'importance du danger de la production, du danger de l'enfouissement ou de toute autre gestion des déchets ? Pourquoi les déchets continuent-il à être produits ?
Réponse du 20/06/2013,
Réponse apportée le Ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie :
Le Président de la République a décidé d’engager la transition énergétique, cette transition reposant d'une part sur la sobriété et l’efficacité énergétique, et d'autre part sur la diversification des sources de production et d'approvisionnement.
Concernant la diversification de nos sources d’énergies, le Président de la République a fixé un cap : réduire la part du nucléaire dans la production d'électricité à 50% d'ici 2025. Parallèlement, le Président de la République a indiqué que la transition énergétique serait fondée sur deux principes : l'efficacité énergétique d'une part, et la priorité donnée aux énergies renouvelables d'autre part. Cette mutation prendra du temps et supposera des étapes d’évaluation en fonction des progrès technologiques et scientifiques et des prix relatifs de chaque source d’énergie.
Pour le quinquennat, le Président de la République a pris quatre engagements en cohérence avec cette perspective : la plus ancienne de nos centrales – Fessenheim – sera arrêtée ; le chantier du réacteur EPR de Flamanville sera conduit à son terme ; le système de traitement – recyclage des combustibles usés et la filière qui l’accompagne seront préservés ; aucune autre centrale ne sera lancée durant ce mandat.
Un arrêt immédiat de l’ensemble du parc nucléaire français n’est pas envisageable sans remettre en cause l’approvisionnement électrique du pays. La France ne dispose pas de moyens de production alternatifs capables de se substituer intégralement au parc nucléaire dès aujourd’hui.
La situation du Japon diffère sensiblement de celle de la France. En effet, avant l’accident de Fukushima, la part de nucléaire dans le mix électrique japonais était de l’ordre de 27%. Elle était en France de près de 75% en 2012, soit près de trois fois plus en proportion.
A la suite de l’accident de Fukushima, le Japon a fait face à la situation d’arrêt de ses réacteurs nucléaires en augmentant le recours au gaz et en demandant des efforts importants aux particuliers et aux entreprises.
En effet, le Japon a remis en service d’anciennes centrales thermiques pour soutenir la production d’électricité et fait fonctionner intensément son parc thermique. Ainsi, selon les données de l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE), la production d’électricité des centrales thermiques est passée de 680 TWh en 2009 à 880 TWh en 2012, soit une production additionnelle d’environ 200 TWh, compensant une large majorité des 274TWh que produisait le parc nucléaire japonais avant l’accident de Fukushima. La demande gazière japonaise s’est ainsi accrue de près de 30 % entre 2010 et 2012, dégradant fortement la balance commerciale japonaise.