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Avis n°118

Ferme pédagogique

Ajouté par tornare (Dompierre-les-Ormes), le
[Origine : Site internet]

Il y a une quinzaine d'années, des gens ont tenté de créer une ferme pédagogique sur Saint Christophe en Brionnais. Ils n'étaient pas agriculteur(trice)s, ni natifs de la région mais bourrés d'idées et très dynamiques. Ils s'adressaient aux touristes mais avaient démarché les écoles pour des visites à la ferme. Je crois qu'à l'époque ce projet a fait beaucoup sourire les gens du pays qui venaient plutôt par curiosité malgré l'entrée payante. Ils ont fini par vendre et sont partis monter un projet identique dans le sud de la France. La ferme est je crois très rapidement redevenue "une ferme" et n'avait pas été laissée dans son meilleur état faute de compétences je pense. Ces gens étaient des précurseurs, ils avaient finalement quinze ans d'avance et auraient mérité d'être soutenus. S'il avaient été natifs de la région, l'accueil aurait surement été différent. Je pense très franchement que le tourisme dans notre région Sud Bourgogne s'est développé cahin-caha et par lui même sans grande volonté et appui politiques de la région qui n'est venue que sur le tard et a plutôt suivie que précédé son développement. Donc cette idée de ferme pédagogique mériterait d'être aujourd'hui approfondie.

Commentaires

Nous sommes le 3 juillet, et nous arrivons à la fin de la première partie du débat public. On peut déjà en tirer quelques conclusions.
- En ce moment la Bourgogne subit une sècheresse très rude, et si les nappes phréatiques sont encore assez remplies, elles seront fortement entamées s'il ne pleut pas rapidement. La consommation du CP est de 450 m3/jour, pris dans l'Arconce. Il faut y ajouter les milliers de têtes de bétail qui s'y abreuvent, à 130 L/jour par animal. CP envisage des "achats d'eau" dans le bassin de la Loire. Qui l'a vue en été se pose des questions sur cette possibilité, les nappes phréatiques, même de la Loire, ne sont pas inépuisables. Les sècheresses d'été sont de plus en plus fréquentes et graves en Bourgogne. Comment CP compte-t-il gérer ce problème, sachant que sa première attraction est la bulle et ses piscines? Le chiffre d'affaire des CP et PV est basé sur la location des maisons (environ 200 €/nuit), le produit d'appel étant la piscine. Si son ouverture n'est pas "garantie sans restriction", la clientèle ne viendra pas. Comment gérer au mieux le problème de l'eau pour CP, sans qu'il y ait des conséquences pour les populations locales? Comme la hausse des factures d'eau, déjà annoncée pendant le débat sur l'eau à 2,5% par an "pour cause d'inflation", alors que le pays voit plutôt se profiler une récession et que dans nombre d'endroits, le prix de l'eau est en baisse? Les activités annexes étant payantes, elles sont délaissées par les familles modestes qui consacrent la majorité de leur budget à la location. Elles passent jusqu'à 6h/jour à la piscine!
- Quant aux emplois, si on en croit le reportage de FR3 Lorraine, ils sont bien légers: 9 h par semaine pour la somme (pharaonique) de ...258€/mois. Comment être assuré à la sécurité sociale avec aussi peu d'heures? Ces emplois ne peuvent être qu'un pis-aller sans avenir. L'industrialisation de l'agriculture, la modernisation des années 70-2000 a créé les chômeurs d'aujourd'hui et dépeuplé nos villages.
- Quant aux produits locaux que les agriculteurs de la région espèrent valoriser dans la boutique du CP, ils ne s'adressent pas à la clientèle familiale des CP.
- On reproche aux "anti CP" d'être "contre le tourisme". Non, mais ils préfèrent un tourisme respectueux de l'environnement et créateur d'emplois pérennes pour des gens formés dans leur spécialité. Contrairement à ce qui a été dit, ils savent faire la différence entre "dépenses et investissements!". Mais ils sont devenus très méfiants face aux projets grandioses qui ne sont pas tous des réussites, et pour lesquels ils paient pendant des années, (les subventions viennent des impôts payés par les contribuables, pas du Saint Esprit!) sans avoir de retombée financière: Chateau-hôtel de la Boulaye (restauré, fermé depuis des années, en déshérence), Maison du Bois à Dompierre (devenu LAB71 réservé aux écoles), Centre EDEN de Cuisery qui a connu le même sort....etc.
- La Bourgogne, est un pays riche au patrimoine architectural, touristique, naturel... très important. Les produits (vins, élevage, fromages, gastronomie, productions industrielles...) ont une renommée qui n'est plus à faire. Si nous ne sommes pas une zone de tourisme de masse, tourisme déjà dépassé, ou qui le sera sous peu, l'Espagne, entre autres pays touristiques l'a déjà laissé tomber, l'accueil y est largement ouvert par l'intermédiaire des hôtels de charme,chambres et tables d'hôtes, gîtes ruraux le long des voies vertes et bleues des canaux ou des rivières.... à une clientèle adepte d'un tourisme plus "vert" et moins destructeur de nos paysages et surtout, de nos ressources.
- Nos hébergements sont anciens, parfois obsolètes? Le CD peut investir dans leur mise aux normes et leur modernisation: ici la création d'une piscine pour un gîte, là une réfection de boutique pour vendre ses produits en direct, ailleurs un agrandissement ou la réfection d'une salle de restaurant..., "aux mêmes conditions financières que celles offertes à CP et PV?" Les projets de manquent pas, mais l'argent pour financer ces "petits investissements" jugés trop modestes, est en revanche, bien absent! Ils sont trop simples pour être reconnus et trop peu valorisants pour les élus qui les porteraient. Pourtant, l'été, les festivals de musique classique, jazz, folkloriques... de Cluny, Beaune, Chalon, Tournus, Couches... y sont nombreux et attirent les amateurs de toute la France, voire d'Europe. C'est la clientèle de ce tourisme "vert" qui est visée par les agriculteurs en vente directe qui commercialisent leurs produits "hauts de gamme". Si les clients sont moins nombreux, ils acceptent de payer plus cher un "produit bon, propre et juste". Ce sont "deux" tourismes qui sont en quelque sorte incompatibles dans une même région.
- Pour conclure, comme l'a dit une participante lors de la réunion sur l'agriculture:
"Nous n'arrivons pas à fournir notre clientèle habituelle, nous n'avons pas besoin de CP pour valoriser directement nos produits. En revanche, CP et PV ont besoin de nos paysages, nos sites, notre, nos bois... pour s'installer. C'est nous qui valorisons CP, pas l'inverse".
Si les mots ne sont pas exacts, l'idée est bien celle-là....