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Une analyse contextuelle économique et financière par Pierre-Emmanuel Scherrer, ancien gestionnaire-financier de la banque Paribas Luxembourg, enseignant en gestion et économie des entreprises.
PETITION POUR LE CENTER PARCS DU ROUSSET : 4.634 SIGNATURES
J’ai constaté, tout au long du débat public organisé par la Commission Nationale des débats publics présidée par Madame Brévan, qu’il y avait une obstruction numérique constante d’une dizaine de personnes qui ont déposé chacune plusieurs dizaines de contributions. Un des opposants a même déposé 239 questions !
Aussi pour contrebalancer ce blocage inadmissible du débat, l’association Charolais Brionnais en Mouvement, en accord avec la Présidente, a lancé une pétition en ligne et sur papier pour répondre à la demande des habitants ne pouvant s’exprimer.
4 634 personnes ont signé la pétition qui a été remise à Madame la Présidente à la réunion du 4 septembre 2015 à Marizy.
Les signataires sont à plus de 90% des habitants de Saône-et-Loire et, plus particulièrement des communes proches du Rousset.
442 signataires ont apporté en plus une contribution écrite qui montre leur détermination à voir aboutir le projet du Center Parcs sur la commune du Rousset. En outre, sur son initiative, le Journal de Saône-et-Loire (JSL) a effectué fin août un sondage auprès de ses lecteurs et des habitants pour connaitre leurs avis sur le projet d’implantation d’un Center parcs au Rousset. Le résultat est sans appel : 80% des sondés y sont favorables, 18% y sont opposés.
Ce projet est un enjeu extraordinaire pour notre territoire et ses habitants, ainsi que pour la Saône-et-Loire et la Bourgogne.
Le futur de nos enfants est de notre responsabilité.
Battons-nous pour leur offrir un avenir plus radieux en matière d’emplois et de création de richesses qui les encouragera à se fixer sur notre territoire.
Au regard d'un contexte national assez particulier à notre pays, qui explique d'ailleurs en partie, le décrochage de notre compétitivité, le groupe Pierre & Vacances a souhaité l'organisation de l'expression locale et régionale par le recours à la Commission Nationale du Débat Public (CNDP).
Au terme de cinq mois de débat, la situation est claire, tranchée et sans appel. Le projet reçoit ici le soutien d'une large majorité, une majorité nette et indiscutable, traduite par le soutien d'élus de tous horizons : politique, professionnel, associatif, syndical... Ce soutien s'est exprimé avec force, sous de nombreuses formes. Il est renforcé par une adhésion intergénérationnelle, le verdict ne se discute pas. Il est sans appel :
- 80 % de la population est favorable au projet (selon le sondage conduit par Le JSL) ;
- Plus de 4.600 habitants ont signé la pétition en faveur du projet (tous déclinent leur identité et leurs adresses et ils sont d'ici).
Ceux qui appellent de leur vœu le respect de la démocratie ont désormais leur réponse.
Ce débat du "qui pèse quoi" est donc clairement tranché.
Les dirigeants de Pierre & Vacances, en observant cette région, ses hommes, ses organisations, ses élus - en tous cas cette immense majorité de représentants légitimes - a bien compris tout l'intérêt et la possibilité évidente d'une coopération gagnant-gagnant pour un village vacances avec son concept enrichi d'une personnalisation locale. Ce contexte, très positif, confirme donc à la fois l'intérêt marqué par les habitants d'ici pour ce projet et la volonté déterminée des forces locales et régionales pour le réussir brillamment, afin que cette concrétisation partenariale en fasse une réalisation remarquable.
L'ensemble des éléments nécessaires est maintenant rassemblé et va permettre la poursuite et l'amplification d'une véritable coopération active, professionnelle et déterminée entre les deux collectivités départementale et régionale, en symbiose avec les services de l'Etat, des mêmes échelons, quotidiennement engagés pour décliner la politique du Gouvernement qui fait de la lutte contre le chômage sa priorité. Nous parlons bien ici de la création de 300 emplois !
Ce projet, bien sûr, peut rencontrer quelques difficultés. Certains - bien identifiés, refusant le fait majoritaire, intolérants et sûrs que leurs thèses sont les seules justes et qu'elles doivent s'imposer à tous - tenteront peut-être de ralentir cette réalisation. Sans doute, ceux qui recherchent activement du travail peuvent-ils attendre, à leurs yeux... A chacun sa conception du service à rendre à autrui.
Dimanche dernier, se réunissaient nombreux les partisans de cette réalisation au bord de l'étang du Rousset, site "artificiel" réalisé par l'intelligence et le travail de l'Homme. Dans cette ambiance sympathique et amicale, Madame BONNOT, maire du village, nous a reçus avec des propos qui imposent le respect. Les mots, le fond, la forme étaient justes. Ceux, bien connus, qui la harcèlent dans sa petite mairie en rêvant d'attaquer le PLU, pourraient avoir la décence d'un peu plus de respect pour elle. Cette attitude est à peu près aussi vertueuse que les témoignages sous pseudonyme, la "lettre anonyme" du temps moderne...
Il y avait aussi dimanche au Rousset une image forte de symboles. Le doyen d'âge, une figure du Charollais, que les rendez-vous de la vie n'ont pas toujours épargné. A 98 ans, droit, solide, il a exprimé d'une voix forte et posée pourquoi il avait tenu à être présent, pour marquer son soutien à ce projet.
Plus jeunes de près d'un siècle, à quelques pas de lui, les cadets du rassemblement dormaient sereinement dans leur landau. Leurs parents - comme d'autres de leur génération - s'étaient impliqués dans l'organisation de cette sympathique matinée. Ils sont toutes et tous engagés dans la vie du pays, ils sont attachés à leur territoire, ils s'y impliquent. Ils ont fait des études, joué au foot ensemble sont conseillers municipaux, au comité des fêtes, engagés ici ou là. C'est sans doute trop banal !
Eux aussi, bien sûr, ont des questions sur la qualité de l'emploi, le réchauffement climatique, les problèmes sociaux, les technologies de demain, le sens de l'engagement, l'évolution de leurs vies professionnelles, la proximité de l'accès aux soins, l'éloignement du collège, du lycée... Ils ont aussi leurs idées, leurs visions face aux enjeux sociétaux. Malgré ces interrogations, ils ne déversent pas de hargne avec méchanceté, voire même agressivité, mais, attention, cela n'en fait pas des faibles pour autant !
La grandeur des hommes ne se mesure pas par leur détermination aveugle à imposer leur point de vue en méprisant toute expression divergente de leur ligne de pensée.
La grandeur des hommes se fonde sur leur capacité à réaliser leur projet, à inventer un futur qui réponde aux aspirations du plus grand nombre et offre des perspectives d'avenir plutôt qu'un repli sur soi-même.
Christian Decerle
Agriculteur à La Guiche
Nous avons une très belle région. Toutefois, elle a besoin d'être redynamisée. Nos jeunes s'en vont faute d'emploi et ne reviennent pas. A terme, nous risquons de voir se mourir notre région. Nos petites villes et nos villages risquent de vieillir trop rapidement si nous n'y prenons pas garde. Nous avons besoin de nos jeunes pour que notre territoire vive. Pensons au devenir de notre région, Il faut absolument que notre région reste attrayante, qu'elle puisse garder ses acteurs économiques, ses écoles etc.. Aidons notre Région et faisons en sorte que s'implante Center Parc. C'est une véritable opportunité. Les régions qui ont un center Parc s'en réjouissent, pourquoi pas nous ?
Pierre et vacances, vous êtes venus donner un grand espoir aux habitants, commerçants, artisans et éleveurs de notre région, grâce à l’afflux social qu'apporterait center parc. Pour nous et notre campagne c'est un grand enjeu social, économique et touristique, qui permettrait de redynamiser une région toute entière. Nous vivons en plein cœur du Charolais, où l'élevage domine, mais malheureusement touché par une grande crise économique alors que nous avons des produits de grande qualité mais peu valorisés. Ne vous laissez pas influencer par une minorité de personnes qui sont opposants systématiques et itinérants. Dans une société peu scrupuleuse ou de plus en plus de gens vivent de l'assistanat, alors qu'un chef d'entreprise ose prendre des risques pour offrir 300 emplois, nous ferions mieux de l'encourager que de lui mettre des bâtons dans les roues. Sauvons nos entreprises ! Nous ferions mieux de tous en cœur vous dire Merci et n’abandonnez rien.
« Si les désirs étaient des chevaux, les mendiants seraient cavaliers ». C'est ainsi que s'expriment les Britanniques pour dire : « avec des "si" on mettrait Paris en bouteille ». Ce qui m'amène au projet de Center Parcs au Rousset. Les opinions sont très diverses, quasi inconciliables entre les pro et les anti. C'est ainsi, et le débat aura au moins eu le mérite de mettre les arguments face à face. Pour moi l'ensemble du projet relève du miroir aux alouettes : l'emploi direct et indirect est mis en avant pour justifier le montage de ce projet de Center Parcs au Rousset.
ET le miroir aveuglant n'éclaire pas certaines questions telles que :
Décision de soutien par les collectivités (Conseil Régional et Conseil Départemental) :
1/ Quand on décide de faire un « investissement » on fait un plan de développement. Avant de se décider pour le Center Parcs, quels autres projets ont été évalués par nos représentants pour se décider et choisir ce projet là ?
2/ Comment les élus, qui ont voté massivement pour cet octroi de fonds publics, ont-ils analysé le Business plan de Center Parcs ? Quels chiffres furent présentés, quels scénarios de résultats ont été évalués, quelles sauvegardes en cas de retournement de tendance, quels traitements entre partenaires (équité)... ?
Argent public :
1/ Pourquoi engager autant d'argent public via une SEM, structure qui représente un engagement économique fort, long, et avec peu de leviers de contrôle. Pourquoi pas un classique octroi de subventions qui présenterait l'avantage de pouvoir être conditionnées à des critères objectifs, adaptables dans le temps ?
2/ Quelle structure technique et administrative au sein de nos assemblés a les compétences pour gérer cet investissement dans une entreprise ?
Quels impacts écologique et énergétique ?
Où est l'étude énergétique et écologique globale ? Une bulle chauffée toute l'année est une aberration énergétique. Globalement l'impact écologique de ce projet est très fort, et doit inclure entre autres la consommation d'eau et d'énergie de la bulle, ainsi que les millions de kilomètres des clients pour rejoindre le Center Parcs.
En conclusion, c'est la chanteuse Diams qui nous le dit dans une chanson :
« C'est fou, ce qu'on fait avec des si,
Comme c'est fou, ce qu'on fait avec des sous »
Comme c'est fou ce que Pierre et Vacances va faire avec nos sous, lesquels sous ne pourront pas être utilisés ailleurs en Saône-et-Loire et en Bourgogne.
Est-il bien raisonnable de mettre autant d'argent dans ce projet ?
Si la collectivité en mettait le tiers par exemple, est-ce que Pierre et Vacances continuerait ? Avec d'autres partenaires ?
PS : Je m'exprime à titre personnel.
Nous voilà divisés, quant au projet de création d'un village touristique à la campagne de plusieurs milliers d'habitants, autrement dit le « Center Parc », sur nos espaces communaux de quelques centaines de résidents. Ce qui arrive à nos campagnes est arrivé aux sites de montagne il y a 30, 40 parfois 50 ans. En montagne ce sont les pentes enneigées qui attirèrent les promoteurs, pour le meilleur et pour le pire diront certains, mais je vais vous parler du pire, car il arrive. L'or blanc de la neige ne retombe pas toujours dans les poches des habitants des villages de montagne sur lesquels les promoteurs ont jeté leur dévolu gourmand. Or de nos jours ce sont nos forêts qui sont l'objet de leur gourmandise. Voici deux exemples à méditer :
Connaissez-vous le village de Villarembert ? Le nom n'est pas connu, c'est un peu le Rousset de la station du Corbier. Dans les années 70 une ville à la montagne a été construite sur son territoire, les terrains ont été acquis à vil prix. Bien sûr les promoteurs ont promis monts et merveilles aux habitants, de l'emploi, etc., etc. Enfin vous connaissez la chanson. A la suite d'élections truquées, Villarembert perdit le contrôle de son territoire au profit du Corbier, la ville touristique implantée par des promoteurs sur son territoire. Quand vous allez skier au Corbier, à la Toussuire, ou aux Sybelles (regroupement de ces stations) ce village que vous traversez sans le voir, sans vous y arrêter, sans rien y acheter, c'est Villarembert. Ah mais, me direz-vous, ils ont eu les emplois. Parlons-en alors : des emplois saisonniers de moindre qualification : en effet 48% sont dans le secteur du nettoyage à 12H/semaine en moyenne pour 370€/mois. Des emplois qui en rien ne ralentirent l'exode des jeunes. Et même, pour être franc, des emplois non qualifiés temporairement attractifs pour des jeunes, des emplois qui ont eu tendance à favoriser une certaine déscolarisation précoce des jeunes tentés d'entrer rapidement dans la vie active pour s'insérer dans un milieu de vie qui les attirait, comme la lampe attire les papillons de nuit… Mais une attractivité qui a son revers et qui s'estompe vite, dès que ces jeunes passent leur 25ème année, car ces emplois ne permettent pas de s'installer dans la vie. C'est alors que l'exode se fait, et dans les pires conditions car ces jeunes adultes partent sans qualification acquise. Par ailleurs, pour ces emplois, les "jeunes du pays" se trouvent en concurrence avec d'autres jeunes venant d'autres horizons, et qui leur sont préférés pour deux raisons : d'abord ils ne sont pas du coin. Hé oui, c'est un avantage, ils n'ont pas de parents ni de connaissances dans le village, ce qui protège l'employeur de pressions. Et deuxième avantage, les jeunes anglais qui viennent faire la saison, eux ils parlent l'anglais. Oui c'est intéressant pour la clientèle... Il faut comprendre les employeurs ! Bref la population de Villarembert qui était de plus de 600 habitants en 1800, 400 en 1900, 274 en 1975, est de 264 en 2011, en comptant les habitants permanents du Corbier. Voyez comme le pays a profité de son or blanc !
Voici un 2ème exemple plus récent. Vous connaissez peut-être Saint-Honoré 1500, ce village était destiné à être l'équivalent du Corbier pour Villarembert. Mais il n'en a pas eu vraiment le temps. Cette ville touristique, construite sur un versant bien ensoleillé, aurait besoin de beaucoup de neige artificielle pour distraire les touristes l'hiver et d'autres équipements pour les distraire en été. Outre que ce n'est pas écologique, évidemment ça coûte cher, trop cher, comme de chauffer une bulle pseudo tropicale à 29°, en plein hiver dans les Monts du Charollais. Du coup une fois que les promoteurs ont eu vendu les appartements aux investisseurs, (des particuliers comme vous et moi qui épargnent sagement pour améliorer leur retraite ou transmettre à leurs enfants), et après avoir versé leur part du gâteau à ceux qui ont coulé le béton en défigurant au passage ce coin de montagne, ils sont allé jouer ailleurs, pour abuser d'autres villageois crédules et d'autres investisseurs naïfs. Ainsi la nouvelle station n'a jamais trouvé son équilibre financier, elle a fini par fermer les remontées mécaniques et il reste des immeubles et des propriétaires d'appartements qui cherchent vainement à s'en débarrasser ; nous ça pourrait être des bungalows en matériaux jetables achetés plus de 250 000€ et qui ne trouveront pas preneurs à 25 000 €, sachant que le terrain lui-même restera propriété de l'investisseur ! Vous pouvez acheter, ce n'est vraiment pas cher. Si ça vous plaît de vivre dans un immeuble aux 3/4 vide en montagne (ou dans quelques années, un « cottage » à rénover au milieu de nulle part), saisissez l'occasion. Je ne vous parle pas des emplois promis, vous connaissez la chanson et elle a fini encore plus rapidement qu'à Villarembert, mais de la même manière : exode des jeunes. J'ajoute, pour faire bonne mesure, qu'il faut tout de même que la commune et le conseil général continuent à financer l'entretien des routes et autres viabilités, ce qui pèse sur le budget des habitants et des contribuables du département.
Alors désespérant me direz-vous ? Non, j'ai encore un exemple, un bon cette fois. Connaissez-vous Bonneval sur Arc ? Sans doute, ici le village porte le nom de sa station touristique. Et elle est aux mains de ses habitants. Oh elle est modeste, ce n'est pas Val d’Isère, ni même le Corbier. Éloigné, souvent coupé du reste du monde par des avalanches l'hiver et bientôt déserté, le village avait pourtant des handicaps certains, mais handicaps qui finalement le préservèrent de la rapacité des promoteurs du plan neige : ce fut sa chance ! Près de 500 habitants en 1800, 350 en 1900, plus que 140 habitants en 1975 et 240 en 2011. Mais 240 habitants qui sont les propriétaires et exploitants des équipements touristiques et qui les gèrent. Vous voyez la différence je pense ? Et du coup des jeunes qui sont restés au pays, voire qui sont revenus s'y installer, font vivre cette station et en vivent, une station qui de plus, ce n'est pas un moindre détail, respecte l'environnement et qui est même sur ce plan exemplaire.
Vous l'avez compris, nous qui possédons sur notre territoire un espace naturel ayant un avenir certain en tant que tel, préservé comme il l'est, contrairement aux usines à tondre le touriste qui sont d'un autre âge, ne nous laissons pas voler cette richesse : Sur le secteur le Rousset-Marizy-La Guiche, avec seulement le 1/10ème des sommes d'argent public promises au promoteur/prédateur qui tente de mettre la main sur l'or vert et bleu que constitue notre forêt, nous pouvons nous-même imaginer et bâtir un projet respectueux de cette forêt et qui soit dans nos mains, qui nous offre des emplois de qualité issus d'une activité de qualité. Informons honnêtement élus et particuliers des enjeux réels, de la poudre aux yeux que constituent ces sous-emplois, informons les jeunes agriculteurs du secteur qui ont agrandi leurs exploitations en faisant disparaître le tissu rural et villageois, complices malgré eux de ce système à broyer les populations et qui sont destinés eux aussi à laisser la place aux groupes financiers initiateurs des « fermes de 1000 vaches » voulues par la grande distribution et le système mondialisé. Réunissons-nous, discutons, invitons des partenaires sérieux, professionnels d'un tourisme doux, et nous trouverons comment faire porter du fruit à notre or vert et bleu. Avec un nouveau projet, ensemble, nous pourrions obtenir, je le répète, ne serait-ce que 10 % des sommes qu'au nom des contribuables l'Etat et les collectivités territoriales, par la défiscalisation (chercher sur Google « l'amendement Cahuzac ») et les aides directes ou indirectes, s’apprêtent à refiler aux actionnaires du promoteur/prédateur qui veut installer dans notre forêt un ersatz des tropiques, stupide et destructeur de la nature.
Adhérents du réseau Accueil Paysan, nous avons pris l'option d'accueillir les touristes simplement, sans luxe mais avec soin. Nous sommes en particulier attachés à les recevoir personnellement et à leur faciliter la découverte des environs, des paysages, de l'agriculture et des produits locaux mais aussi des artisans et des activités alentour.
Nous recevons toute sorte de gens : des vacanciers pour qui la Bourgogne est leur destination principale, des touristes de passage, des « voisins » des départements limitrophes ou même du 71 qui s'offrent une escapade sans faire trop de route, des étrangers (même des chinois cette année !), des couples, des personnes seules, des randonneurs à pied, à cheval ou en vélo, des familles... de milieux très variés.
J'ai mis à leur disposition un cahier dans lequel ceux et celles qui le souhaitaient ont pu donner leur point de vue sur l'ouverture d'un Center Parcs à 30 mn de notre accueil. Je ne savais pas si certains trouveraient cela attractif, « un plus », « un complément » comme certains partisans de ce projet le disent. Ce ne fut pas le cas et aucun des hôtes accueillis cette année (environ 700 nuitées depuis le début de l'année) n'a semblé emballé par cette idée, bien au contraire ! Voici dans le document joint les points qui ressortent de leurs commentaires.
A titre personnel, je n'ai aucun intérêt pour les centres d'enfermement que sont les K centres-parcs H, qui ne sont pas à mes yeux une forme de tourisme, mais de consommation de loisirs standardisés à destination d'une clientèle de masse relativement privilégiée. Mais qu'importe mon avis personnel ; si des investisseurs veulent miser sur ce type de loisirs parce qu'il existe une clientèle solvable intéressée, et que le milieu économique et social environnant peut y trouver un intérêt et soutienne le projet, il n'y a rien à y redire.
Néanmoins, en lisant les contributions, pour ou contre ce projet, ce qui frappe est le nombre d'incohérences dans les discours et les actes :
- Incohérence économique : la sacro-sainte loi de libre concurrence ne devrait-elle pas interdire une participation importante des collectivités à des projets purement commerciaux ?
L'Agence départementale de tourime de S&L dans son règlement d'intervention, ne précise-t-elle pas que le Département n'interviendrait, hors de ses lignes d'actions priviégiées donc de manière exceptionnelle pour des K projets présentant un intérêt majeur pour le Département H (on doit se situer dans ce cas), qu'à hauteur de 30 % de l'investissement privé total ? Il semble qu'on crève un peu les plafonds..
Les partenariats public-privé semblaient prévus pour que les collectivités puissent faire appel à des fonds privés pour les aider à financer des équipements d'utilité publique ; là c'est tout le contraire, puisque c'est l'investisseur privé qui fait appelà l'argent public pour financer un établissement commercial.
Les services publics devraient s'autofinancer (cf la Poste), mais les centres de loisirs n'y seraient pas tenus ?
Incohérence touristique : aux niveaux régional et départemental, les lignes de force de la communication sont : l'authenticité – la lenteur (l'escargot) - les vins et la gastronomies – qualité et savoir-faire – l'itinérance, plus particulièrement douce (lenteur, respect de l'environnement, économies d'énergie) ; il serait intéressant de comparer les niveaux d'investissement dans ces domaines et ceux prévus pour ce projet prônant l'artificialité, le gaspillage énergétique et l'enfermement sédentaire..
Incohérence environnementale :
Qu'en est-il donc des épouvantables carcans réglementaires de la lois sur l'eau, de Natura 2000, et autres plans de gestion forestière et de l'indispensable préservation des terres agricoles ? Tous ces fondamentaux de l'occupation des sols, brandis comme des épouvantails et d'insupportables limitations de la liberté de construire et d'aménager, ne semblent avoir guère d'impact dans l'actuel débat. Sans revenir sur le concept de bulle tropicale en plein réchauffement climatique (il faudrait peut-être envisager plutôt une bulle glaciaire ?).
Alors, si cela se fait, tant mieux pour les 210 emplois (ETP) promis, et pour toutes les bonnes choses espérées par les chambres consulaires ; peut-être faut-il prendre le risque ? Certainement il faut espérer que certains en tirent bénéfices.
Le seul souci, c'est que c'est le contribuable qui prend le risque, et que c'est le citoyen qui approuve des discours économiques, touristiques, environnementalistes qui n'ont pas grand chose à voir avec les actes...