Avis n°62
L'atelier tourisme du 13 Mai
le ,Les représentants des intérêts commerciaux de la région étaient venus en grand nombre à Cluny. On se serait cru à une enchère. Dans ce climat, l’exercice fut des plus frustrants pour ceux qui défendaient une autre forme de tourisme. L’organisation de l’atelier Tourisme fut chaotique, tous entassés dans une petite salle. D’emblée, le temps avait été limité à 75 minutes et la frustration montait face à un facilitateur qui buvait les paroles des marchands mais s’empressait d’interrompre les opposants. Contester les études bidon, les chiffres truqués et les professions de foi était comme un cheveu dans la soupe de cette foire commerciale. Et il était malvenu d’opposer deux tourismes. Complémentarité était l’ordre du jour. Dès que trop de mains se levaient en opposition, on brisait la vague avec une présentation de Pierre et vacances pour nous dire qu’une nouvelle étude 2015 montrait une nette évolution dans les choix touristiques du français moyen depuis 2006 ! Ou une longue présentation de l’ADT identifiant les sites touristiques de Saône-et-Loire (comme si on ne les connaissait pas !), avec des chiffres de leur fréquentation, des pourcentages, des courbes et des camemberts. Mais quand j’ai essayé de ramener le débat sur la question « Quel tourisme ? » en lisant un extrait d’une étude sur le tourisme de masse versus l’écotourisme, j’ai été interrompu au bout de 2 minutes par un facilitateur qui se croyait sur un plateau de télévision. Pensez donc ! Lire un extrait de l’étude d’une experte, comme c’est ennuyeux. L’égalité du traitement de parole n’avait plus cours à la CPDP qui a été jusqu’à féliciter les marchands pour leur courage d’être venu, alors qu’ils constituaient 90% de l’assemblée ! Autant les entreprises étaient dans leur rôle, autant la CPDP avait enfreint son devoir de neutralité et tenté de cadrer le débat en décrétant qu’il n’y avait pas deux tourismes qui s’opposaient, mais plutôt une complémentarité, embrassant ainsi les thèses de P&V et marginalisant ceux qui différenciaient entre tourisme de masse et tourisme territorial. Pourtant est-il si difficile de comprendre qu’un tourisme de masse parachuté dans un milieu rural préservé aurait un impact négatif important sur la qualité de vie des habitants du Rousset ?