Un projet pour l'ouest Clunisois

Étrange texte que celui-ci dont le statut est bien ambigu : présenté comme étant l'avis de la com-com du Clunisois, on s'aperçoit à sa lecture qu'il n'est signé que de son président. Il y est évoqué un vœu adopté par le bureau de la com-com (celui-ci a déjà été publié sur ce site), ce qui revient à dire que le conseil communautaire n'a jamais eu à débattre du projet de Center Parcs et encore moins à se prononcer.
Cette absence de prise de position de l'ensemble de la com-com devrait être ce qu'on retiendra du débat, malgré les déclarations à titre personnel de son président.
Il faudrait d'ailleurs plutôt parler des rêves de son président !
Car Jean-Luc Delpeuch nous fait savoir qu'il soutient un Center Parcs idéalisé que nous ne rencontrerons jamais dans le monde réel.
Songez : les clients de Pierre & Vacances n'y viendraient pas se gaver de piscine tropicale et d'attractions fournies sur place dans ce lieu fermé dont ils voudraient rentabiliser le billet d'entrée, mais ils iraient à "la rencontre des habitants ". Ils "participeraient aux propositions culturelles" et s'intégreraient dans" les dynamiques locales dans le respect des valeurs du territoire". Magnifique ! D'autant plus que Center Parcs aurait créé pour cela des "emplois valorisants" et soutiendrait "le commerce et l'artisanat de proximité". Pour finir, ce Center Parcs "s'inscrirait dans la continuité du territoire à énergie positive, ainsi que dans le respect de la
biodiversité et des paysages ".
On signe ! Et simultanément on fera remarquer à JL Delpeuch que ce qu'il décrit est tout sauf un Center Parcs.
Faut-il alors lui laisser penser qu'il invente là un nouveau concept de tourisme de masse ouvert, intelligent, proche des gens et de la nature - et donc antinomique avec les objectifs de vente de Pierre & Vacances fondés sur la création de besoins artificiels - ou lui demander de vérifier si par hasard n'existeraient pas déjà sur le territoire tout un réseau de petites structures qui s'emploient chaque jour à rendre réel ce dont il rêve ?

Le président de la com-com du clunisois nous dit, pour finir, qu'il est favorable à des concours publics qui soient "la contrepartie" de cette transformation du Center Parcs qu'il appelle de ses vœux. Veut-il nous dire que sans des engagements fermes, verrouillés, de P&V pour que le Center Parcs soit tel que lui l'entend, c’est-à-dire tout autre que ce que sont les Center Parcs existants, il ne pourrait pas y avoir de contreparties, que P&V devrait financer elle-même les équipements de loisirs fermés qu'elle prévoit de construire ?
Ce serait là une prise de position importante qui remettrait cette déclaration les pieds sur terre et annoncerait un travail de contractualisation juridique serré dont on ne doute pas que M. Delpeuch aura à cœur de nous en fournir une esquisse plus concrète que ses songes d'aujourd'hui.