Cahier d'acteur "Forces économiques bourguignonnes et les collectivités locales unies"

Plus de 40 organisations économiques, associations, collectivités territoriales unies pour dire oui au Center Parcs ; à l'image semble t'il de l'avis général : en témoigne le sondage du Journal de Saône et Loire du 28 aout : 81 % des 1937 votants ont dit OUI au Center Parcs !!!

Au premier abord, la première page de ce cahier peut paraître impressionnante avec une quarantaine de logos affichés. Mais quand on y regarde de plus près, toutes ces organisations ne sont représentatives que d'un petit monde, déjà bien connu.
Un grand nombre des organismes et associations ainsi mobilisées sont dépendantes l'une de l'autre et leurs représentants sont plus ou moins les mêmes, qui croisent leurs mandats et leurs responsabilités. D'autres sont absolument dépendantes de leur "maison mère", voire n'ont d'existence que sur le papier. Enfin quelques-unes ont accepté de "céder à l'amicale pression" des dirigeants les plus actifs qui se sont lancés à une chasse au logo avant cette parution. Par ailleurs, nous savons bien que la base n'a pas été consultée dans des associations comme "Gîtes de France" et "Bienvenue à la Ferme" avant qu'elles ne se prononcent ainsi, contre-nature, marquant plus leur dépendance à la chambre d'Agriculture, très active dans l'affaire, que leur engagement véritable en faveur du Center Parcs.

Plus largement, ce Cahier d'Acteur des "forces économiques" place en première ligne un panel réduit mais significatif de ceux qui décident en Bourgogne, qui construisent, souvent depuis de nombreuses années, l'avenir de notre territoire. On ne peut alors que s'étonner du manque de recul qu'ils sont capables de prendre sur le bilan de leurs choix et de leurs actions.
Quand ils sous-titrent un paragraphe "une économie au bord de l'asphyxie" ou décrivent "des perspectives inquiétantes", ils ne semblent pas percevoir le rôle qu'ils ont joué dans la création de cette situation. Et, surtout, ils ne réalisent pas que leur propos se résume en "continuons, aujourd'hui comme hier, de s'appuyer sur ce qui ne marche pas". Miser sur un gros chantier, un équipement couteux qui capte une grosse part des budgets d'investissements publics, annoncer que les choses iront mieux quand telle ou telle multinationale se sera implantée, c'est l'éternel discours de ces "bâtisseurs".
Dans ce cahier ils dressent un triste bilan des tendances de ces dernières années avant de conclure en chantant, "en avant, cette fois-ci c'est Center Parcs qui sera notre ballon d'oxygène". Dans leur enthousiasme ils oublient de signaler que selon leur projet ce serait les bourguignons qui financeraient l'équipement et Pierre en Vacances qui en tirerait les bénéfices, s'il y en a. Une fois de plus.

Pas étonnant qu'à la lecture de ce texte et à l'affichage de sa première page de signataires me soit revenue en tête la citation d'Einstein expliquant qu'il ne faut jamais faire confiance à ceux qui ont créé les problèmes pour leur trouver une solution.

Mais qui sont les rigolos ?
Ceux qui, élus, expriment une analyse, un point de vue, ou ceux qui ne représentent qu'eux-mêmes ?
Moi, même si ce n'est pas dans l'air du temps, je fais confiance aux corps constitués, à toutes celles et tous ceux qui, à intervalles réguliers, viennent devant leurs électeurs.
Et force est de constater que ces organisations signataires représentent du monde, beaucoup de monde, infiniment plus que les quelques opposants qui usent depuis quelques semaines toujours des mêmes arguments.
Donc, bravo aux signataires de ce cahier d'acteurs.