Vous êtes ici

Avis n°92

Des promesses et peu de réponses

Ajouté par Eric DAILLIE (Flagy), le
[Origine : Site internet]

On nous promet que "les contribuables ne donneront pas un sou" pour le projet Center parcs (dixit M. Montebourg dans le JSL du 09/06/2015).

Pourtant le Conseil départemental s'est engagé à subventionner les voiries et réseaux divers à hauteur de 5 M€. Et il est de plus en plus évident que les aménagements routiers envisagés ne seront pas suffisants. Ajoutons à cela la formation des employés prise en charge par les collectivités et Pôle emploi pour un coût estimé à 2.5 M€ (estimation basée sur INSEE Lorraine), une taxe de séjour (estimée à 250.000 €/an) qui ira financer la promotion du Center parcs plutôt que d'être ventilée sur tout le département. Ajoutons encore 1 M€ de frais de notaire. Plus d'autres frais administratifs, financiers et juridiques relatifs à la SEM et à l'AFUL. On dépasse déjà largement 10 M€.

Mais ce n'est rien comparé aux 66 M€ d'argent public investis dans le parc de loisirs. Les élus locaux nous assurent que cet investissement sera rentabilisé en 20 ans. Pour la SEM peut-être, mais peu probable en ce qui concerne les collectivités si on prend en compte le coût des équipements publics induits, le coût de l'emprunt et autres frais de fonctionnement. Sans parler des risques potentiels liés aux crises économiques, environnementales et sociales qui pourraient affecter sa rentabilité dans les 20 prochaines années.

Pierre et Vacances l'a bien compris : fidèle à sa politique de gestion des risques (pas d'immobilisation de capitaux dans l'immobilier et encore moins dans l'hébergement touristique), Pierre et Vacances ne sera que gestionnaire du site. A d'autres les risques de long terme. Et après 20 ans, Pierre et Vacances pourra se désengager totalement de l'exploitation du site. Qu'adviendra-t-il ? L'Etude de réversibilité se veut rassurante mais montre néanmoins qu'un Center parcs ne pourrait jamais être autre chose qu'un Center parcs, sauf investissements publics importants pour une reconversion. Après 20 ans, les collectivités hériteront d'un parc vieilli, passé de mode, non rentable. Qui l'exploitera ? Un opérateur privé qui négociera un loyer au rabais et laissera le parc se détériorer ? Les collectivités ? En ont-elles les compétences et les moyens ? Dix ans plus tard, les équipements arrivant en fin de vie, il est à craindre que le parc de loisirs, trop coûteux, sera abandonné et que les contribuables seront appelés à payer pour son démantèlement.

Nul doute, ce projet, s'il se fait, coûtera cher aux contribuables. Alors que ces questions restent sans réponses, les élus viennent nous sermonner avec des harangues politiciennes et des promesses vides, et de surcroît accusent les contribuables vigilants de malhonnêteté. C'est ça, la concertation ? A Charolles, cela ressemblait plutôt à un coup de force.