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A propos de transports, je propose les déplacements :
- de la résidence au lieu de travail
- de la résidence au lieu d'enseignement, de formation professionnelle
- de la résidence au lieu de culture, de loisirs, de sport
- de la résidence au centre de soins, d'hospitalisation
- de la résidence xxx
Comment : à pied, en deux roues, quatre roues, en bus, tram, train...
Compléter tous ces moyens par un transport aérien, cabine téléphérique, par exemple de Garges Sarcelles au Bourget, de Sarcelles à Cergy pôle de recherche d'enseignement supérieur, Garges Sarcelles Paris X 13.
Quels sont aujourd'hui, demain, les étudiants, apprentis qui peuvent acquérir un véhicule personnel ?
Emploi :
Formation aux métiers en évolution, en transformation dans la révolution industrielle, dans la transition énergétique.
Pour cela créer des "outils" complémentaires pour évaluer le niveau d'illétrisme et prendre les mesures nécessaires.
Prendre les mesures nécessaires pour évaluer l'état de santé d'une partie de la jeunesse qui n'est plus scolarisée, non protégée par la médecine du travail car sans emploi.
Nous avons un problème de santé publique qui ne dit pas son nom.
Il ne revient pas à Europacity d'apporter seul les solutions, mais d'interroger les institutions et organismes concernés.
Destruction irréversible de terres agricoles :
Alors que les citoyens sont de plus en plus convaincus de la nécessité des circuits courts notamment pour limiter les rejets dans l'atmosphère de gaz à effet de serre (GES), la destruction irréversible de bonnes terres agricoles en Ile-de-France, très largement dépendante pour son alimentation, ne ferait qu'aggraver les choses.
Le promoteur s'appuie sur le Schéma Directeur de la Région d'Ile-de-France (SDRIF) pour justifier son projet. Mais ce n'est pas parce que le SDRIF a prévu que cet espace pouvait être aménagé qu'il doit obligatoirement l'être. En effet, cela fait plus de 20 ans que cet aménagement a été envisagé et pendant ces 20 ans, notre connaissance sur le dérèglement climatique et les moyens d'y remédier a beaucoup progressé.
Et sur ce plan, il est anormal que la consultation soit limitée aux 80 ha prévus pour Europa City alors qu'il s'inscrit dans un projet d'aménagement de 300 ha sur les 700 ha de terres agricoles que comptent le triangle de Gonesse.
Les mots ont-ils encore un sens ? Lorsque les scientifiques du GIEC nous alertent sur le fait qu'il serait nécessaire de réduire de 40% à 70% les émissions mondiales de GES d'ici à 2050 pour éviter un emballement climatique, il me semble que tout projet devrait être évalué en fonction de ces objectifs.
EuropaCity, selon ses promoteurs, accueillerait 31 millions de visites par an dont 25 millions à moins de 2 heures de trajet et 50% de ces déplacements se feraient en véhicule personnel, d'où rejet de GES. A ces déplacements locaux, s'ajouteraient des déplacements en avion, puisque EuropaCity a pour ambition d'attirer 6 millions de visiteurs internationaux par an et donc de contribuer à une augmentation du trafic aérien et donc également aux rejets de GES.
Par ailleurs, ce projet va nécessiter des investissements publics dans les infrastructures de transport. Toujours dans l'objectif de lutter contre le dérèglement climatique, il serait plus judicieux d'utiliser ces ressources pour améliorer les transports en commun d'Ile-de-France, accélérer la transition énergétique et déconcentrer l'Ile-de-France qui accueille 19% de la population sur 2,8% de la surface du territoire hexagonal.
Quel modèle de société ?
Le projet est présenté comme une « nouvelle destination touristique dédiée aux loisirs, à la culture et au commerce ». La mise en avant des loisirs et de la culture ne peut cacher le fait que c'est le poste commerce qui représente la plus grande surface (boutiques, grandes surfaces, restaurants, hôtels).
Concernant les loisirs et la culture, ce sont surtout les équipements de proximité qui les rendent les plus accessibles à l'ensemble de la population. Dans les faits, EuropaCity se sert des loisirs et de la culture pour attirer des consommateurs qui viendront fréquenter les boutiques louées aux marques qui devront réaliser du chiffre afin d'acquitter leur loyer et rentabiliser leur investissement. Car en résumé, le modèle économique des promoteurs qui investissent 3,1 milliards d'euros est bien de louer des surfaces à des enseignes.
Au passage, il est fort probable que la fréquentation des centres commerciaux proches soit affectée alors que certains de ces centres peinent déjà à atteindre les objectifs de fréquentation fixés lors de leur ouverture. Les créations d'emploi d'EuropaCity seront donc accompagnées de suppressions d'emploi dans d'autres centres commerciaux et les commerces de proximité.
A travers ce projet, c'est tout le contraire d'une nécessaire société de sobriété qui va prospérer, peu importe les dégâts pour les générations futures dans 20, 30 ou 50 ans.
Je profite des derniers jours pour étayer mon point de vue exprimé rapidement lors de la réunion du 28 juin. Je suis une habitante de La Courneuve, étudiante en architecture qui souhaite une évolution du projet d’Europa city dans sa philosophie et son programme. On m’a opposé que ma question concernait la conception et non la définition du projet. Or pour garantir une conception optimale, il faut absolument que certaines clauses soient mises en place dans la phase de définition. Je demande une nouvelle méthode de conception à partir des potentiels existants du territoire. Comment faire de ce projet une avancée sociale aussi bien qu’économique ?
EuropaCity se définit comme une nouvelle centralité du Grand Paris. Dénoncer la vacuité de ce projet ne suffit pas, il nous semble nécessaire d'en déconstruire les prétentions, et d'en esquisser les alternatives.
Le projet d'EuropaCity constitue un vide intellectuel, non qu'il soit impossible à définir comme l'affirme les porteurs de ce projet mais bien parce qu'il nait d'un programme urbain extrêmement banal, associant commerces, loisirs et culture comme l'ont fait toutes les grandes villes européennes depuis plusieurs siècles, avant l'apparition des zones commerciales. EuropaCity oublie cependant la fonction urbaine la plus essentielle : l'habiter. Sans logement EuropaCity n'est pas un morceau de ville, c'est un mélange de parc à thème et de centre commercial. Nous pouvons cependant nous réjouir que cette mixité de programme ébahisse les institutions publiques et les responsables politiques : cela permettra peut-être d'en finir avec l'urbanisme des zones spécialisées monofonctionnelles et du morcellement du territoire en zoning, séparant et ségrégant les fonctions et les usages urbains en zones de logements dortoirs, zones d'activités, zones commerciales, zones industrielles...
Si EuropaCity a le mérite de réintroduire un semblant de mixité, le projet reste symptomatique des politiques urbaines du passé, de l'urbanisation surconsommatrice de sol, d'énergie et de matériaux non renouvelables, amplifiant les déplacements automobiles et la pollution. EuropaCity est emblématique aussi de la privatisation de l'urbanisme, la ville et la pensée urbaine sont laissées à la merci des promoteurs privés. Les intérêts privés ne pensent pas la ville en termes d'urbanité mais bien de foncier et de rendement. Le projet est un quartier commercial fermé, détaché de son environnement, où les singularités et le sens de solidarité collective disparaissent dans l'autisme de longues vitrines des galeries marchandes. Europacity résulte de la spéculation foncière sur les derniers terrains agricoles proches de la capitale. Le projet contraint les pouvoirs publics à mettre en place des infrastructures coûteuses en investissement et en entretien, seulement pour des intérêts privés.
Si le programme commercial est ambiguë, le projet ne pouvant à la fois répondre aux attentes des habitants du territoire et constituer une alternative au boulevard Haussmann pour les touristes. Les intentions du Maitre d'Ouvrage semblent claires : Europacity est avant tout un projet immobilier où il est vendu ou loué des mètres carrés de coque vide. L'objet est de générer des rentes immobilières, aussi le programme n'est ni destiné à la population locale ni destiné aux touristes mais bien destiné aux enseignes commerciales. A charge des preneurs de trouver leur clientèle.
Certes le projet est clinquant, fardé de signes et de paillettes, de représentations en vogue, mélangeant montagnes russes et sculptures à facettes de Xavier Veilhan, vitrines Vuiton et panneaux solaires, toitures végétalisées et piste de ski. Le projet doit séduire et le joyeux mélange d'espaces festifs et commerciaux est vendeur, mais ces belles images pour ipad et papier glacé ne montrent que la vacuité du sens de ce projet ; poursuivant les paradigmes d'un développement non soutenable : citoyens et touristes n'y sont que des consommateurs branchés, festifs et désœuvrés. En cela, le projet se trompe clairement de direction, une majorité de parisiens refuse la passivité des consommateurs et la docilité des téléspectateurs au cerveau disponible.
A la lecture des réponses du Maître d'Ouvrage, lors de ce débat, il apparait que le projet est inébranlable, qu'il est sans alternative possible. Il a été mis en place en concertation et en partenariat avec les acteurs publics, le préfet du Val d'Oise, le maire de Gonesse, les services de l'Etat, la Région Ile-de-France, l'association des collectivités du Grand Roissy et l'EPA Plaine de France. Pourtant le projet se trompe de direction car il est contraire au développement durable de la métropole parisienne. Compte tenu de la disparition programmée des ressources et des bouleversements climatiques et alors qu'il est temps de mettre en place une véritable transition énergétique et une société sobre en ressources, le projet d'EuropaCity va à l'encontre des politiques publiques et des engagements européens et mondiaux pris ces dernières années.
Le projet imperméabilise de précieuses terres agricoles, il s'oppose aux politiques de densification urbaine et de limitation de l'étalement urbain. Il augmente l'offre commerciale et vient en concurrence d'offres déjà présentes autour de l'aéroport de Roissy. Il accentue les déplacements automobiles, la congestion des routes et de la pollution atmosphérique.
Ce projet n'a pas pris conscience de la transition écologique en cours. Il ignore que dans notre monde contemporain les citoyens se regroupent pour constituer de nouveaux modes de vie, pour cultiver collectivement une alimentation saine, pour créer leur propre monnaie, pour produire des énergies alternatives ou pour bâtir leur logement en habitat groupé sans bailleur ni promoteur...
Le projet d'EuropaCity prolonge l'époque de la malbouffe, des gaspillages et de l'obsolescence programmée. Il ne voit pas la mise en place d'une société qui se nourrit des valeurs de solidarité, de coopération, de respect des humains et des écosystèmes. Une société qui ne s'émerveille plus des somptueuses usines à bétail, des superbes horizons de monocultures dopées au nitrate, ni même du gigantisme des centrales nucléaires. Cette société qui s'indigne du bétonnage des terres agricoles pour étendre un parking d'hypermarché ou construire un aéroport.
Le projet d'EuropaCity donne l'image d'un futur dépassé, il ne perçoit pas les nouvelles pratiques touristiques comme une recherche de sens, d'authenticité. L'avenir promis par EuropaCity n'incarne par un progrès mais bien un retour à un consumérisme révolu. L'avenir, le véritable progrès serait au contraire, d'ouvrir la voie à de nouveaux modes de pensée qui rendent la vie humaine à nouveau compatible avec l'équilibre de notre planète.
Si le Maître d'Ouvrage souhaite investir 3,1 milliards d'euros dans un projet contemporain au nord de l'Ile de France, il pourrait les investir dans un projet urbain soutenable, pour réparer l'urbanité du Grand Paris. D'autres scénarios existent, à la fois agricoles et urbains, pour maintenir d'une part les riches terres agricoles et densifier les espaces déjà urbanisés alentours dont l'occupation actuelle est distendue. Investir dans un projet durable et vertueux pour le nord de l'Ile de France permettrait de repenser, résorber, réparer les carnages de l'ère industrielle. Commerces responsables, culture et loisirs pourraient s'associer à des équipements de formation, d'éducation, de santé, ainsi qu'à la rénovation énergétique de logements nécessaires aujourd'hui. Cette nouvelle direction représente un chantier formidable, porteur de sens, le début d'un cercle vertueux indispensable pour le Grand Paris.
Le projet Europacity me fait penser à un projet d'avenir, un projet moderne, un peu comme ce qu'on a à Dubaï, avec un immense centre pour faire du shopping et un immense lieu de loisirs, et objectivement ça c'est pas mal, ça fait rêver.
Cela étant dit, je me demande si ce genre de sites correspond à la mentalité française, ça correspond beaucoup plus à la mentalité anglo-saxone me semble-t-il. Les Français sont quand même plus attachés à la proximité, aux produits qu'ils peuvent s'approprier et au « terroir ».
Le projet peut être utile pour le territoire à partir du moment où il y aura création nette d'emploi pour les gens des villes limitrophes.
Or il y a me semble-t-il trop de concurrence déjà sur ce territoire, notamment avec Aéroville juste à côté, avec O'parinor, avec le Parc des expos etc. Et de nombreuses études montrent que la densification sur ce territoire là peut conduire à un risque accru d'inondations.
Et puis certes il y a des promesses d'emploi, mais souvent elles ne sont pas tenues. On a eu le cas déjà souvent dans le 93, avec par exemple Orange qui s'est installé à Bagnolet et qui avait promis 1300 emplois. Il n'y a eu au final aucun emploi pour les Bagnoletais. Même chose avec Auchan Bel-est ou avec les Mercuriales. Car souvent ces grands groupes ont déjà leurs boites intérim, leurs propres procédures de recrutement et surtout ils ne font pas confiance aux habitants de Seine-saint-Denis il faut bien l'avouer. Il y a de nombreuses personnes diplômées et qualifiées dans le 93 mais ils ne sont pas dans les réseaux d'influence de ces groupes, ils n'en ont pas les codes, le comportement, etc
La seule façon d'obtenir quelque chose d'utile en termes d'emploi, c'est les quotas contraignants.
Je ne crois pas du tout que le modèle de centres commerciaux comme continue à l'être Europacity a de l'avenir, les gens veulent de plus en plus de proximité, il y a trop de concurrence autour, il n'y a rien de si original en la matière avec Europacity.
Pour ce qui concerne la culture, les gens n'iront pas sur le triangle des Gonesse pour aller au théâtre ; ils continueront à aller sur Paris.
Par contre, pour ce qui est des loisirs, ça peut vraiment marcher. Un peu comme le « Sega World » à Dubaï, ou « Atlantis » ou le parc aquatique. J'y suis allé avec mes enfants plusieurs fois, et ça a été fantastique pour eux.
Les priorités pour le 93 c'est évidemment avant tout l'emploi, il faut un véritable « plan Marshall ». La question du logement est d'une extrême urgence également, dans la mesure où ça ne construit pas assez et que les loyers ne sont pas abordables pour tout le monde. Enfin la question du vivre-ensemble est centrale, la population se trouve divisée, clivée, avec une fixation sur la question religieuse pour mieux masquer la question sociale qu'il est pourtant si urgent de traiter.
Sur toutes ces questions, il faut bien le dire, Europacity n'aura absolument aucun impact.
Je pense que c'est l'une des raisons pour laquelle le débat n'a pas connu de succès en termes de participation. C'est certainement aussi parce que tout le monde sait que le débat est pipé, tout se joue dans les coulisses, surtout en région Ile-de-France. Dans les quartiers populaires, les gens sont blasés, ils savent très bien que ça ne se décide ni avec eux, ni pour eux. C'est même souvent sans eux et contre eux, avec la gentrification continue de Paris et de la petite couronne. Et puis pour terminer, il faut dire enfin qu'il y a un faible ancrage des gens sur ce territoire, il n'est qu'à voir les taux d'abstention record dans le 93. Les gens ne s'intéressent qu'à ce par rapport à quoi ils ont prise, ce qui peut avoir un impact immédiat ou à moyen terme sur leur quotidien. Par exemple, le débat sur la ligne 11 sur Montreuil mobilise énormément, les salles sont mêmes trop petites pour accueillir tout le monde. On y trouve des gens qui ont acheté un bien dans le coin, des gens qui veulent acheter, des gens qui cherchent du travail, des gens qui ont leurs enfants dans l'école à côté, des militants sur la ville, etc. Tous ces gens se sentent concernés, ils savent qu'ils peuvent influer sur les décisions, un minimum. Pas sur Europacity, car le Triangle de Gonesse est perdu au milieu de nulle part, et 2024 c'est loin...
Brahim Benramdan, membre fondateur de l'APIC (Association Prévention Intercommunale Bagnolet-Montreuil)
Ce projet évoque de la consommation de masse, un flux énorme de personnes, d'innombrables espaces commerciaux. Ça ressemble à ce qu'on a aux Etats-unis, ça paraît étranger, massif.
Pour ce qui concerne les loisirs, c'est démesuré.
La question centrale pour moi est de savoir pourquoi on envisage de construire ce centre commercial, alors qu'il existe d'autres besoins bien plus essentiels sur ce territoire ?
C'est une grosse entreprise qui promet des emplois mais quels types d'emplois ? Des emplois mal payés au service de grands groupes. Donc quel est l'apport de ce projet ?
Personnellement je ne suis pas attiré par ce que pourrait proposer Europacity, je préfère le commerce de proximité, les choses accessibles. Ce projet a quelque chose d'inhumain pour moi.
Pour ce qui concerne l'aspect culturel, pourquoi pas mais pourquoi ne pas intégrer ces espaces culturels dans les villes. Il faut arrêter de rejeter la culture vers l'extérieur des villes, en faire des endroits cloisonnés. Même s'il est certain que pour les centres de loisirs, les fablabs et les pistes de ski sont intéressants.
Une fois construit, le site peut être sympathique, pourquoi pas. Personnellement, je pourrais être amené à y aller avec mon fils et ma belle-mère qui habite près de Sarcelles.
L'un des problèmes du projet est la privatisation de la culture. Par exemple, il est important d'avoir des cinémas comme le Meliès en centre ville à Montreuil. Pour les élus, le fait que la culture soit à l'extérieur c'est un confort, c'est la facilité, car ils peuvent se concentrer sur des choses qui leur paraissent plus importantes.
Mais c'est un modèle global de développement destructeur, et il semble avec ce projet Europacity qu'on s'obstine à ne pas le comprendre.
Je n'ai pas vraiment d'avis sur la viabilité économique du projet, mais une chose est sûre, tout sera fait pour les touristes, l'avis et la vie des habitants du coin n'intéressent pas le porteur du projet, qui peut très bien faire sans, ce ne serait pas la première fois qu'on ferait sans les « laissés-pour compte ». C'est une tendance lourde au delà du projet.
Pourquoi Auchan n'envisagerait pas d'associer les acteurs du social dans leur projet : associer le social, l'économique et le culturel, car dans les quartiers populaires notamment il y a une intelligence et un esprit d'entreprise riches et spécifiques qui gagneraient à être valorisés.
Dans la façon dont les politiques publiques sont élaborées, l'offre de participation est mal construite, elle ne rencontre pas la demande de participation. Il y a une crise de l'offre plus que de la demande. C'est à ça qu'il faut réfléchir après 30 ans de « démocratie participative ». 6 raisons notamment expliquent les échecs actuels dans les démarches de concertation :
les citoyens n'ont pas le choix des sujets
il n'y a pas de concertation en amont des projets
il n'y a pas de pouvoir de décision réel
il n'y a pas de pouvoir d'agir réel
il n'y a pas de prise en compte de la colère et des conflits potentiels
les formes de la concertation ne sont pas adaptées (plénière, tous assis, etc)
Des démarches participatives peuvent marcher si les conditions ont été réunies pour qu'elles marchent, avec par exemple le centre social 3 cités à Poitiers. Une série de séminaires a été organisée avec deux fondamentaux : le respect de la dignité des gens et l'importance de l'utilité du projet pour les personnes concernées. Résultat : un centre de santé a été crée et il répond aux besoins des habitants !
Autre exemple dans le 19ème à Paris, dans le centre social J2P (Jaurès, Petit, Pantin), est mené un travail de recherches action depuis 2013 avec un enjeu : comment les centres sociaux peuvent redevenir un levier sur le territoire ? Des entretiens non directifs ont été menés, des « controverses » (travail en petits groupes) ont été organisées sur les thèmes qui préoccupaient les habitants : logement, emploi, inégalités face à l'école, rapport à une police souvent oppressive. Ce travail a permis de dégager d'autres manières d'appréhender les quartiers populaires, par exemple sur la question de la parentalité. Traditionnellement, quand on parle de parentalité, on parle de parents démissionnaires dans une approche culturaliste. Là, on a parlé de parents qui veulent s'organiser dans le rapport qu'ils ont aux institutions comme l'école ou la police. C'est à dire qu'on considère ces habitants comme des sujets capables et dignes. Car dans les quartiers populaires, il y a une énergie, une intelligence, de la débrouille, une économie parallèle bricolée mais efficace, des ressources pour s'en sortir...
il s'agirait pour les pouvoirs publics de changer de regard et de changer de pratiques dans la manière dont ils appréhendent les quartiers populaires.
J'ai l'espoir assez fort que ça puisse bouger, même si la question du partage du pouvoir est problématique pour les décideurs.
Les projets tels qu'EuropaCity (et la ZAC qui va avec) sont basés sur l'espérance d'une croissance rêvée. On sait, mais on refuse de croire, que les contraintes environnementales nous forcerons à plus de sobriété : nous devrons réduire de manière drastique les flux de matières et d'énergie et nous tourner vers des sociétés résilientes.
EuropaCity, s'il devait voir le jour, serait une aberration d'ici quelques décennies, une absurdité qui aura entretenue l'illusion d'une consommation sans limites. En attendant, le modèle prôné par EuropaCity entrave la nécessaire transition écologique, transition qui doit commencer dans nos esprits. En ce sens, EuropaCity représente aussi une faute morale.
Ce projet créerait plus de 11.000 emplois directs mais en détruira beaucoup ailleurs si ce nouveau centre commercial se remplit comme ne le font pas les autres gigantesques récemment construits en Ile-de-France (Aéroville, Paris Nord2, O’Parinoir, plus loin Beausevran, les Flanades, MyPlace, etc.).
Les commerces de centre-ville à Cergy-Pontoise où je réside ont quasi disparu sous la multiplication des galeries marchandes et EuropaCity n'en sera qu'une de plus malgré son habillage culturel...
Le profil des emplois créés avec l'objectif d'une clientèle multinationale ne sera pas celui des habitants de Gonesse et de l'est du Val d’Oise... Les employés devront venir de loin et ne pourront loger à proximité sous les couloirs aériens... On continuerait donc à penser des zones d'emplois déconnectées des zones d'habitat qui engendrent déplacements coûteux, polluants, fatigants, tout l'inverse d'une amélioration de la vie des Franciliens.
Pourquoi couvrir de béton et donc faire disparaitre de bonnes terres agricoles alors que l’ancienne usine PSA d’Aulnay-sous-Bois, est désaffectée ?
25 ans après à Cergy-Pontoise nous subissons la friche de Mirapolis, un projet mirobolant lui aussi qui n'a jamais marché... on peut craindre le même avenir pour EuropaCity...
Ce n'est pas la toiture végétalisée qui remplacera la production de ces 80 hectares d’espace agricole, sans parler de leur rôle écologique pour la quantité et la qualité des ressources en air, eau et biodiversité de ces sols.
Nous avons déjà sacrifié de belles terres pour EuroDisney qui a mis des années à accueillir autant de public qu'annoncé (trois fois moins qu'espéré à EuropaCity), avec des gros investissements publics.
Va-t-on faire la même erreur moins d'une génération plus tard alors que la société française apprécie de moins en moins les loisirs de masse dans des lieux saturés de bruits et de sollicitations financièrement inaccessibles.
Non, je ne crois pas à l'utilité sociale et économique de ce projet et plusieurs contributions prouvent que les arguments présentés en sa faveur sont illusoires.
Ni Gonesse, ni le Val d'Oise, ni l'Ile-de-France n'ont besoin d'EuropaCity. Chacun a besoin de garder au maximum ses terres agricoles, chacun a besoin d'emplois adaptés au niveau de chaque population locale pour éviter le recours à de nouvelles infrastructures de transports publics pour accéder à un centre commercial privé, chacun a besoin de protéger son air, son eau plutôt que de créer un centre commercial de plus fût-il de luxe avec ajouts d'accessoires culturel ou pseudo sportif.
Ce projet semble être un nouveau grand projet inutile de plus. D'importantes surfaces agricoles vont être détruites, les commerces et les emplois alentour seront forcément impactés. Il est prévu des pistes de ski à Europacity et un parc nautique ! Quelle va être la consommation énergétique pour un parc de cette taille ? A l'heure de la cop 21, c'est une aberration ! Comme c'est souvent le cas dans ces grands projets, les emplois promis ne seront certainement pas au rendez-vous ! De plus, au vu des tarifs annoncés pour les entrées, ce parc ne profitera certainement pas aux résidants locaux, mais bien à des touristes ayant les moyens de dépenser beaucoup, car il s'agit vraiment d'un nouveau temple de la surconsommation. Inutile donc.