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Le débat étant désormais terminé, vous avez accès ci-dessous à l'ensemble des contributions qui sont parvenues à la commission particulière du débat public jusqu'au 13 juillet 2016.
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Ce projet va apporter un souffle économique positif sur notre territoire, pour la création d'emplois, pour le dynamisme et l'essor de notre ville et autres communes limitrophes, développer enfin le Val-d'Oise plutôt que la ceinture de Paris. Ça va être aussi un poumon vert avec des aires de promenades, de concerts puis de restaurants... des activités nautiques et d'hiver ainsi qu'un lieu de culture... Je dis oui à ce projet innovant.
Je m'interroge sur le fait que ce projet fasse si peu parler de lui. En dehors du débat public qui est, il me semble, imposé dans le cadre de projets de telle envergure, pourquoi le maître d'ouvrage et les investisseurs communiquent-t-ils si peu sur la construction de ce méga centre commercial, qui a le croire, représenterait une opportunité unique de développement pour les territoires Nord de l'Ile-de-France ?
Auraient-ils peur de la confrontation avec la population, avec leurs arguments simplistes et illusoires ? Craignent-il un effet Notre-Dame-des-Landes qui serait on ne peut plus légitime ?
Il s'agit d'un équipement qui s'appuie sur un modèle de société outrageusement consumériste et superficielle (type Dubaï) dont nous pensions être plutôt préservés en Europe. Et l'on peut douter de ses prétendus effets positifs sur l'emploi (écart entre les emplois proposés, dans le secteur touristique notamment, et les qualifications des populations locales) et sur le développement économique des villes environnantes (destruction des commerces de proximité et affaiblissement des polarités commerciales existantes), ainsi que du modèle économique de ce type de complexes de loisirs démesurés (à voir la dette actuelle des parcs EuroDisney, pourtant 1ère destination touristique d'Europe).
Mais il n'y a en revanche pas beaucoup de doute à avoir quant à ses effets négatifs sur le territoire. Ce projet de complexe commercial et touristique périurbain, en détruisant une partie significative des dernières terres agricoles que compte encore l’Île-de-France, va effectivement à l'encontre des logiques actuelles défendues durant la COP21 (réduction des émissions carbone et de la dépendance automobile) ou mises en place par la Ville de Paris par exemple (réhabilitation des espaces naturels et des continuités végétales), mais aussi à l'encontre des grandes tendances sociétales (retour aux circuits courts et valorisation de l'agriculture de proximité).
Comment est-il possible que, face aux enjeux écologiques que nous connaissons tous et dans la perspective des besoins alimentaires qu'implique l'augmentation globale de la population, les pouvoirs publics ne s'engagent pas davantage en faveur de la préservation des terres agricoles ? Comment se fait-il que les documents d'urbanisme ne réglementent pas aujourd'hui la protection des espaces si précieux pour la région ? A l'heure de la construction du Grand Paris, cela devrait être une question majeure.
Je regrette donc que la population ne soit pas associée beaucoup plus en amont aux processus de décision sur ce type de projets dont les conséquences seront irréversibles.
Tout comme je regrette de lire autant d'avis positifs sur la réalisation de ce projet, ce qui témoigne toutefois de l'habileté des porteurs du projet dans l'art de la mystification. Tout ça pour satisfaire les appétits gargantuesques du groupe Auchan.
Au détriment du bien commun.
Habitants des communes environnantes (Villiers-le-Bel, Drancy...), certains parmi vous voient en Europacity l'opportunité de faire rayonner votre territoire, avec musées et parcs à thèmes pour vos enfants, en somme la culture à portée de main.
Europacity a effectivement annoncé une collaboration avec la Réunion des Musées Nationaux pour définir son "programme culturel". On n'en sait guère plus aujourd'hui.
Mais pourquoi se contenter d'une pâle copie dans une ambiance délétère de caddies et de supermarché qui, n'en doutons pas, saura à un moment donné faire appel à votre porte-monnaie, quand les originaux sont à votre portée pour le prix d'un ticket de RER ?
Vos enfants ont-ils déjà vu les cours du Louvre et les merveilles de son musée (gratuit pour les moins de 18 ans, gratuit pour vous chaque premier dimanche du mois d'octobre à mars ) ?
Ont-ils déjà admiré les collections du musée d'Orsay (gratuit pour les moins de 18 ans, gratuit pour vous chaque premier dimanche du mois) ?
Si vous estimez que vos communes ne possèdent pas les ressources suffisantes à l'ouverture d'esprit de vos enfants (pourtant une recherche rapide sur internet semble démontrer que le secteur associatif culturel et créatif tourné vers les enfants y est plutôt riche), ce n'est certainement pas à Europacity, temple de la consommation, que vous les trouverez.
Une ville ne rayonne pas avec ses centres commerciaux et ses supermarchés excentrés. Elle rayonne avec sa culture, fruit de son ouverture au monde, de la patiente production de ses artisans, de ses architectes, tirée par les œuvres des grands maîtres.
C'est en emmenant vos enfants dans de vrais musées, que vous leur apporterez la compréhension de notre monde et de nos civilisations.
Ce ne sera pas immédiat. Ça ne l'est pour personne. Voir le beau, cela s'apprend. C'est le propre de l'éducation.
Emmenez-les une fois par mois. C'est si facile, cela coûte si peu, vous y prendrez un tel plaisir.
Un jour vos enfants vous remercieront, comme aujourd'hui je remercie mon père, quelques décennies après.
Europa City ou le terrain de jeux d'investisseurs qui pensent pouvoir s'approprier l'espace, notre terre, pour y planter leurs arbres à fric et nous, pauvres pantins, qui devrions nous réjouir de voir pousser sur ces arbres des emplois précaires, des robes H&M en plastique, de délicieux mets tout droit sortis de l'usine à malbouffe, des poissons qui n'ont rien à faire là, des manèges à sensations fortes pour nous autres qui n'avons plus que ça pour se sentir VIVANTS ! Je signe mon refus catégorique de cette vision de l'homme et de l'évolution.
On peut s'interroger sur les véritables motivations des élus locaux et en particulier du maire de Gonesse. Car les hypothétiques emplois créés sur sa commune ne profiteront pas, selon toute vraisemblance, à la population locale, mais aggraveront encore le nomadisme des salariés venant de tous les coins du département pour travailler sur Europacity. La véritable raison ne serait-elle pas la manne financière qu'il pense tirer de l'implantation de ce monstre sur sa commune ? Cela expliquerait, à l'inverse, l'hostilité des élus du 93, qui ne voient dans ce projet qu'une cause d'assèchement de leurs propres rentrées fiscales du fait de la concurrence avec d'autres centres commerciaux (si Europacity remplit ses objectifs, ce qui est loin d'être gagné d'avance).
Mais le fond du débat ne doit pas se limiter à ces considérations à courte vue. Car nous constatons que certaines des contributions apparaissant sur ce site - à une majorité écrasante contre le projet et dans l'ensemble beaucoup mieux argumentées que les rares qui se déclarent pour - font appel à une véritable expertise devant laquelle les "experts" formatés par Immochan ne pèsent pas bien lourd. Il y est question d'urbanisme, d'écologie, d'utilisation des finances publiques. A côté de cela, on voit qu'Immochan ne sait opposer qu'un argumentaire publicitaire bien rodé. Et c'est cela qui devrait prévaloir ! A moins que la décision des pouvoirs publics ne soit déjà arrêtée et que ce débat public ne soit là que pour amuser la galerie ?
La question est motivée par cette photo, prise le 11 avril en bordure du triangle de Gonesse. On y voit clairement que le massacre a commencé, avant même que le débat public soit clos.
S'y ajoute la prise de position du préfet de région, qui laisse clairement penser que les décisions sont déjà prises.
Alors ce débat public est-il autre chose qu'une comédie à l'usage des citoyens crédules ?
L'actualité (ND des Landes, Europacity, les Nuits Debout) montre que les citoyens en ont assez que les décisions soient prises par dessus leurs têtes. Si les élus n'écoutent pas les avis, dans ce débat, qui se révèlent majoritaires contre le projet, ils peuvent s'attendre à un nouveau ND des Landes.
Une telle folie me laisse sans voix. Déraisonnable est trop faible pour qualifier ce projet. Beaucoup d'avis expriment déjà ce que je pense, donc inutile d'en rajouter. Il n'y a rien à sauver dans ce projet en dehors des terres agricoles. Je me réserve le droit d'être plus précis après la réunion publique annoncée à Paris.
Un article de Science et Avenir de juillet 2015 (http://www.sciencesetavenir.fr/nature-e...) nous explique pourquoi les périodes de canicule sont beaucoup plus sévères dans les villes. On y apprend ainsi :
1 - que la température à Paris est de 4 à 8° plus élevée que dans les zones rurales situées à 50 Km.
2 - que ceci est dû aux surfaces construites ou goudronnées qui restituent la nuit la chaleur emmagasinée pendant le jour.
3 - que le phénomène est aggravé par la climatisation : on s'attend, en 2030, à une élévation de 2° due aux climatiseurs, qui rejettent à l'extérieur les calories.
4 - que dans une ville, la température peut varier d'un quartier à l'autre, en fonction de la présence ou de l'absence d'espaces verts.
Ici, nous citons les solutions possibles énoncées par l'article :
" Alors quoi faire ? Les urbanistes, architectes et ingénieurs municipaux ont toute une gamme de moyens d'action. Peindre en blanc les toits permettrait de réfléchir le rayonnement solaire, les bâtiments n'absorbant plus alors la chaleur. Une autre solution consiste à couvrir les immeubles de pelouses. Ces toitures végétalisées isolent les bâtiments, retiennent l'eau et rafraichissent l'atmosphère grâce à l'évapotranspiration des plantes. Mais le rafraîchissement est nettement plus efficace avec des arbres et des pelouses en pleine terre. "Il faudra donc recenser tous les parkings, les trottoirs, les places qui pourraient être revégétalisés" poursuit Valéry Masson. Le retour de la nature en ville est une politique qui se met d'ailleurs en place. Ainsi, Paris a prévu d'augmenter de 100 hectares sa surface en espaces verts d'ici la fin de la mandature de sa maire Anne Hidalgo. Dernière idée : favoriser le maraîchage en bordure des villes. Outre la promotion d'une agriculture de proximité, la culture de fruits et légumes rafraîchit l'atmosphère bien plus qu'une grande culture comme le blé qui est récolté en début d'été, juste avant les grandes chaleurs."
On voit ainsi que ces solutions sont à l'opposé des agissements d'Europacity : au lieu de préserver les espaces verts qui régulent la température, on bétonne, tout en se donnant bonne conscience avec les toitures végétalisées du complexe, qui ne compenseront pas la destruction d'espaces verts en pleine terre. De plus, les bâtiments qui seront nécessairement climatisés aggraveront le phénomène.
Donc, du point de vue de l'urbanisme, le projet est bien une aberration, à l'heure où la mairie de Paris pense à augmenter sa surface en espaces verts.
Il faut arrêter avec ces projets démesurés qui profitent aux financiers et détruisent la nature.
Dans l'Oise, à Saint-Maximin, on ne cesse de voir s'agrandir la zone commerciale. Il faut arrêter la compétition dans ce domaine, il faut arrêter de vouloir faire toujours plus grand pour un projet de "plus grand", c'est-à-dire plus destructeur de l'environnement. Centre commercial, restaurants, parcs d'attraction, piste de ski artificielle, salles d'exposition et de congrès, boutiques de luxe... de tout cela nous n'avons pas besoin. Les projets de ce genre se multiplient partout : non loin de là, il faut mentionner, entre autres, l'ouverture d'un gigantesque centre commercial à Roissy (Aéroville) qui, aujourd'hui, est loin de connaître la fréquentation escomptée. Dans ce contexte, la viabilité même du projet Europacity n'est pas garantie. Ainsi l'Etat sera mis à contribution (il faudra, comme toujours, des infrastructures, en particulier ferroviaires et routières) alors que les priorités sont ailleurs dans un pays qui connaît la crise économique et sociale : il vaudrait mieux mobiliser les fonds publics sur des travaux indispensables comme, par exemple, la réhabilitation et l'entretien du réseau SNCF laissé à l'abandon et l'amélioration des lignes utilisées massivement et quotidiennement par les usagers qui se rendent à leur travail.
La multiplication de ces « temples de la consommation » est d'autant plus aberrante que les prévisions des économistes annoncent plutôt une baisse de la fréquentation globale de ce type de lieu et une diminution des recettes dans les années à venir, du fait notamment de la concurrence des ventes par Internet. La plupart de ces grands projets commerciaux ont été initialisés avant la crise et ne correspondent plus aux données actuelles du marché, ce qui montre bien le manque d'adaptation des projets aux réalités de l'économie et de la consommation. Il arrive un moment où, à se multiplier et à se faire concurrence, les grands bazars de ce type vont s'entredétruire.
Investir dans un tel projet, dépenser des fonds publics, créer de vains espoirs en matière d'emploi et de développement, saccager la nature, cette hyperinflation des grands complexes commerciaux et de loisirs en France a des effets dévastateurs au bout du compte.