Question de la salle 3
Thématiques : témoignage d’un architecte
Roland CASTRO, architecte du Grand Paris : je vais quand même m'énerver, parce qu'il s'agit de deux ans de travail dans lesquels nous n'avons rien vu. Je parle du travail technique lié à ce que j'appelle un grand métro. Je trouve d'ailleurs extrêmement désagréable que l'on nomme le Grand Paris, qui est une question bien plus grave, par l'expression grand métro. Il y a quand même eu énormément de travail dans les deux équipes sur les questions de la mobilité, et sur la politique de la mobilité. Il y a notamment une série de choses qui ont été dites par bêtise, à savoir la qualité d'un métro aérien, c'est-à-dire la capacité d'embellissement de la ville formidable offerte par un métro aérien. C’est notamment possible pour certains aspects des tracés. Un élément identitaire extrêmement fort du Grand Paris, qui est connu de tout le monde, est l’A86.
Je pense que ce débat est aussi l'occasion d'avoir une discussion sur la politique des projets, et pas uniquement sur la technique. Par exemple, si nous parlons de mobilité dans le Grand Paris, il faut parler des bateaux sur la scène. Il y a des tas de techniciens qui nous racontent des histoires à dormir debout, indiquant qu'il serait très dangereux d'avoir des services cadencés de bateaux sur la Seine. Il est vrai que c'est l'un des moyens de transport formidables auquel il faut penser.
Je signale que dans la réflexion que nous sommes en train de mener dans l'atelier du Grand Paris, nous allons amener une contribution de tout l'atelier au débat. Pour ce qui nous concerne, nous avons déjà réfléchi. Nous avons repris la proposition d'un métro aérien sur l’A86. Nous avons proposé que toutes les lignes du métro urbain actuel se terminent sur l’A86. Nous avons également raconté que ce qu'il y avait de mieux dans le projet Blanc était Montfermeil-Clichy-Chelles. Si nous regardons cependant un trajet A86, plus un appendice… Une chose qu'il faut voir dans le projet Blanc par rapport à celui-là, c'est qu'il y a un rééquilibrage à l'est. Si nous parlons de solidarité dans le Grand Paris, cela signifie qu'il faut un rééquilibrage à l'est.
Applaudissements
Deuxièmement, nous proposons qu'il y ait trois voies, et pas uniquement deux voies, de ce métro, afin de faire comme à New York et d'avoir des voies rapides et des voies de cabotage. Le but est de parvenir à avoir 100 gares, et de pouvoir faire des choses très rapidement, et d'autres en perdant un peu de temps, mais pour que ce soit extrêmement désenclavant.
Mais je voulais dire que cela fait quand même un an que les architectes qui ont fait rêver sur le Grand Paris sont extrêmement maltraités et marginalisés. Leur enthousiasme n'a pas baissé, ce qui est incroyable. Nous sommes même restés copains, ce qui est invraisemblable. Cela va finir par nous lasser.
Applaudissements
André SANTINI : est-il possible de rassurer Monsieur CASTRO, car je m'en voudrais qu'il ne dorme pas cette nuit. Le Président de la République est très sensible, puisqu'il avait proposé la présidence de l'atelier d'architectes à Bertrand Delanoë, qui l’a refusé dignement. Nous avons fait pression à plusieurs pour que ce soit Pierre MANSA qui soit nommé. J'espère que tu seras rassuré, car il s'agit de quelqu'un de très respectable, et qui considère les architectes comme nous.