Question de la salle 4
Thématiques : le projet Orbival – environnement et économie d’énergie – commune de Saint-Maur
Philippe BOUTIN : je suis au chômage. J'habite l'immeuble Roi dans le Val-de-Marne, à côté d'Orly. Cela tombe bien que je parle après Monsieur CASTRO, car je trouve comme lui qu'il est un peu dommage que l'on s'occupe de ce problème uniquement maintenant, alors qu'il y a très longtemps, peut-être même déjà depuis les années 80, que l'on est obligé de passer par Paris pour aller de banlieue à banlieue.
J'ai des petites questions assez rapides. Il semble que le projet ORBIVAL soit un projet assez ancien, peut-être le plus ancien projet débattu. J'ai constaté qu'il n'est toujours pas cité sur les dépliants du Conseil régional. Je constate que dans les nouvelles rames de métro, notamment la ligne 14, et la ligne 1 qui va également être automatique, il me semble évident que la consommation d'énergie va être supérieure du fait de l'ouverture de toutes les portes, alors qu'il y a parfois des gens qui n'ont pas besoin de sortir.
Pourquoi le projet Orbival n’est-il pas cité en Île-de-France ? Pourquoi ne prenons-nous pas des métros dont les portes s'ouvrent individuellement ? J’ai pour terminer entendu dire qu'il n'y aurait peut-être pas de station à Saint-Maur parce que le Maire s’y oppose. Je trouve cela aberrant. Les gens vont devoir aller prendre des correspondances dans les communes d'à côté. Pourquoi ne pourrait-il pas y avoir une correspondance au niveau de Saint-Maur ?
Jean-Paul HUCHON : on peut répondre sur la question de l'association Orbival, dont je vous rappelle qu'avec deux coprésidents, l'un de droite et l'autre de gauche, elle comporte l'ensemble des élus du Val-de-Marne qui se sont prononcés pour le projet qui s'appelle Arc Express dans le contrat de plan, et qui recouvre exactement le tracé d’Orbival. Il se trouve que nos amis du Val-de-Marne ont une manière de nommer les projets qui leur est très particulière. Il y a toujours le mot Val à la fin. Mais nous n'avons absolument pas oublié le trajet ni le tracé d’Orbival, la meilleure preuve en étant que nous l'avons discuté avec le Conseil général et les élus. C'est une chose certaine, et vous pouvez interroger le Président du Conseil du Val-de-Marne qui était avec moi il y a quelques minutes avant que nous venions ici, et qui a redit tout l'intérêt qu'il avait trouvé à être soutenu sur ce projet. Dans une certaine mesure, ce sont même les élus du Val-de-Marne qui ont été les pionniers de cette rocade. Cette dernière existe dans les cartons de la RATP depuis très longtemps, et a été relancée par le Président de celle-ci sous une forme que l'on appelait Métroférique. Nous sommes ensuite passés à ce système Arc Express, parce que nous ne pouvons pas faire tous les arcs en même temps, même si nous sommes bien entendu destinés à les boucler.
Rassurez-vous donc. Il n'y a pas de difficulté avec ce projet. C'est même si j’ose dire le seul projet qui soit très immédiatement opérationnel. C'est la raison pour laquelle nous avons inscrit en financement 3,5 milliards dans notre plan, sans rien demander à personne, avec les départements, en sachant que le département du Val-de-Marne mettra par un financement propre entre 100 et 130 millions sur ce projet.
Sandrine GOURLET : je réponds juste sur la question des portes. Plus que la question de l'ouverture des portes, il est vrai que nous nous sommes fortement intéressés à la question de la problématique énergétique et de la consommation en énergie du projet Arc Express. C'est ce qui nous a amené à préciser ce que l'on appelle des roulements fer, c'est-à-dire des métros qui roulent sur des roues en fer, plutôt que des métros qui circulent sur des roues avec des pneumatiques comme la ligne 14, car cela nous fait gagner 30 % de consommation électrique. Le choix que nous avons fait est donc d'avoir un métro qui consomme 30 % d'énergie de moins.
Concernant la question sur Saint-Maur, dans la suite du débat, nous allons aller faire des réunions au plus près des territoires et au plus près des communes. La question de Saint-Maur va être débattue dès la première réunion territoriale qui aura lieu le 4 novembre.
Didier BENSE : il y avait quelques sujets susceptibles de nous concerner sur ces questions énergétiques. Effectivement, nous n'avons pas forcément arrêté aujourd'hui des choix identiques à celui d’Arc Express. Nous nous sommes néanmoins livrés, dès la phase de conception de ce réseau, à une évaluation environnementale stratégique. Ce sujet de consommation énergétique a bien entendu été regardé. Ce n'est pas quelque chose qui bouleverse l'économie environnementale au point de faire basculer le projet dans quelque chose d’aberrant. Je ne peux néanmoins que confirmer ce qui est dit. Un roulement fer est effectivement considérablement plus économique sur le plan de la consommation énergétique directe.
Concernant la station de Saint-Maur, elle n'y figure effectivement pas. Nous avons fait le choix d'une vitesse de parcours, ou d'une vitesse commerciale. Nous sommes dans un secteur extrêmement dense, dans lequel nous interceptons énormément de connexions. Parmi ces choix, il a fallu faire appel à un certain nombre d'éléments différenciants. C'est le fonctionnement de la guerre au sens du transport, et ce qu'elle apporte aux usagers en termes de connexion ou de connectivité, le potentiel de développement territorial autour de cette gare, et enfin quelque chose comme la densité des habitants et des emplois autour de cette gare. Sur ces sujets, la gare de Saint-Maur ne remplit pas la totalité des critères, puisqu'il est vrai que le Maire de la ville n'a pas fait preuve d'un enthousiasme débordant sur les sujets de l'aménagement territorial. Ceci dit, les discussions se poursuivent. Nous n'avons pas forcément totalement arrêté la position sur ce sujet.
André SANTINI : Président, nous sommes dans une assemblée de débats. Nous devons donc écouter tout le monde. Quand le Maire de Saint-Maur n'est pas favorable à une gare, c'est quand même un personnage important et décideur. Il va éventuellement y avoir l'opinion publique. N'oubliez pas que lorsque l'on a développé le chemin de fer, et que Monsieur Aragon disait que les femmes enceintes allaient accoucher dans des tunnels, il y a quand même des Maires, à Orléans, à Tours et à Alençon, qui ont refusé la gare.
Nous devons là encore écouter ceux qui prennent les décisions. Je m'en suis entretenu avec le Maire de Saint-Maur qui est quelqu'un de cultivé et d'engagé sur le plan civique. Il n'est pas favorable à une gare pour l'instant. Voilà ce que nous pouvons vous dire. Peut-être que les réunions vont permettre de faire avancer le dossier ? Nous devons cependant écouter tout le monde.
Jean-Paul HUCHON : nous connaissons bien le problème de Saint-Maur. Chaque fois qu'il y a un mode de transport qui s'approche de la ville, le Maire le repousse avec beaucoup d'énergie.
Applaudissements