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DEBAT AVEC LA SALLE

Question de la salle 12

Thématique : financement – développement économique

 

François PELLETANT, Maire de Linas : je suis avec intérêt les débats du Grand Paris dans l'ensemble de notre région, puisque c'est un sujet sur lequel nous travaillons très régulièrement à l'association des maires d'Île-de-France.

J’ai deux remarques et deux questions. Premièrement, nous avons vu aujourd'hui que ceux qui connaissaient le mieux leur territoire étaient les maires et les associations locales. La question que je me pose, c'est l'implication des élus dans l'élaboration et la définition de ce projet du Grand Paris. Comment est-elle envisagée ? Il me semble que la participation aux réunions de concertation reste malgré tout une façon relativement modeste de les impliquer.

Le deuxième point est davantage une préoccupation. Nous avons bien compris dans la présentation qui a été faite que le projet va permettre la communication entre un certain nombre de grands pôles qui sont principalement des pôles économiques. Cela m'amène à la réflexion suivante. J'ai plutôt maintenant le sentiment qu'il y a finalement des grands oubliés dans cette affaire, à savoir principalement les Franciliens. Le bénéfice pour la population me semble malgré tout assez opaque.

Et les deux questions que je souhaiterais poser par rapport à cela sont les suivantes. Premièrement, à chaque fois que l'on aborde la question du prix du billet, ou que l'on aborde la question des interconnexions, on nous répond toujours que c’est le STIF. Cela m'inquiète un peu. Je vois difficilement comment on peut élaborer un projet, un projet à cette échelle et de ce coût, sans qu'il puisse y avoir un partenariat constructif entre les différents acteurs. Je ne le dis pas particulièrement en direction du Grand Paris, parce que je sais aussi que du STIF, cette approche est à peu près la même. S'il y a une concurrence qui s'établit entre les deux instances, nous risquons d'en supporter les conséquences. Je voudrais être rassuré sur ce plan.

Pour terminer, nous avons bien compris qu'un certain nombre de pôles économiques situés au centre de l'île de France vont bénéficier de l'ensemble de tout ce dispositif pour se dynamiser et se développer encore plus. Je voudrais savoir si en parallèle à cela, il est prévu un dispositif de péréquation pour les collectivités qui seront plus dans l'ombre, et qui auront dans certains cas à gérer les conséquences de ce développement, afin qu'elles puissent au moins avoir une partie des retombées financières.

François LEBLOND : je vous signale qu'il y aura un débat à Évry. Nous irons en effet dans chacun des chefs-lieux de département de la grande couronne.

Marc VERON : outre tout ce que j'ai pu dire jusqu'ici, je rappelle que dans la loi, il est prévu qu'à compter du 1er septembre, les élus disposent d'un délai de quatre mois pour faire connaître directement auprès de la Commission Nationale du Débat Public leurs observations ou leurs critiques sur ce projet. Nonobstant la présence et l'expression des élus dans les réunions, il y a cette voie particulière.

Sur les pôles, cela me rappelle une remarque polémique qui a pu être formulée il y a quelques mois sur le fait que nous ne relierions que des pôles économiques, de préférence désertiques. Je rappelle quand même deux choses qui paraissent acquises aujourd'hui, mais qui ne l’étaient pas encore il y a quelques mois. Est-il possible de considérer aujourd'hui comme normal que Paris soit la seule capitale de premier rang au monde dont les aéroports ne sont pas directement reliés au cœur de la capitale ?

Je crois que manifestement, ce que nous avons mis dans ce projet consistant à relier le Bourget à Roissy, et Orly directement au cœur de Paris, a été un élément que plus personne ne conteste aujourd'hui. Cela n'a rien à voir avec les territoires de projets. C'est la puissance d'attraction de Paris, capitale économique, par cette connexion directe qui permet naturellement à tous les passagers d'origine étrangère qui ont des raisons de venir à Paris de pouvoir le faire commodément. De la même manière, personne n'envisageait au début du processus de formation du projet du Grand Paris, que des territoires aussi enclavés, qui ont posé de dramatiques questions par des explosions violentes il y a encore peu années de cela (Clichy, Montfermeil, Sevran, etc.)… Le fait que nous les ayons explicitement mis dans le projet du Grand Paris n’est aujourd'hui je crois remis en question par personne. C'est donc une avancée considérable. Il ne faut donc pas nous dire que nous n'aurions songé qu'aux acteurs économiques et aux territoires. Il y a dans le projet de schéma qui vous est présenté des accents forts sur l'attractivité économique, des accents forts sur les utilités quotidiennes pour les Parisiens, des accents forts sur le désenclavement d'un certain nombre de villes qui sont totalement marginalisées, et qui exposent Paris à des explosions sociales ruineuses, et des accents évidemment très forts sur les avantages quotidiens

 

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