DEBAT AVEC LA SALLE
Question de la salle 13
Thématique : croissance – valorisation immobilière
Emmanuel TRICAUD : je voulais m'adresser à Madame GREGOIRE qui nous a dit que la motivation économique pour ce métro de 150 km et de 20 milliards d'euros de coût était de doubler le taux de croissance de l'agglomération parisienne pour le porter à 3 ou 4 %, comme Londres ou New York. Je prends l'exemple de ces deux villes qui n'ont quasiment pas investi pour leur infrastructure de transport, et qui ont malgré tout connu cette croissance. Y a-t-il donc vraiment un lien entre la croissance et les infrastructures ? Nous savons que ces deux villes se sont spécialisées dans la finance, qui a connu le succès mondial que l'on connaît au cours de la décennie qui vient de s'écouler. Nous voyons donc bien que la croissance est une question de division internationale du travail, et une question de spécialisation mondiale. Ce que je vois dans ce projet, c'est du confort pour les Franciliens, que nous paierons non pas sur le ticket de métro, mais sur le prix de notre appartement. C'est par l'évolution des coûts du foncier que tout cela sera payé. Je ne vois rien qui contribue à la croissance.
Brigitte GREGOIRE : je crois que chaque capitale, un peu comme vous l'avez signalé, à sa spécificité. Vous avez cité Londres pour la place financière. Je rappelle également que Paris est la seconde place financière en Europe, et qu'elle souhaite développer les activités financières. Je crois aussi que chaque ville a sa spécificité. Si l'on reprend le cas de Londres, je crois que son réseau de transport l’handicape dans la compétition internationale, alors que le réseau parisien a toujours été présenté comme l'un des atouts qui contrebalancent d'autres handicaps que nous avons.
Je voudrais d'ailleurs rappeler à cet égard que si Disney a décidé de s'implanter à Paris, c'est bien à cause du réseau de transport que cette implantation s'est faite. Le réseau de transport francilien était donc jusqu'à présent un atout pour la région. Nous constatons qu'il devient un handicap. Nous sommes en train de perdre cet atout parce qu'il n'est pas compensé par d'autres avantages.