DEBAT AVEC LA SALLE
Question de la salle 14
Thématique : impacts économiques locaux
Clément ORTEGA-PELLETIER, Conseiller municipal de la Verrière : je suis conseiller régional d'Île-de-France, et conseiller municipal de la Verrière, l'une des villes qui constituent Saint-Quentin-en-Yvelines. Je voudrais rebondir sur l'intervention de Monsieur CADALBERT sur les raisons de l'exclusion de Saint-Quentin-en-Yvelines. Je crois que la question est loin d'être technique. Elle est avant tout politique. Je crois que la volonté était effectivement de relier un grand pôle financier. Nous savons aujourd'hui les limites de cette stratégie consistant à développer à tout crin les logiques financières. Et un centre de recherche qui est loin d'être sorti de terre, et qui pose quand même un certain nombre de questions, à savoir l’OEM de Saclay. Je participerai au débat sur l’OEM de Saclay, car il va falloir que nous avancions sérieusement sur cette question.
Le projet visait tout d'abord à répondre aux besoins des Franciliens pour le coup, les besoins des Franciliens ont entre autres été exposés il y a 7 mois lors d'élections régionales, où une liste avait présenté le projet du Grand Paris comme étant l'axe fort de sa campagne. Je vous rappelle que cette liste est minoritaire dans l'hémicycle régional. Je crois qu'il est nécessaire d'entendre les maires, de même que les électeurs franciliens. Dans ce qu'ils ont rejeté, c'est effectivement cette liaison qui, pour le coup, ne répond pas aujourd'hui à des exigences de transport et de mieux-être.
Je crois effectivement que les Franciliens ont parlé de maillage pour ce qui concerne les Yvelines. Cela a été rappelé. Il ne s'arrêtera qu'à un seul endroit dans les Yvelines, à savoir à Versailles et nulle part ailleurs. Malgré la tangentielle, je crois que d'autres territoires du département auraient mérité dans le cadre du Grand Paris, dans un grand projet de développement économique, de l'économie réelle que l'on regarde par exemple sur la vallée de la Seine. Je suis particulièrement inquiet, comme l'on dit un certain nombre de maires, d'être dépossédé du pouvoir de maire autour des gares qui vont être implantées. Je m'inquiète entre autres par rapport à l'urbanisation autour de la gare de Versailles.
Qu'est-ce que cela veut dire ? Cela veut dire que l'on va effectivement jouer sur la question de la spéculation foncière. Cela veut dire également d'autres questions pour les élus locaux que nous sommes. Qui va payer les nouveaux services publics qu'il va falloir, car si je comprends bien, les grandes zones économiques se trouvent en dehors des Yvelines, et la gare de Versailles permettra de drainer des populations qui viennent de loin, qui s'installeront en partie à Versailles, et qui devront aller travailler ailleurs. Comment allons-nous financer ces nouveaux services publics ?
Pour terminer, sur la question du logement, où en sommes-nous sur la question du logement social dans ces milieux ?
Marc VERON : il y a tout un champ des observations présentées par Monsieur auquel je n'ai aucune qualité de répondre. Je ne suis en effet pas mandaté pour répondre sur tous les aspects de politique régionale.
Il convient quand même de noter que nous ne serions pas dans cette salle ce soir s'il n'y avait pas le projet du Grand Paris, et nous ne parlerions pas de connexion de Versailles avec le reste des réseaux, et en particulier par le métro avec le cœur de Paris. Je veux bien supporter toutes les critiques possibles, mais je constate néanmoins qu'il n'y avait rien avant. C'est quand même une innovation majeure que nous puissions délibérer de cette question.
Pour le reste, je suis complètement convaincu que nous avons tous collectivement un certain nombre de handicaps à traiter dans cette affaire. Il y a premièrement un retard objectif dans les transports, dont la responsabilité n’incombe pas à la société du Grand Paris. C'est un retard qui porte sur une longue période, et qu'il faut digérer. Cela coûte de l'argent. En même temps, si nous ne préparons pas le futur, on voit bien que l'on va toujours courir derrière un retard, et que l'on se posera les mêmes questions des retards dans 5, 10 ou 15 ans. À partir de là, la question devient une boule en termes de projet et en termes de coût financier, qu'il faut assumer. C'est un choix qui est posé à la collectivité grande parisienne. Il ne fait pas de doute que la région est riche, mais la question est de savoir si les ressources sont affectées en priorité aux solutions de cette question des transports, qui est complètement structurante sur beaucoup d'aspects, ou pas. Je crains en effet que si nous n'assumons pas frontalement la résorption des retards passés, en préparant en même temps la génération future d'investissements, nous ne sortirons jamais de ce dilemme où nous avons toujours un train ou un métro de retard dans la gestion des transports grand parisiens.