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DocumentsIII) Définitions et analyses des impactsHydrogéologie |
Réglementation
Les eaux souterraines relèvent de la réglementation sur l’eau. Celle-ci a subi des évolutions importantes suite à l’adoption de la Directive 2000/60/CE établissant un cadre pour un politique communautaire dans le domaine de l’eau. Cette directive établit 3 objectifs principaux :
- Le bon état écologique de l’ensemble des masses d’eau (cours d’eau, lacs, zones humides, marais, eaux souterraines, eaux littorales) en 2015, le bon état écologique étant défini sur des critères écologiques pour les eaux superficielles (le cycle de vie du poisson) et de potabilité pour les eaux souterraines,
- La sécurisation de l’approvisionnement en eau potable,
- La sécurité, à la fois sanitaire et des biens et des personnes.
Le Code de l’Environnement actuellement en vigueur, en particulier son titre II, est le corps de base de la réglementation française sur l’eau. Il réglemente l’ensemble des aspects prélèvements, rejets et atteintes aux eaux souterraines.
Le Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE) est le document principal d’orientation de la gestion des eaux, y compris les eaux souterraines, à l’échelle d’un grand bassin versant, ici le bassin Seine-Normandie.
Les eaux souterraines relèvent en plus du Code de la Santé Publique pour les aspects sanitaires liés à l’eau potable.
Globalement, et de manière synthétique, étant donné le rôle stratégique des eaux souterraines dans l’alimentation en eau potable, la réglementation a pour objectifs principaux :
- La préservation de la ressource en eau en quantité et en qualité ;
- La lutte contre les sources de pollution des eaux souterraines, qu’elles soient diffuses, accidentelles ou chroniques ;
- La protection des points de captage existants par l’établissement de périmètres réglementaires ;
- Le contrôle des usages de certaines masses d’eau souterraines présentant des conflits ou des insuffisances.
Définition des types d’impacts potentiels du projet
L’analyse hydrogéologique, relative aux eaux souterraines, s’appuie directement sur l’analyse géologique précédente. Il s’agit, en effet, de prendre en considération l’existence d’eau dans les formations rocheuses et les usages de cette eau.
Deux approches seront prises en compte : au niveau global de l’aquifère (réservoir, piézométrie, écoulements) et au niveau des forages (usages de l’eau).
D’une manière générale, la réalisation du projet engendre les impacts suivants :
- diminution, voire disparition, du volume du réservoir par excavation partielle ou totale de la roche réservoir,
- perturbation des écoulements souterrains : création de barrières hydrauliques, écoulements préférentiels, modifications locales de la piézométrie,
- perturbation des usages de l’eau : dénoiement de forages, diminution des débits de pompage.
- incidence des pompages pour rabattre la nappe lors de la phase travaux de manière à dénoyer l’espace de travail.
REMARQUE IMPORTANTE : L’analyse qui suit ne rentrera pas dans le détail du fonctionnement de chaque aquifère rencontré par le projet (piézométrie, hydrodynamique, qualité de l’eau). L’analyse s’arrête à des constats généraux qui peuvent être précisés en certains points du fuseau. Elle soulignera les impacts généraux du projet en gardant en perspective l’aspect stratégique du rôle de ressource en eau des aquifères, rôle réaffirmé fortement par le nouveau SDAGE Seine-Normandie entré en vigueur au 1er janvier 2010.
Une analyse détaillée de chaque aquifère n’est pas possible à ce stade de définition du projet. Cette analyse nécessite le recours à des modélisations hydrodynamiques (mathématiques) très lourdes qui ne sont pas l’objet de l’évaluation stratégique environnementale. Par ailleurs, ce type d’analyse détaillée fera l’objet d’expertises ultérieures, à l’issue du débat public.
- Scénarios terrestre et aérien (sol et surélevé) en phase travaux
Seule la partie supérieure du sous-sol est concernée par les ancrages et les fondations. D’une manière générale, les sous-sols concernés sont limités et localisés.
Seules les nappes superficielles sont susceptibles d’interférer avec le projet, en particulier les nappes d’accompagnement des cours d’eau.
Pour les nappes d’accompagnement des grands cours d’eau (Marne, Seine), les ancrages et les fondations représentent des volumes minimes par rapport au volume de ces nappes. En effet, la couche des alluvions, réservoir principal de ces nappes, est importante, tant en épaisseur qu’en superficie. De plus, les alluvions sont en général en contact hydraulique avec les aquifères sous-jacents. L’incidence négative de l’implantation de ces ouvrages reste faible globalement, même si localement l’incidence peut être plus importante, à proximité d’un forage sollicitant ce type de nappe par exemple.
Pour les nappes d’accompagnement des petits cours d’eau, le volume des ancrages et des fondations peut représenter une proportion significative, voire prépondérante, du volume de ces nappes. En effet, la couche des alluvions est en général réduite à la fois en épaisseur et en superficie. L’incidence est en générale forte pour l’aspect écoulement de l’aquifère, mais faible à nulle pour les usages de l’eau car ces nappes ne sont pas exploitées.
En dehors des nappes d’accompagnement des cours d’eau, il existe des nappes superficielles dont l’importance est très variable. Le volume du réservoir peut être réduit dans les formations superficielles comme les limons. Il peut être important dans les strates géologiques proches de la surface, en particulier celles du calcaire de Saint-Ouen, des sables de Beauchamp ou des sables de Fontainebleau.
L’incidence du projet est directement liée au volume de la nappe : elle est en général faible au niveau des grandes nappes et forte au niveau des petites nappes, dont l’existence peut être remise en cause. Il en est de même de l’incidence des pompages de rabattement de nappe.
L’incidence sur les usages de l’eau peut être forte localement. Certaines de ces nappes superficielles, en particulier les nappes d’accompagnement de grands cours d’eau, sont exploitées pour la production d’eau de divers usages, dont l’eau potable. Le niveau de l’incidence dépend directement de la répartition géographique des forages et des points d’ancrage et de fondation. La proximité des uns et des autres est susceptible de créer des perturbations dans le fonctionnement des forages : tarissement, perte de capacité de production, etc.
- Scénarios terrestre et aérien (sol et surélevé) en phase exploitation
La phase d’exploitation ne génère pas d’incidence négative sur l’hydrogéologie.
- Passage en souterrain en phase travaux
L’interaction avec les aquifères est forte. Elle porte principalement sur les aquifères profonds et sollicités. L’interaction avec les aquifères superficiels est limitée aux ouvrages annexes. En effet, le tunnel passe en dessous de ces aquifères.
L’analyse géologique a montré que, à l’exception de certaines sections, les roches susceptibles d’être traversées par le tunnel (profondeur comprise entre 20 et 40 m) sont imprégnées d’eau.
Les calcaires et les sables sont aquifères sauf à proximité d’une vallée ou d’un cours d’eau qui abaisse la piézométrie et dénoie la roche. C’est le cas par exemple des sables de Fontainebleau de la bordure Est du plateau de Saclay.
Les marnes et les argiles ne sont pas considérées comme aquifères car ils sont peu productifs, vu leur faible perméabilité.
Les aquifères concernés (voir l’analyse détaillée ci-dessous) ont un rôle patrimonial dans le sens où ils contribuent à l’alimentation en eau potable et à divers usages de l’eau dont certains sont stratégiques. Ils sont pour l’essentiel libres, c'est-à-dire que le niveau piézométrique évolue librement verticalement et n’est pas contraint par des niveaux imperméables sus-jacents. Cependant, certaines zones de ces aquifères peuvent être captives pour des raisons diverses :
- présence locale d’un toit imperméable de nature différente (lentille d’argile),
- présence de zones peu ou pas perméables au sein de la roche :
• dans les calcaires, certaines zones contiennent plus d’argiles et sont donc moins perméables, voire imperméables,
• dans les sables, certaines zones ou niveaux sont plus argileux que d’autres.
Le simple fait de creuser un tunnel modifie les caractéristiques hydromécaniques de la roche réservoir au voisinage de ce tunnel.
Le tunnel peut être considéré comme un gros tube étanche, avec des excroissances (gares, aération, galeries de service), passant à travers une matrice dont les caractéristiques hydrodynamiques peuvent être hétérogènes. Cette hétérogénéité crée initialement des zones d’écoulement préférentiel dans les zones les plus perméables, les zones les moins perméables étant contournées par les écoulements et formant des barrières hydrauliques locales.
La mise en place du tunnel est susceptible de barrer les zones d’écoulements naturels, donc de modifier ceux-ci dans la roche encaissante.
Le passage en souterrain nécessitera certainement des rabattements de nappe par pompages, dont l’objectif est le déroulement du chantier hors eau, ou au moins dans une faible hauteur d’eau. Ces pompages ont évidemment une incidence sur la circulation de l’eau au sein de l’aquifère concerné. La baisse du niveau piézométrique, objectif recherché localement et temporairement, peut engendrer des incidences complémentaires : dénoiement de forages, tarissement de sources, déstabilisation géotechnique par tassements différentiels liés à la baisse de niveau d’eau.
- Passage en souterrain en phase exploitation
La phase d’exploitation ne génère pas d’incidence négative sur l’hydrogéologie.
Analyse des impacts du projet
- Passage aérien (sol et surélevé) en phase travaux
Les impacts du projet sont limités aux nappes superficielles. Ils sont donc localisés principalement au niveau des zones alluviales des grands fleuves et des cours d’eau plus petits, quand elles sont suffisamment importantes pour être différenciées cartographiquement (le BRGM établit ses cartes géologiques au 1/50000).
Dans le reste du fuseau, les impacts concernent les nappes superficielles de taille suffisante pour constituer des enjeux importants. Il s’agit en particulier de la nappe du calcaire de Saint-Ouen, éventuellement associée à celle sous-jacente des sables de Beauchamp dans le Nord-est du fuseau.
Tous les aquifères concernés sont libres.
- Saclay – La Défense, Villejuif – Orly - Saclay
Ces tronçons ne sont pas concernés par des nappes superficielles, en dehors de petites nappes locales, dont certaines sont liées à de petits cours d’eau. En effet, les strates géologiques superficielles sont le plus souvent dénoyées par l’influence de la topographie.
Une exception toutefois : la traversée de la Seine au Sud de la Défense qui présente une zone d’alluvions sur craie peu exploitée (la densité de forages y est faible). L’incidence du projet sur ce secteur est faible.
- La Défense – Pleyel, Pleyel – Le Bourget
Ces tronçons, où la Seine est fortement présente, comportent des zones d’alluvions de la Seine fortement exploitées. Dans la zone centrale de la boucle de la Seine, la densité de forages est plus faible, mais reste significative.
L’incidence du projet est faible sur le réservoir, mais forte sur l’aspect forages.
- Pleyel - Villejuif
Ce tronçon parisien est fortement impacté par les deux aspects de l’analyse :
- il se situe en bord de Seine et une partie significative de la superficie est concernée par la nappe d’accompagnement de la Seine,
- la densité de forages est l’une des plus fortes de la zone d’étude.
L’incidence du projet est donc forte sur l’ensemble du tronçon.
Ce constat est à nuancer fortement par le fait que la ligne 14 du métro, sur laquelle est basé ce tronçon et qui fait partie du projet, est déjà réalisée.
- Le Bourget – Roissy CDG, Le Bourget – Descartes/Noisy
Ces tronçons sont concernés par la présence superficielle de la nappe du calcaire de Saint-Ouen. Cette nappe de grande étendue est très peu exploitée car elle très vulnérable et présente des caractéristiques hydrodynamiques peu performantes vis-à-vis de la production d’eau.
Par ailleurs, son épaisseur varie significativement. L’incidence du projet est donc localement forte sur le réservoir qui est susceptible de disparaître par endroits, mais faible en général.
Cette appréciation doit être nuancée par le fait que cette nappe est très peu exploitée et que l’enjeu au niveau des usages est faible. L’exploitation se fait surtout au niveau des sables de Beauchamp sous-jacents. La densité de forages y est relativement faible.
- Descartes/Noisy – Villejuif
Le calcaire de Champigny, caractéristique de ce tronçon et constituant le réservoir d’un aquifère à très fort enjeu, n’est concerné que dans les zones où il affleure. Le fuseau coupe 2 fois la zone d’affleurement dans la partie Est du tronçon. A l’échelle de l’aquifère, les zones concernées sont minimes en superficie. L’incidence du projet est relativement faible.
La partie Ouest du tronçon traverse deux fois la Marne et un fois la Seine. Les nappes d’accompagnement de ces cours d’eau sont concernées par le projet. Ce secteur présente d’ailleurs la plus forte densité de forages. L’incidence du projet est faible sur les caractéristiques du réservoir et faible à moyenne par rapport à la densité des forages. L’incidence globale du projet reste faible.
- Villejuif – Boulogne Billancourt
La partie Ouest de ce tronçon est directement concernée par les nappes superficielles. La partie proche de la Seine est le seul secteur de la zone d’étude où la nappe de la craie est en contact direct avec celle des alluvions de la Seine. Ce secteur est fortement exploité, la densité de forages y est importante et les usages sont variés.
L’incidence du projet dans ce secteur est forte. Le niveau d’incidence résulte plus de la densité de forages et de l’importance des débits pompés que de l’atteinte au réservoir lui-même.
Dans le reste de ce tronçon, la densité de forages reste forte, l’exploitation se faisant plus en profondeur. L’incidence du projet reste forte à cause de la densité des forages et l’importance de la sollicitation des aquifères en place.
- Passage aérien (sol et surélevé) en phase exploitation
La phase d’exploitation ne génère pas d’incidence négative sur l’hydrogéologie.
- Passage souterrain en phase travaux
- Saclay – La Défense
Sous le plateau de Saclay, les sables de Fontainebleau ne sont pas aquifères au niveau considéré dans la partie Est.
Au Nord de Versailles, les terrains concernés sont à dominante marneuse et argileuse et ne sont pas aquifère.
Au Nord de la Seine, le projet traverse des roches aquifères (craie, alluvions, marnes et caillasses). Ces aquifères sont libres. Les réservoirs étant de grande dimension, l’incidence « réservoir » du projet est faible.
Dans l’ensemble de ce tronçon, la densité de forages est faible.
L’incidence hydrogéologique du projet est donc faible.
- La Défense – Pleyel
Les terrains concernés sont aquifère : alluvions de la Seine, calcaire de Saint-Ouen, sables de Beauchamp. Ce tronçon se situe même dans une des zones les plus aquifère de l’ensemble calcaire de Saint-Ouen / sables de Beauchamp, zone qui est bien sûr fortement exploitée. Les aquifères concernés sont libres.
L’impact du projet est double :
il ampute le réservoir dans l’une des zones où il y a le plus d’eau, zone qui, géographiquement, est peu étendue,
il traverse une zone de forte densité de forages.
La formation sous-jacente des Marnes et caillasses n’est pas aquifère au sens strict du terme. Cependant, elle est gorgée d’eau et certaines études la considèrent avec le calcaire grossier sous-jacent comme un seul aquifère. Si cette formation est significativement atteinte par le projet, ce qui se passerait en cas de sur-profondeur, ce serait cet aquifère qui serait amputé. Comme il apparaît comme peu exploité dans ce secteur, l’incidence du projet serait plus faible.
Il existe une problématique particulière dans ce tronçon : les forages profonds (plus de 60 m de profondeur). Une analyse précise de la carte de l’inventaire des points d’eau (n°II-3-5 de l’atlas cartographique de phase 1) montre une concentration de forages profonds au niveau du resserrement du fuseau. Cet état de fait est une contrainte à la réalisation du projet qui a une incidence forte à ce niveau.
- Pleyel – Le Bourget, Le Bourget – Roissy CDG, Le Bourget – Descartes/Noisy
Ces tronçons sont homogènes du point de vue géologique, en dehors de la présence de la butte de l’Aulnay qui n’a aucune incidence sur le projet souterrain.
Les formations traversées sont aquifères : calcaire de Saint-Ouen, sables de Beauchamp, Marnes et caillasses, calcaire grossier. Ces aquifères sont libres en général. L’existence de zones captives locales est possible. Il existe des relations hydrauliques entre ces différents aquifères au point que la notion de réservoir n’est plus limitée à une seule strate géologique.
L’incidence du projet sur l’aspect réservoir est faible car, non seulement il est très étendu, mais en plus il est épais du fait que plusieurs strates sont concernées.
L’incidence sur l’aspect forage est faible également. Les aquifères concernés sont peu exploités car vulnérables et posant certains problèmes de qualité. Cela n’empêche pas que, très localement, le fonctionnement d’un forage soit très perturbé par la réalisation du projet.
- Descartes/Noisy – Villejuif
Ce tronçon est marqué par la présence du calcaire de Champigny dans sa partie Est, entre la Marne au niveau de Vaires-sur-Marne (77) et la Marne au niveau de Champigny-sur-Marne (94). Ce calcaire est aquifère et représente une ressource en eau potable importante pour le département de la Seine-et-Marne. L’aquifère est l’un des plus protégés de la région Ile-de-France : l’exploitation est réglementée et soumise à restrictions d’usage dans certains cas.
Le projet souterrain interfère avec la partie Nord-Ouest de cet aquifère. L’analyse précise de la carte géologique (n°II.3-3-1 de l’atlas cartographique de phase 1) montre que l’interférence spatiale varie fortement selon la position du tracé dans le fuseau : le tracé Nord interfère beaucoup moins que le tracé Sud. Le linéaire potentiel de tunnel dans le calcaire de Champigny est nettement plus court pour le tracé Nord.
La partie du calcaire de Champigny qui affleure et celle qui en est proche est dénoyée (voir la coupe géologique section Créteil – n°II.3.3.1-6 de l’atlas cartographique de phase 1). Le tracé Nord est celui qui évite le plus la zone noyée de ce calcaire. La carte de l’inventaire des points d’eau montre, cependant, que la densité de forages est faible au droit du calcaire de Champigny dans la zone concernée par le fuseau.
L’incidence du projet est donc forte en termes de réservoir mais faible en termes de forages.
Dans la partie centrale du fuseau, les formations concernées sont les alluvions de la Marne et de la Seine, et le calcaire de Saint-Ouen, les sables de Beauchamp, les Marnes et Caillasses et le calcaire Grossier. Les alluvions devraient être la principale formation concernée en zone centrale. En limite des versants de vallée, à l’amorce des plateaux, ce sont les autres formations qui seront concernées (voir la coupe géologique – section Créteil).
En termes de réservoir, l’incidence est faible, principalement à cause de la taille des réservoirs concernés.
En termes de forages, la densité étant forte, l’incidence est forte.
Dans la partie Ouest du tronçon, la formation concernée est constituée des masses et marnes du gypse, formation non aquifère mais gorgée d’eau.
Globalement, l’incidence du projet est forte au niveau de la zone du calcaire de Champigny et moyenne ailleurs.
- Villejuif – Orly - Saclay
Les formations géologiques concernées étant à dominante marneuse et argileuse, le projet ne concerne pas d’aquifère proprement dit en termes d’incidence.
- Villejuif – Boulogne Billancourt
Ce tronçon est fortement concerné par les aspects hydrogéologiques, que ce soit au niveau des aquifères ou des forages.
Toutes les formations du calcaire de Saint-Ouen à la craie sont concernées par le projet. Les seules formations réellement imperméables dans cette série sont les argiles de l’Yprésien (connues sous le nom d’argiles du Sparnacien). Les autres formations sont, soit perméables et aquifères (calcaires et sables), soit marneuses ou argileuses dont la perméabilité varie fortement spatialement en fonction de la teneur réelle en argile.
Les analyses hydrogéologiques montrent que l’ensemble géologique formé par le calcaire de Saint-Ouen / les sables de Beauchamp / les Marnes et Caillasses / le calcaire grossier / les sables de l’Yprésien présente des relations hydrauliques verticales plus ou moins fortes selon les niveaux. Le tronçon présente une densité importante de forages dans une gamme très large de profondeurs. Les différents niveaux aquifères sont donc exploités assez largement.
L’incidence du projet sur l’hydrogéologie est donc forte sur l’ensemble du tronçon.
- Pleyel - Villejuif
Ce tronçon est également fortement concerné par les aspects hydrogéologiques, que ce soit au niveau des aquifères ou des forages.
Les principales formations géologiques concernées sont les Marnes et Caillasses et le Calcaire Grossier.
Le tronçon présente une densité importante de forages dans une gamme très large de profondeurs. Les différents niveaux aquifères, y compris ceux situés sous les formations concernées, sont donc exploités assez largement.
L’incidence du projet sur l’hydrogéologie est donc forte sur l’ensemble du tronçon.
Le constat doit être nuancé par le fait que la ligne 14 est déjà réalisée, ligne constituant l’essentiel du linéaire du tronçon.
- Passage souterrain en phase exploitation
La phase d’exploitation ne génère pas d’incidence négative sur l’hydrogéologie.
Propositions de mesures d’évitement et de réduction
L’application de la réglementation sur l’eau relative aux eaux souterraines (Code de l’Environnement, Code Rural, Code de la Santé Publique) incite fortement à minimiser les impacts du projet en intégrant à la conception les éléments d’évitement et de réduction.
En effet, le projet sera soumis à étude d’impact et dossier d’incidence sur l’eau, documents dont l’élaboration conduit à une évaluation précise des effets du projet sur l’environnement, dont les eaux souterraines. La réglementation précise que l’élaboration de ces documents peut être utilisée comme une aide à la conception d’un projet ayant le moins d’impact possible.
Il sera fait application des articles R214-2 à 31 du Code de l’Environnement relatifs aux procédures des projets soumis à autorisation au titre de la réglementation sur l’eau, l’article R214-1 dudit Code contenant la nomenclature permettant de définir le niveau de procédure.
L’analyse du projet dans sa compatibilité au SDAGE, point essentiel de l’analyse réglementaire, est un point important dans l’élaboration de mesures d’évitement et de réduction. Les éléments relatifs à la préservation de la ressource en eau sont fondamentaux dans cette analyse.
- Scénario aérien (sol et surélevé)
- Mesures d’évitement
Les mesures d’évitement consistent à éloigner, quand c’est possible, les points d’ancrage et de fondation des forages, en particulier de ceux destinés à la production d’eau potable. C’est en particulier faisable dans les zones de faible densité de forages. Cela s’applique également aux nappes d’accompagnement de petits cours d’eau pour éviter leur disparition.
- Mesures de réduction
Les mesures de réduction d’impact consistent à réaliser des études hydrogéologiques fines permettant de réduire au maximum l’impact du projet en modifiant la conception de certaines parties de l’ouvrage. Ces études ne sont pertinentes qu’à partir du moment où le tracé à l’intérieur du fuseau est suffisamment défini.
- Scénario souterrain
- Mesures d’évitement
Ces mesures peuvent porter à la fois sur l’aquifère lui –même et sur les forages.
Pour l’aquifère, les mesures d’évitement consistent à contourner totalement l’aquifère :
- en plan horizontal : cela suppose que l’aquifère soit contournable, c’est-à-dire, que la portion concernée par le projet soit limitée en superficie située en limite de fuseau.
- en plan vertical : le tunnel passerait au-dessus ou en dessous de la strate géologique réservoir concernée.
Ce type de mesure doit être envisagé pour le calcaire de Champigny dans le tronçon Descartes/Noisy – Villejuif, plutôt en plan vertical car le fuseau est totalement impacté en plan horizontal.
Pour les forages, ces mesures consistent à écarter le tunnel et les ouvrages annexes des forages identifiés comme difficilement ou non remplaçables : il s’agit, en particulier, des forages profonds (à l’Albien surtout, l’Yprésien dans certains cas), des champs captant ayant un rôle stratégique pour l’eau potable (ultime secours en particulier, ou pour certaines industries) ou étant reliés à des infrastructures importantes (usine de traitement en particulier).
Il s’agit d’éviter les colonnes des forages plus profonds que le tunnel et les perturbations d’alimentation en eau pour les forages de profondeur comparable à celle du tunnel.
- Mesures de réduction
Pour l’aquifère, ces mesures consistent à diminuer le linéaire de tunnel au sein de l’aquifère considéré, soit en plan horizontal en modifiant le tracé en plan, soit en plan vertical en modifiant la profondeur du tunnel.
Ce type de mesure doit également être envisagé pour le calcaire de Champigny. En plan, le tracé au Nord du fuseau permet de réduire sensiblement le linéaire de tunnel au sein du calcaire, et donc l’incidence du projet.
Impacts résiduels après la mise en place de mesures
Au niveau des aquifères traversés par le tunnel, l’impact non réductible et non compensable est la perte du volume réservoir disponible.
Il y aura aussi des impacts difficilement réductibles et compensables au niveau de la modification des écoulements souterrains, quelles que soit la cause. Les effets visibles seront des tarissements de forages et/ou de sources, la cause immédiate pouvant être une baisse de la piézométrie ou le détournement d’un écoulement. La mise en œuvre de nouveaux forages suppose d’avoir compris la cause de tarissement.
Au niveau des forages, l’alternative est la suivante :
- le forage considéré est situé dans l’emprise des travaux (en aérien ou souterrain). Il disparaît (destruction ou rebouchage complet). La compensation consiste à mettre en œuvre un nouveau forage, mais elle pourrait ne pas être satisfaisante en termes de débit et/ou de qualité de l’eau. Il y aurait une incidence résiduelle dont le niveau est directement lié au manque.
- le forage est situé dans la zone d’influence hydrogéologique de l’ouvrage et son fonctionnement est perturbé. S’il ne tarit pas complètement, il peut être conservé. La compensation consiste à mettre en œuvre un nouveau forage pour pallier le déficit de débit. Là aussi, la compensation pourrait ne pas être totale et engendrer une incidence résiduelle.
Proposition de mesures de compensation
- Scénario aérien (sol et surélevé)
Ces mesures consistent principalement à réaliser de nouveaux forages pour remplacer ceux dont la persistance est incompatible avec la réalisation du projet, et pour lesquels il a été démontré l’absence d’alternative à leur suppression.
- Scénario souterrain
Comme pour le scénario aérien/terrestre, ces mesures consistent à réaliser des forages en remplacement de ceux qui seraient supprimés pour maintenir l’approvisionnement initial en eau.
Il n’existe pas de mesure compensatoire pour l’aquifère, la perte de volume réservoir étant définitive.
L’aspect réglementaire représente une contrainte supplémentaire forte en termes de procédures administratives.
STRATEC - BURGEAP - BIOTOPE - ATELIER SERAJI