Les questions et leurs réponses

Question n° 249

Impact sur la côte et la pêche

Posée par Jackie MALOT (SAINT-NAZAIRE), le 05/06/2013 [Origine : Débat mobile]

Associé à Enjeux environnementaux; Pêche, loisirs nautiques et navigation

Quel impact sur la côte et la pêche  ?

La réponse d'Eolien Maritime France, le 24/07/2013

Effets sur le trait de côte

Conformément aux dispositions du code de l’environnement, le maître d’ouvrage réalise actuellement une étude d’impact du projet de parc éolien au large de Saint-Nazaire, sur son environnement physique, biologique et humain. Les études nécessaires pour ce dossier sont en cours de réalisation et il est trop tôt pour en connaitre les résultats.

Dans ce cadre, nous réalisons un modèle hydrodynamique et hydro-sédimentaire du projet de parc éolien, dont le périmètre comprend notamment une évaluation des effets des courants à proximité des fondations des éoliennes. Nous avons fait le choix, à ce stade d’avancement des études, d’utiliser des fondations de type monopieu, adaptées aux fonds rocheux présents sur cette zone où l’agitation des fonds marins est importante.

Nous avons également mené des études sur les effets attendus du parc éolien , s’il  se réalise, sur les vagues et les courants et donc sur les mouvements des fonds et le trait de côte (ligne atteinte lors des plus hautes mers). Les premiers résultats et le retour d’expérience des parcs déjà installés en mer montrent que ces effets sont très faibles. La présence du parc éolien ne modifierait que très localement les courants, la houle et les mouvements sédimentaires, sans effet cumulatif significatif au sein du parc, du fait du grand espacement entre chaque éolienne.

Aucun impact ne devrait donc être observé sur les mouvements hydrodynamiques ou l’érosion du trait de côte du fait du projet.

Vue depuis la côte

Si le projet se réalise, les éoliennes du parc éolien de Saint-Nazaire seront visibles depuis certains points de la côte, en fonction de l’éloignement du parc et des conditions de luminosité (qui varient selon le moment de la journée et les conditions météorologiques).

Des photomontages ont été réalisés depuis une vingtaine de points de vue répartis sur la côte et en particulier depuis  la côte sauvage sur les communes du Croisic (La Vigie Romaine), de Batz-sur-mer (Pointe de Casse-Cailloux, Tour Saint-Guénolé, Pointe du Diable) et du Pouliguen (Pointe de Pierre-Plate, Pointe de Penchâteau). Ces photomontages sont consultables lors des réunions publiques et visualisables sur le site internet du débat public :

http://geophom.fr/photomontages-parceolienenmerdestnazaire/

Effets sur les pratiques de pêche

Concernant la pêche, si le projet de par éolien en mer au large de Saint-Nazaire se réalise, les pratiques maritimes (navigation, pêche…) qui seront autorisées au sein de la zone d’implantation envisagée devront faire l’objet d’une discussion avec les services de l’État et les représentants des usagers de la mer. Elles devront être approuvées dans le cadre d’une Commission nautique, compétente sur les projets ayant une incidence sur la navigation maritime.

Les retours d’expérience des parcs éoliens en mer existants montrent que certaines activités de plaisance et certains métiers de pêche peuvent y être autorisés.

En France, la Grande Commission nautique, réunie en juin 2007 pour un projet éolien en mer au large de Veulettes-sur-Mer (projet qui a obtenu toutes les autorisations administratives mais dont la construction n’a pas démarré), a émis un avis favorable à la navigation de tous les navires de taille inférieure à 30 mètres à l’intérieur du parc. Le procès verbal est disponible à l’adresse suivante :

http://www.shom.fr/fileadmin/data-www/NAU/Commissions_nautiques/eoliennes.pdf

A l’étranger, on peut relever différents cas de figures :

  • Parc éolien de Rhyl Flats (Royaume-Uni), mis en service en 2002, comprenant 25 éoliennes : les pratiques de pêche sont autorisées sauf dans un rayon de 50 mètres autour de chaque éolienne.
  • Parc éolien de Horns Rev (Danemark), mis en service en 2002, comprenant 80 éoliennes : les arts dormants et trainants sont interdits à l’intérieur du parc.
  • Parc de Gunfleets Sands (Royaume-Uni), mis en service en 2010, qui comprend 48 éoliennes : dans la seconde tranche du parc (18 éoliennes), les pratiques de pêche sont autorisées sauf dans un rayon de 500 mètres autour du poste électrique en mer. Dans la première tranche (30 éoliennes), la pêche est interdite.
  • Parc éolien de Kentish Flats (Royaume-Uni) mis en service en 2002, comprenant 30 éoliennes : les pratiques de pêche sont autorisées sauf dans un rayon de 50 mètres autour de chaque éolienne.

Effets sur la ressource halieutique

Par ailleurs, nous bénéficions de retours d’expérience de parcs éoliens déjà construits et en exploitation depuis plusieurs années, principalement au Royaume-Uni et en mer du Nord.

Ces retours d’expérience montrent que la vie marine se développe au sein des parcs éoliens marins. De nombreux parcs ont fait l’objet de suivi de colonisation des fondations par la flore et la faune marine : Nysted (Danemark) et Utgrunden (Suède) en Mer Baltique, Horns-Rev (Danemark), Blyth (Angleterre) en mer du Nord et North Hoyle(Angleterre) en mer d’Irlande. Les fondations sont colonisées par diverses espèces. Cet habitat profite au développement de petits crustacés qui alimentent à leur tour des poissons. C’est l’effet récif.

Pour plus de précisions sur ce sujet, nous vous renvoyons vers les propos tenus par les représentants de la préfecture maritime lors de la réunion du 19 avril qui s’est tenue au Croisic dans le cadre du débat public :

http://www.debatpublic-eolienmer-saint-nazaire.org/docs/
reunions-publiques-verbatim/st-nazaire-reunion-loisirs-securite-verbatim.pdf

 

Vous pouvez poser des questions au maître d'ouvrage et à la CPDP, respectivement sur le projet et sur le débat..

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