Posée par Marie-José GAILLOT (SAINT-BRÉVIN-LES-PINS), le 06/05/2013 [Origine : Débat mobile]
Quel sera l'impact des éoliennes sur l'ensablement des plages de Saint-Brévin et le respect de la biodiversité ?
La réponse d'Eolien Maritime France, le 10/06/2013
Conformément aux dispositions du code de l’environnement, nous réalisons actuellement une étude d’impact du projet de parc éolien au large de Saint-Nazaire, sur son environnement physique, biologique et humain. Les études nécessaires pour ce dossier sont en cours de réalisation et il est trop tôt pour en connaitre les résultats.
Néanmoins nous pouvons nous appuyer sur une bonne connaissance des caractéristiques du site et de son environnement. Nous bénéficions également des retours d’expérience de parcs éoliens déjà construits et en exploitation depuis plusieurs années, principalement au Royaume-Uni et en mer du Nord. Ces retours d’expérience montrent que la vie marine se développe au sein des parcs éoliens en mer. Les principaux enseignements sont les suivants :
- De nombreux parcs ont fait l’objet de suivi de colonisation des fondations par la flore et la faune marine : Nysted (Danemark) et Utgrunden (Suède) en Mer Baltique, Horns-Rev (Danemark), Blyth (Angleterre) en Mer du Nord et North Hoyle(Angleterre) en Mer d’Irlande. Les fondations sont colonisées notamment par les moules et cet habitat profite au développement de petits crustacés qui alimentent à leur tour des poissons. C’est l’effet récif.
- Les suivis des parcs de Horns-Rev et Nysted ont montré que les phoques et les marsouins sont perturbés pendant la phase d’installation en raison du bruit mais reviennent lorsque le parc est en fonctionnement. Sur le parc d’Eegmond-aan-Zee, il y a même davantage de marsouins au sein du parc qu’à proximité – les scientifiques ont proposé l’hypothèse que les marsouins trouvent plus de nourriture et un refuge au sein du parc.
- Les câbles électriques installés en mer génèrent de faibles champs électromagnétiques. Le champ magnétique des câbles est, en effet, très inférieur au champ magnétique terrestre, et inférieur aux seuils figurant dans les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Les retours d’expérience disponibles montrent que la présence d'un câble électrique n'est pas une gêne pour la faune marine et que la répartition des espèces dans la colonne d'eau au-dessus du câble reste identique.
Concernant l’effet de ce projet sur l’ensablement des plages de Saint Brévin, nous venons d’initier la réalisation d’une expertise hydrosédimentaire sur la zone du projet de parc éolien en mer au large de Saint-Nazaire. Cette étude doit nous permettre de confirmer et d’illustrer ce que nous avons constaté à partir du retour d’expérience des parcs existants : la présence d’un parc éolien n’a pas d’incidence sur les courants, l’agitation, le transport sédimentaire en dehors d’un effet strictement confiné au périmètre immédiat des éoliennes sur quelques dizaines de mètres. Si ce projet de parc éolien se poursuit, il n’y aura pas d’effet sur l’ensablement des plages le long de la côte, ni pendant les travaux d’installation, ni pendant la phase d’exploitation.
Au regard des résultats de l’étude d’impact qui seront connus d’ici un an, des mesures seront prises pour supprimer, réduire ou compenser les impacts qui auront été identifiés.
En complément, afin d’évaluer avec précision les effets des éoliennes sur le milieu biologique, le maître d’ouvrage s’engage à mener un programme de suivi de la qualité des milieux tant sur les aspects physiques que biologiques. Ces suivis, qui seront effectués du début de la construction du parc jusqu’à son démantèlement, permettront d’analyser les effets du projet tout au long de la durée d’exploitation et de comparer la qualité des milieux à celle préexistant à la construction du parc.