Posée par Laurent CARRÉ (SAINT-BRÉVIN-LES-PINS), le 03/05/2013 [Origine : Débat mobile]
La réponse d'Eolien Maritime France, le 03/07/2013
Les éoliennes font-elles du bruit ? Notamment quand le vent vient de la mer ?
Si le projet de parc éolien en mer au large de Saint-Nazaire se poursuit,les premières éoliennes se situeront à plus de 12 kilomètres de la côte pour le point le plus proche et à 26 kilomètres de la plage de Saint-Brévin. Le maître d’ouvrage de ce projet fait actuellement réaliser, par un bureau d’études spécialisé, une modélisation de la propagation des émissions sonores provenant du parc éolien en fonctionnement, en prenant en compte les mesures de l’ambiance sonore actuelle et en retenant les hypothèses les plus défavorables correspondant au bruit maximal émis par les éoliennes.
Les résultats de cette modélisation indiquent qu’en raison de cet éloignement et des bruits déjà présents dans l’environnement (vagues, vent etc.), le bruit des éoliennes ne sera pas perceptible depuis la côte. La provenance du vent aura peu d’effet sur le bruit perçu.
Y a-t-il des nuisances pour la faune et la flore ?
Conformément aux dispositions du code de l’environnement, nous réalisons actuellement une étude d’impact du projet de parc éolien au large de Saint-Nazaire, sur son environnement physique, biologique et humain. Les études nécessaires pour ce dossier sont en cours de réalisation et il est encore trop tôt pour en connaitre les résultats.
Néanmoins nous pouvons nous appuyer sur une bonne connaissance des caractéristiques du site et de son environnement. Nous bénéficions également des retours d’expérience de parcs éoliens déjà construits et en exploitation depuis plusieurs années, principalement au Royaume-Uni et en mer du Nord. Ces retours d’expérience montrent que la vie marine se développe au sein des parcs éoliens marins. Les principaux enseignements sont les suivants :
- De nombreux parcs ont fait l’objet de suivi de colonisation des fondations par la flore et la faune marine : Nysted (Danemark) et Utgrunden (Suède) en Mer Baltique, Horns-Rev (Danemark), Blyth (Angleterre) en Mer du Nord et North Hoyle (Angleterre) en Mer d’Irlande. Les fondations sont colonisées notamment par les moules. Cet habitat profite au développement de petits crustacés qui alimentent à leur tour des poissons. C’est l’effet récif.
- Les suivis des parcs de Horns-Rev et Nysted ont montré que les phoques et les marsouins fuient la zone pendant la phase d’installation en raison du bruit mais reviennent lorsque le parc est en fonctionnement. Sur le parc d’Eegmond-aan-Zee, il y a même plus de marsouins au sein du parc qu’alentour – les scientifiques ont proposé l’hypothèse que les marsouins trouvent plus de nourriture et refuge au sein du parc.
- Les câbles électriques installés en mer génèrent de faibles champs électromagnétiques. Le champ magnétique des câbles est, en effet, inférieur au champ magnétique terrestre, et inférieur aux seuils figurant dans les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Les retours d’expérience disponibles montrent que la présence d'un câble électrique n'est pas une gêne pour la faune marine et que la répartition des espèces dans la colonne d'eau au-dessus du câble reste identique.
Les effets attendus d’un parc éolien en mer sont essentiellement liés aux émissions sonores durant la phase d’installation des fondations des éoliennes et sont, de ce fait, limités dans l’espace et dans le temps. Si le projet est poursuivi, les impacts seront considérés très en amont et des mesures seront mises en place afin de les limiter, comme par exemple la surveillance d’un périmètre étendu autour des travaux, permettant de prendre en compte l’éventuelle présence de mammifères marins.
Si le projet se réalise, il est prévu de mener des suivis environnementaux afin d’évaluer les effets du parc éolien sur les différentes espèces. Ces suivis, qui seraient effectués du début de la construction du parc jusqu’à son démantèlement, permettraient d’analyser les effets du projet tout au long de la durée d’exploitation et de comparer la qualité du milieu à celle préexistant à la construction du parc.
Ces suivis porteraient alors sur les espèces présentant des enjeux importants, identifiés dans l’étude d’impact du projet sur l’environnement : oiseaux, chauves-souris, mammifères marins, ressources halieutiques ou espèces et habitats classés Natura 2000.