[Questions extraites de la contribution n°10]
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1. A l’heure actuelle, sur le site du débat public, nous ne disposons comme information sur le protocole d’étude des chiroptères que de « Mise en place de 3 enregistreurs permettant d'identifier la présence de chauves souris (Ile du Pilier, Le Croisic, île Hoëdic) suite aux échanges du Groupe de Travail Environnemental de l’Instance de Concertation » : http://www.debatpublic-eolienmer-saint-nazaire.org/docs/reunions-publiques/1106-atelier/st-nazaire-presentation-emf-oiseaux-chauves-souris-110613.pdf. Cette description de protocole est particulièrement courte et des questions que nous pouvons, en tant que citoyen, encore plus en tant que scientifique chiroptérologue, nous poser sont avec quelle durée, quel matériel, quelles modalités ?
2. Est-il possible d’étudier et d’évaluer finement des impacts potentiels sans tenir compte des variations inter annuelles ?
3. Comment pourra-t-on évaluer un impact potentiel en ne réalisant que des points d’écoute acoustique à des distances si éloignées [à 15 kms] du site d’implantation envisagé ? Pourquoi la maîtrise d’ouvrage n’a pas accepté, jusqu’à présent, de réaliser des études acoustiques in situ, comme c’est réalisé ou envisagé ailleurs ?
4. Au-delà de l’aspect étude acoustique sur site, a-t-il été envisagé des études approfondies permettant d’améliorer la connaissance sur ces espèces migratrices à l’échelle locale/régionale (incluant une frange côtière de plusieurs dizaine de kilomètres sur les côtes morbihannaises, ligériennes et vendéennes) ?
5. A-t-il été d’ores et déjà imaginé des mesures compensatoires s’il s’avérait que le flux migratoire réel de chiroptères est important ? Si oui, lesquels ? Quel délai pour leur mise en place ? Quel suivi d’efficacité, dans le temps, envisagé ?
6. L’arrêt des éoliennes est-il envisageable, durant certaines nuits de flux migratoires nocturnes importants de chiroptères, s’il s’avérait qu’ils soient établis ?
Conformément aux dispositions du code de l’environnement, le maître d’ouvrage réalise actuellement une étude d’impact du projet de parc éolien au large de Saint-Nazaire sur son environnement physique, biologique et humain. Les études spécifiques constitutives de cette étude d’impact sont en cours de réalisation et il est trop tôt pour en connaitre les résultats. Elles seront finalisées début 2014.Cette étude comportera un volet dédié aux chiroptères (chauves-souris).
La connaissance générale associée à l’activité des chiroptères en mer est encore peu développée. Le pré-diagnostic permettra d’identifier ou non une activité en mer des chauves-souris qui pourra concerner la zone envisagée pour l’implantation du parc éolien en mer.
Nous avons sollicité le Groupe Mammalogique Breton (GMB), qui recense notamment les gîtes de chauves-souris sédentaires en Bretagne. L’examen de sa base de données montre que 15 à 16 espèces vivent sur la portion du littoral ligérien concernée par le projet sur un total de 20 espèces de chauves-souris connues en Loire-Atlantique. Le littoral et l’arrière-littoral de la côte guérandaise présentent une grande diversité d’espèces de chauves-souris.
Au regard de leur mode vie, les chauves-souris, toutes espèces confondues, fréquentent globalement peu l’espace maritime. De plus, de nombreuses études françaises et internationales montrent, qu’en période de reproduction, les chauves-souris exploitent des territoires relativement restreints autour de leurs gîtes.
En complément de l’utilisation de la base de données du GMB, l’association Bretagne Vivante a été mandatée par le maître d’ouvrage pour réaliser le diagnostic environnemental concernant l’avifaune (oiseaux) et les chiroptères (chauves souris) du projet de parc éolien en mer au large de Saint-Nazaire. Dans ce cadre, une campagne d’observation par radar est en cours de réalisation.
L’objectif de cette étude est double :
Afin de répondre à ces questions, trois enregistreurs ont été placés à différents points représentatifs. Ces appareils effectuent un enregistrement en continu pendant toute la période d’activité des chauves-souris, soit environ sept mois.
La méthodologie utilisée a été validée par des experts du domaine : le Centre d’études biologiques du CNRS de Chizé, l’Université de Rennes 1, la Ligue de protection des oiseaux (LPO) des départements de Vendée et de Loire-Atlantique.
L’étude étant en cours de réalisation, il est encore trop tôt pour savoir si des mesures de compensations et de suivi devront mises en œuvre.
L’arrêt des éoliennes pendant les périodes de fortes activités des chauves-souris est une mesure, parmi d’autres, qui a été mise en place sur certains parcs éoliens terrestres.
L’ensemble des mesures de compensations et de suivis seront définies en accord avec les experts qui contribuent à cette étude et le suivi sera realise en lien avec l'instance de concertation de la prefecture.