Posée par Jean-Robert CHÉRÉ (LE POULIGUEN), le 04/07/2013 [Origine : Débat mobile]
Associé à Enjeux environnementaux; Paysage et tourisme; Politique énergétique et énergie éolienne
Pas de soucis pour ces éoliennes (visuellement c'est plutôt joli). Les oiseaux ? (je ne sais pas), la faune (quelle conséquences) ?
Pourvu que cela puisse supprimer un jour le nucléaire.
La réponse d'Eolien Maritime France, le 26/07/2013
Conformément aux dispositions du code de l’environnement, le maître d’ouvrage réalise actuellement une étude d’impact du projet de parc éolien au large de Saint-Nazaire, sur son environnement physique, biologique et humain.
Ces études étant en cours de réalisation, il est trop tôt pour en connaitre les résultats. Néanmoins nous pouvons nous appuyer sur une bonne connaissance des caractéristiques du site et de son environnement. Nous bénéficions également des retours d’expérience de parcs éoliens déjà construits et en exploitation depuis plusieurs années, principalement au Royaume-Uni et en mer du Nord. Ces retours d’expérience montrent que la vie marine se développe au sein des parcs éoliens marins.
Les principaux enseignements sont les suivants :
- De nombreux parcs ont fait l’objet de suivi de colonisation des fondations par la flore et la faune marine : Nysted (Danemark) et Utgrunden (Suède) en Mer Baltique, Horns-Rev (Danemark), Blyth (Angleterre) en Mer du Nord et North Hoyle(Angleterre) en Mer d’Irlande. Les fondations sont colonisées et cet habitat profite au développement de petits crustacés qui alimentent à leur tour des poissons. C’est l’effet récif.
- Les suivis des parcs de Horns-Rev et Nysted ont montré que les phoques et les marsouins sont perturbés pendant la phase d’installation en raison du bruit mais reviennent lorsque le parc est en fonctionnement. Sur le parc d’Eegmond-aan-Zee, il y a même plus de marsouins au sein du parc qu’alentour – les scientifiques ont proposé l’hypothèse que les marsouins trouvent plus de nourriture et un refuge au sein du parc.
- Les câbles électriques installés en mer génèrent de faibles champs électromagnétiques. Le champ magnétique des câbles est, en effet, inférieur au champ magnétique terrestre, et inférieur aux seuils figurant dans les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Les retours d’expérience disponibles montrent que la présence d'un câble électrique n'est pas une gêne pour la faune marine et que la répartition des espèces dans la colonne d'eau au-dessus du câble reste identique.
Concernant les oiseaux marins, le principal effet observé dans les parcs éoliens en mer d’Europe du Nord est l’évitement des éoliennes ou du parc par les oiseaux migrateurs. Plusieurs études montrent que la majorité des oiseaux évite les parcs, minimisant ainsi les risques de collision.
Au Danemark, les effets du parc éolien de Horn Rev sur l’avifaune migratrice ont été étudiés par radar et observations visuelles. Les échos radar enregistrés en période pré- et post-nuptiales ont montré que les oiseaux approchant du parc éolien modifient clairement leur trajectoire quand ils arrivent à environ 400 mètres de celui-ci. Même si une partie des oiseaux traverse le parc en volant entre les alignements de turbines, l’essentiel des échos radars a été enregistré à l’extérieur du parc éolien. Moins de 1 % des oiseaux en cours de migration choisissent leur route à l’intérieur du parc. Le passage au-dessus des éoliennes serait encore plus rare.
Concernant le lien avec l’électricité d’origine nucléaire, ce projet résulte d’un premier appel d’offres lancé par l’Etat en 2011, portant sur 3 000 mégawatts éoliens en mer, qui s’inscrit lui-même dans la politique énergétique nationale visant à atteindre 6 000 mégawatts éoliens en mer à l’horizon 2020. Les parts respectives de l’éolien en mer et du nucléaire dans le bouquet énergétique, au-delà de cette période, ont fait l’objet d’un débat national sur la transition énergétique qui vient de s’achever et qui donnera lieu à des propositions du Gouvernement dans un projet de loi de programmation, prévu à l’automne 2013.