Contribution de la CLCV : Informer, sensibiliser nos concitoyens au tri et au recyclage

Publié par CPDP - CPDP le 18 novembre 2009

CLCV
ASSOCIATION CLCV
CONSOMMATION LOGEMENT CADRE DE VIE

 
INFORMER SENSIBILISER NOS CONCITOYENS AU TRI ET AU RECYCLAGE
 
La CLCV fait partie des 8 associations qui ont demandé une expertise complémentaire en espérant que celle-ci amène à une révision du projet du Syctom.
Le problème de la prévention des déchets, du tri et du recyclage est en effet au cœur du problème de la reconstruction d’une nouvelle usine de traitement des ordures ménagères à Ivry –Paris XII que le projet du Syctom chiffre à 600000 tonnes.
 
Dans cette contribution nous nous contenterons donc de faire des constats sur la situation face aux déchets et ferons des suggestions pour les réduire.

Réduire les déchets doit être une priorité…

 
Introduire le débat public sur le projet « centre Ivry Paris XIII : projet de valorisation organique et énergétique des ordures ménagères » n’est pas une incitation au « produire moins ».
 
Dans le projet du Syctom cet aspect là n’apparait pas assez à notre avis. Une politique volontariste de réduction des déchets telle qu’affichée par la directive cadre européenne, le Grenelle de l’environnement ou le Plan Régional d’élimination des déchets (PREDMA) ne semble pas avoir été suffisamment prise en compte.
 
Dans le cadre de la semaine des déchets, la CLCV organise des actions pour sensibiliser les consommateurs aux emballages souvent inutiles. Décompte tes déchets : ainsi il est proposé à la sortie de grandes surfaces de supprimer cartons et plastiques superflus en les mettant dans un autre charriot. La stupéfaction est toujours grande devant le résultat. Une autre action Chariot gachis consiste à choisir des produits identiques mais en conditionnement différents. A la sortie une comparaison de prix et de volume des emballages est fait. Là aussi la prise de conscience se fait…
 
Actions à répéter pour une sensibilisation permanente.
 
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Les emballages et suremballages sont à combattre. Influer sur les fabricants et industriels ainsi que sur ECO EMBALLAGES n’est pas en notre pouvoir… Il faudra une prise de conscience des consommateurs, pour que ce soit une mobilisation générale qui oblige un autre mode de présentation des objets.

Faire le tri pour permettre le recyclage

 
La sensibilisation au tri doit être menée plus efficacement.
Les ambassadeurs du tri avaient pour tâche d’expliquer le pourquoi du tri et comment le faire.. Ces postes ont été supprimés dans beaucoup de villes. Dommage car le relâchement des usagers quant au geste de trier est palpable !
ECO EMBALLAGES lors d’une séance de débat public a affirmé être prêt à financer des postes de ces ambassadeurs.
La CLCV demande donc aux maires concernés par le projet de créer ces postes d’ambassadeurs du tri.
Un exemple intéressant : La ville de Cannes par exemple, a décidé de former les gardiens d’immeubles à la pratique du tri avec l’appui des professionnels de l’immobilier, son syndicat de traitement des ordures ménagères le SIVADES et le centre de formation Estrella. Depuis 2008, 150 gardiens sont désormais incollables sur les consignes de tri de leur commune grâce à quelques jours de formation et des visites de terrains (centre de traitement de déchets). L’intérêt est bien sûr de diffuser les consignes de tri au plus près des habitants via les gardiens. « Notre partenaire à Cannes, le Sivades, a réalisé une étude pré et post-formation qui est très encourageante puisqu’en moyenne le volume de déchets triés a augmenté d’environ 6 à 8% après la formation », explique Benoit Jarry de la société Estrella. « La qualité du tri s’est elle aussi améliorée, ce qui signifie que le message délivré aux gardiens sur les gestes de tri et sur le relais de l’information auprès des résidants fonctionne parfaitement », ajoute-t-il.
Forte de ce succès, la société de formation s’apprête à former les gardiens de Nice, Marseille, Le Mans, Chartres et Paris. Ainsi plus de 1.500 gardiens parisiens seront formés en un peu plus d’un an en partenariat avec le Syctom et la Direction de la collecte et de l’eau de la mairie de Paris. « Nous adaptons notre formation au type de tri mis en place dans chaque commune, ce qui est d’ailleurs un véritable casse-tête pour nous », précise Benoit Jarry.
 
Une chose qui peut être faite immédiatement c’est l’affichage dans les locaux vide-ordures et sur les containers… les usagers nous disent ne pas savoir ce qu’ils doivent faire des barquettes qui servent à emballer les aliments ainsi que les plastiques rigides ou souples qui entourent beaucoup d’achats.
Nous demandons au Syctom que ces affichettes soient revues pour permettre un tri plus
facile et plus efficace…
Par ailleurs les efforts de pédagogie auprès des scolaires ne sont pas assez systématiques. Un rappel aux écoles de la possibilité de visites du centre de tri peut aider à la sensibilisation

La collecte des déchets de cuisine pour faire du compost

 
En France depuis le Grenelle de l’environnement des initiatives se multiplient à Lorient, à Angers , Lille, Rennes et certains quartiers de Paris par exemple. On ne peut que se réjouir et œuvrer pour qu’elles ne restent pas des cas isolés.
 
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Pour collecter un maximum de déchets, l’ensemble des 90.000 foyers de l’agglomération de Lorient, même les habitats collectifs, ont été équipés de « bio-seaux » à installer dans les cuisines, de sacs biodégradables et de conteneurs spécifiques pour les bio déchets. La taille des conteneurs pour les ordures résiduelles a parallèlement été réduite pour inciter au tri. La collecte a officiellement débuté en 2003 et depuis les résultats sont au rendez-vous : « depuis deux ans les volumes collectés augmentent de 7 à 8% par an et nous avons récupéré en 2008, 7.000 tonnes de bio déchets soit 38 kg/hab/an », explique Olivier Catalogne
Côté qualité, l’agglomération est également satisfaite car le taux d’indésirable est faible : entre 1 et 6% du poids selon les quartiers. De plus, il n’y a pas eu un transfert trop important des déchets verts habituellement déposés en déchetterie vers les bio déchets. Les déchets de cuisine représentent 60% des bio déchets.
 
http://www.actu-environnement.com/ae/news/tri_biodechets_lorient_6644.php4
http://www.actu-environnement.com/ae/news/gestion_dechet_immeuble_8135.php4
 
A la question posée lors d’un débat public : « la directive cadre 2008 de l’UE demande une collecte séparée des bio déchets en vue de leur compostage. Pourquoi cette option a-t-elle été écartée par le SYCTOM au profit d’un tri mécano biologique industriel ? » le SYCTOM a répondu :
« L’option n’a pas été écartée puisque le SYCTOM souhaite encourager la collecte de bio déchets auprès des collectivités adhérentes (ce sont ces collectivités qui exercent la compétence collecte et qui ont donc la possibilité de mettre en Å“uvre une telle collecte séparative ;)… Cependant, en raison du tissu urbain dense, la collecte séparée des bio-déchets sur le territoire du SYCYOM apparait difficilement réalisable à grande échelle et à court terme… »
 
ALORS QUELLE VILLE D’ILE DE FRANCE SE LANCERAIT DANS UNE EXPERIENCE ANALOGUE A CELLE QUI EST RELATEE CI-DESSOUS ???
 
A Curitiba au Brésil depuis 1989, 2 programmes ont été lancés ; « lixo qui nao é lixo » « les déchets ne sont pas des déchets » et « Cambio vert » « échange vert ».
La Municipalité récompense toute personne qui lui apporte des ordures ou la fraction organique a été séparée du reste des déchets. Deux fois par semaine, des camions sillonnent la ville et réceptionnent les paquets de papier, de verre ou de plastiques préparés par les habitants. En échange de 4 kg d’ordures triées, on peut recevoir 1 kg de légumes frais ou encore un ticket de bus ou d’opéra. Les enfants reçoivent du matériel scolaire, des friandises à Pâques et des jeux à Noël.
 
Ne croyez pas qu’il s’agit d’une toute petite ville. Curitiba compte plus d’ 1780 000 habitants (CURITIBA : capitale écologique du Brésil, vous pouvez consulter sur internet http://www.ippuc.org.br/).

Donner une deuxième vie aux choses

 
Lorsqu’on circule dans les rues, on est effaré par tout ce qui se jette mais qui pourrait encore servir.
Le service des mairies qui ramasse les encombrants porte-t-il aux associations qui récupèrent, retapent parfois, et revendent tous les objets qui peuvent être vendus à bas prix ? Il est certain que c’est lors du ramassage qu’une sélection doit être faite. Il ne semble pas qu’actuellement le ramassage avec les gros engins se préoccupe de l’état de ce qu’il ramasse et ce qui est en bon état reçoit certainement le même sort que les encombrants inutilisables au premier coup d’œil.
Dans une période de crise où l’on prêche l’économie et le soutien aux personnes en état de précarité, la filière de la 2ème vie aux choses doit être encouragée et le tonnage diminuera si on organise la collecte et le tri spécifique vers une organisation du type « ressourcerie ».
Des conventions avec des associations spécialisées (genre Emmaüs) ou des établissements d’enseignement technique pour remettre en état les objets peuvent être passées par les Municipalités.
 
La CLCV regrette que le Maitre d’Ouvrage propose une solution sans variante.
La CLCV estime que la transparence financière doit être de mise et que la rigueur ne peut être négligée.
 
Si vous n’avez pas lu «  Déchets ménagers » de Dany Dietmann, faites- le. Vous apprenez là, d’une façon simple tous les enjeux autour de l’incinération.
 

Contacts

Association Consommation Logement, Cadre de vie (CLCV)
-Fédération Val de marne : 1, Rue François Mauriac CRETEIL, valdemarne@clcv.org
-Union Locale Ivry : 19 rue Pasteur IVRY SUR SEINE
-Union Régionale IDF : 26, rue Bertillon 75014 PARIS, 0811953041 (pris d’un appel local), clcv.ur.idf@gmail.com
 
Créée en 1952, voulue et maintenue indépendante de toute influence, politique ou religieuse, la CLCV intervient, au niveau national et local, sur tout ce qui concerne la défense des consommateurs (agrément en 1975), la représentation des locataires (agrément en 1982), l’éducation complémentaire de l’enseignement public (agrément 1996).
La CLCV c’est 400 associations locales, 50000 heures par an d’accueil, d’écoute et d’information des consommateurs et usagers.
Reconnue au plan national, la CLCV est aussi un membre influent du Bureau Européen des Unions de Consommateurs (depuis 1991) et de Consumers International (depuis 1994). La CLCV est particulièrement active dans tous les secteurs qui intéressent la vie quotidienne des consommateurs notamment le cadre de vie. Elle participe aux réunions de concertation sur le centre des déchets d’ Ivry Paris XIII.

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