Thème 1 : Organisation et conduite du débat.
Les réponses de la CPDP
1.1 Questions
générales sur le débat public
1.2. Organisation
et durée du débat sur le projet NDDL.
1.3. Indépendance
de la Commission Particulière.
1.4. Le
dossier du maître d'ouvrage. Ses "insuffisances".
1.5. L'expertise
complémentaire.
1.6. Les
futures réunions thématiques.
1.7. La
conduite des réunions.
1.8.
Les instruments du dialogue.
N° |
Thème de la question |
Nombre de questions |
Auteurs des questions |
1 |
Pourquoi un débat public et pas un référendum
local ? |
10
|
D. Baconnais (Rp) - 5 anonymes (Rp)
- E. Papin/ACIPA (Rp) - JP. Bouganne/Sucé s/Erdre (Rp) -
L. Arragon (Rp) - P. Champigny/militant alternatif (Rp) |
Cette question appelle deux types de réponses :
1. Des considérations de caractère
juridique.
La constitution française de 1958 prévoit en son article
11 que "Le Président de la République, sur proposition
du Gouvernement pendant la durée des sessions ou sur proposition
conjointe des deux assemblées, publiées au Journal Officiel,
peut soumettre au référendum tout projet de loi portant
sur l'organisation des pouvoirs publics, sur des réformes relatives
à la politique économique ou sociale de la nation et aux
services publics qui y concourent, ou tendant à autoriser la
ratification d'un traité qui, sans être contraire à
la Constitution, aurait des incidences sur le fonctionnement des institutions"
Le champ des questions pouvant être soumises à référendum
est donc extrêmement précis et limité. La décision
de réalisation d'une grande infrastructure n'en relève
manifestement pas.
A noter que la Constitution française dans son état actuel
n'envisage pas la possibilité d'organiser des "référendums
d'initiative populaire" tels qu'ils se pratiquent par exemple en
Suisse.
La question est-elle susceptible d'évoluer, notamment dans le
cadre de la nouvelle loi sur la décentralisation en cours d'élaboration
et qui, rappelons-le, implique révision constitutionnelle ? Ce
projet prévoit certes la mise en place de "trois nouveaux
instruments de démocratie directe : le droit de pétition
pour saisir l'assemblée délibérante d'une collectivité
territoriale, le référendum décisionnel local
dans le champ de compétences des collectivités et
la consultation des électeurs sur une question intéressant
l'organisation institutionnelle de la collectivité". Il
semble cependant clair qu'un projet tel que celui de l'aéroport
de Notre-Dame-des-Landes qui doit nécessairement s'inscrire dans
le cadre d'une politique aéroportuaire nationale et appellera
inévitablement une contribution financière de la part
de l'Etat, continuera à relever d'une décision gouvernementale
et ne pourrait donc faire l'objet d'une procédure référendaire
décisionnelle locale.
2. Des considérations "de bon
sens"
Même s'il était juridiquement possible, le référendum
local présenterait deux graves inconvénients :
Son
résultat serait totalement dépendant de l'étendue
géographique de la consultation populaire. S'il est possible
qu'un référendum limité aux seules communes de
la Communauté de Communes d'Erdre et Gesvres fasse apparaître
un rejet majoritaire du projet, il est non moins possible qu'un référendum
étendu aux populations de la Région Pays de la Loire,
utilisatrices potentielles d'un nouvel aéroport aux services
étendus, dégage une majorité en faveur du projet.
Une
réponse par oui ou non est infiniment moins riche en enseignements
qu'un débat public qui conduit ses participants non seulement
à se prononcer sur l'opportunité du projet, mais aussi
à discuter de ses modalités de réalisation et de
l'ensemble de ses conséquences en termes de nuisances, d'aménagement
du territoire, d'évolution des activités de la zone concernée,
des mesures d'accompagnement souhaitables si le projet prenait corps
..
2 |
Quel est l'intérêt d'organiser un débat
public ? |
2
|
JP. Naud/NDL (E) - P. Barbé/St
Sébastien s/Loire (E) |
5 |
Quelles sont selon la CPDP les règles d'un
débat démocratique ? |
1
|
G. Bertrand/OCAAALM (L RAR) |
L'objet du débat public est de permettre à tous ceux qui
peuvent être concernés à un titre quelconque par un
grand projet d'équipement, tel que le projet d'aéroport
de NDL, d'en discuter l'opportunité, les objectifs et les caractéristiques
principales avant toute décision de réalisation.
Il s'agit donc d'une consultation du public très en amont de la
décision de réalisation et alors que le projet tel qu'exposé
dans ses grandes lignes dans le "dossier du maître d'ouvrage",
point de départ du débat, est encore susceptible d'être
modifié plus ou moins profondément, ou même abandonné.
S'agissant du caractère "démocratique" du débat,
le titre de l'interview du président de la CPDP dans le journal
du débat public n°2 résume assez bien la philosophie
de la CPDP en la matière :"Que nul n'ignore les données
du problème et que chacun puisse donner son avis". Il n'en
demeure pas moins que l'exercice du débat public est fortement
encadré dans ses modalités pratiques par la loi (en l'occurrence
loi du 27 février 2002 relative à la démocratie
de proximité et son décret d'application relatif à
l'organisation du débat public) et les décisions de la
CNDP concernant l'organisation des débats qui en constituent
la traduction au cas par cas. Faut-il aussi rappeler que si "la
démocratie n'a pas de prix", elle a aussi un coût
? C'est pourquoi, la CPDP a considéré que la douzaine
de réunions publiques qu'elle a elle-même organisées
constituait une bonne base pour un débat démocratique.
Elle a cependant pensé devoir répondre positivement à
des demandes d'organisation de débats venant compléter
ce dispositif d'ensemble dans un certain nombre de communes (ou de regroupements
de communes) dès lors que "l'intendance" (mise à
disposition d'une salle convenablement équipée) était
prise en charge par les demandeurs, ce qui évitait d'avoir à
alourdir un budget qui avoisine déjà les 800 000 euros.
Ce souci d'économie des deniers publics a toujours été
considéré comme parfaitement compréhensible par
les demandeurs qui, semble-t-il, ont su gérer l'insertion du
débat public dans les disponibilités de salles municipales
ou autres lieux publics
.
3 |
Pourquoi faut-il que ce soit les associations qui
demandent un débat public alors que ce devrait être
le rôle de l'Etat ? |
1
|
1 anonyme (Rp) |
Au moment où la CNDP a été saisie d'une demande de
débat public sur le projet d'aéroport de NDL par l'Union
française contre les nuisances des aéronefs, nous étions
encore en matière d'organisation des débats publics dans
le cadre de la "loi Barnier" de 1995, qui ne faisait pas obligation
au maître d'ouvrage de saisir la CNDP de sa propre initiative même
sur des projets très importants. Aujourd'hui dans le cadre de la
loi relative à la démocratie de proximité, le maître
d'ouvrage est tenu dès lors que son projet dépasse certains
seuils fixés par décret d'en informer lui-même la
CNDP pour qu'elle prenne la décision d'organiser (ou non) un débat
public. Pour plus de détail sur ce point, voir le journal du débat
n°1.
4 |
Qui peut demander l'émission d'un avis ou d'une
recommandation à la CNDP de nature à favoriser la
concertation avec le public et sous quelle forme ? |
1
|
JP. Naud/NDL (E) |
En règle générale, les questions touchant à
l'organisation d'un débat particulier sont le plus efficacement
traitées dans le cadre d'un dialogue avec la CPDP. S'il s'agissait
d'une question touchant le débat public en général
ou d'une insatisfaction à l'égard d'une décision
de la CPDP, il est toujours possible à qui le souhaite (association,
élu ou simple citoyen ), d'écrire au président de
la CNDP 6, rue du Général Camou 75 007- Paris.
6 |
Peut-on consulter le règlement intérieur
de la CPDP (qui prolonge l'art. 13 du titre II du décret
n°2002-1275 du 22.10.02) ? |
1
|
G. Bertrand/OCAAALM (L RAR) |
La CPDP est une simple émanation ad hoc, sans personnalité
juridique, de la Commission nationale du débat Public (CNDP). Contrairement
à cette dernière, elle n'a pas de règlement intérieur.
7 |
Combien coûtent les débats publics aux
contribuables ? |
1
|
JY. Bechu/Nantes (Rp) |
9 |
Pourriez-vous nous indiquer l'issue des 6 débats
publics précédents (réalisation ou non des
projets) ? |
2
|
T. Fourny/Heric (E) - 1 anonyme (Rp) |
Le tableau ci-dessous donne des éléments de réponse
à ces deux questions
Projet |
Coût du débat (millions €) |
En % de l'investissement
|
Suite donnée
|
Port du Havre |
0.5
|
0.1 %
|
Projet initial sensiblement modifié.
suite au débat. Chantier en cours.
|
Ligne THT Boutre-Carrros |
1
|
0.66 %
|
Projet complètement redéfini. suite
au débat. Chantier engagé |
TGV Rhin-Rhône |
0.9
|
0.04 %
|
Etudes complémentaires en cours pour préciser
le projet suite au débat |
Autoroute A32 |
1
|
0.12 %
|
Aménagements sur l'A31. On ne parle plus aujourd'hui
de l'A32 |
Contournement autoroutier de Lyon |
1.85
|
0.05 %
|
Pas de décision définitive à
ce jour |
Port de Nice |
0.3
|
0.4 %
|
Pas de suite à ce jour. |
On notera que si le débat public peut paraître cher dans
l'absolu, son coût reste toujours modeste par rapport au coût
des infrastructures dont il modifie souvent profondément la consistance
pour en améliorer l'insertion dans l'environnement physique et
humain. On notera également que l'obligation faite au maître
d'ouvrage par la loi du 27 février 2002 de prendre position rapidement
sur les suites qu'il donne au débat public ne laisserait pas aujourd'hui
subsister certains flous que l'on constate dans la colonne de droite du
tableau.
Le débat sur le projet NDL devrait coûter quant à
lui environ 0.8 millions d'euros (dont 50 000 € financés
par la CNDP au titre de l'expertise complémentaire), soit 0.15
% du coût de l'investissement envisagé.
8 |
Le rapport du débat public portera-t-il un
jugement sur le fond ? |
2
|
CCI Nantes et Saint-Nazaire (L) - M.
Corset (Rp) |
Non. Le rapport de la CPDP qui sera établi dans les deux mois qui
suivront la clôture du débat, après avoir brièvement
rappelé le déroulement du débat, se bornera à
présenter de manière synthétique mais aussi fidèle
et complète que possible, les prises de position, les arguments,
les commentaires et suggestions qui se sont exprimées au cours
du débat, soit dans le cadre des réunions publiques organisées
par la Commission, soit par tout autre moyen mis à disposition
du public (courrier, e-mail, cahiers d'acteurs
..). Ce rapport d'une
cinquantaine de pages sera public. Il sera remis au président de
la CNDP qui l'adressera au(x) Ministre(s) en charge du dossier, afin de
leur permettre de prendre leur décision, quelle qu'elle soit, en
toute connaissance de cause. ..