QUESTION 313 -
Posée par Philippe RONDET, (OCTEVILLE), le 12/09/2013
Il est temps de finaliser enfin la filière des déchets nucléaires. Trois questions : Impact sûreté de Fukushima sur le dimensionnement? Impact de coût? Et enfin, la taille du site n'est-elle pas déjà trop petite ou pas assez ambitieuse étant donné les coûts de structure et de fonctionnement? Où est-on limité par le site?
Réponse du 06/01/2014,
Réponse apportée par l’Andra, maître d’ouvrage :
Si Cigéo est autorisé, le Centre sera une installation nucléaire de base qui, à ce titre, sera soumise à la réglementation en vigueur concernant ce type d’installation et sera notamment placée sous le contrôle de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) comme les autres installations nucléaires de base en France. Conformément à cette réglementation, l’ASN contrôlera très régulièrement le respect des exigences de sûreté mises en œuvre par l’Andra. De nouvelles dispositions pourront être prises à tout moment en cas de retour d’expérience à intégrer ou de changement de normes. Ainsi, les exigences de sûreté ont d’ores et déjà été renforcées notamment suite à la catastrophe de Fukushima. Cigéo n’est cependant pas une centrale nucléaire mais un centre de stockage de déchets radioactifs stabilisés et conditionnés qui du fait de son implantation à 500 mètres de profondeur sera peu vulnérable aux activités humaines comme aux catastrophes naturelles à l’inverse d’une centrale comme celle de Fukushima au Japon.
Pour un nouveau réacteur nucléaire sur l’ensemble de sa durée de fonctionnement, le coût du stockage des déchets radioactifs est de l’ordre de 1 à 2 % du coût total de la production d’électricité. La dernière évaluation du coût du stockage validée par le ministère en charge de l’énergie date de 2005. Au stade des études de faisabilité scientifique et technique et selon les hypothèses techniques retenues à ce stade, le coût du stockage avait été estimé entre 13,5 et 16,5 milliards d’euros, répartis sur une centaine d’années. Cette évaluation couvrait notamment le stockage de tous les déchets de haute activité et de moyenne activité à vie longue produits par les réacteurs nucléaires français pendant 40 ans. L’Andra a lancé en 2012 les études de conception industrielle du projet Cigéo. Sur cette base, un nouveau chiffrage du coût du stockage sera finalisé en 2014 pour prendre en compte les pistes d’optimisation identifiées en 2013, les recommandations des évaluateurs et pour intégrer les suites du débat public. La Cour des comptes a réalisé une analyse des enjeux associés dans son rapport public thématique portant sur « Les coûts de la filière électronucléaire » (janvier 2012) disponible sur le site du débat : http://www.debatpublic-cigeo.org/docs/docs-complementaires/docs-avis-autorites-controle-evaluations/rapport-thematique-filiere-electronucleaire.pdf.
Le stockage est conçu pour accueillir les déchets de haute activité et de moyenne activité à vie longue produits par les installations nucléaires françaises actuelles jusqu’à leur démantèlement ainsi que les déchets produits par les installations qui sont aujourd’hui arrêtées (Brennilis, Bugey, Chinon, Saint-Laurent, Superphénix…). Par précaution, des volumes supplémentaires sont prévus en réserve dans Cigéo pour certains déchets de faible activité à vie longue qui, le cas échéant, ne pourraient pas être stockés dans le stockage à faible profondeur à l’étude par l’Andra. Si Cigéo est autorisé, le stockage sera construit de manière progressive, au fur et à mesure des besoins. L’évaluation du coût du stockage correspond ainsi à des dépenses réparties pendant plus de 100 ans. L’Andra conçoit l’architecture du projet Cigéo de façon à ce qu’elle soit flexible pour pouvoir s’adapter à des évolutions de la politique énergétique française. Pour plus d’information sur les hypothèses retenues pour le dimensionnement de Cigéo, vous pouvez consulter le dossier du maître d’ouvrage (chapitre 1.5 – Les volumes de déchets prévus dans Cigéo) : http://www.debatpublic-cigeo.org/docs/dmo/chapitres/DMO-Andra-chapitre-1.pdf