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Défavorable. Pas d'opportunité à réaliser ce projet.
Le rapport de présentation indique que le projet est éco-responsable alors qu'il prévoit un parc des neiges, la mauvaise foi n'a pas de limite. Entre autres activités qui sont pour la plupart superflues mais présentées comme pédagogiques ou « permettant de développer des activités en toiture et ainsi créer des interactions avec tous les visiteurs » qui vont totalement à l'encontre de l'objectif de la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte. Ce projet est tout simplement démesuré, on se souvient de l'épisode du parc de Roybon, mais faudra-t-il revivre celui de Sivens pour s'en apercevoir ? Pour Sivens, le tribunal administratif de Toulouse a annulé, vendredi 1er juillet 2016, trois arrêtés préfectoraux qui avaient permis le démarrage des travaux.
Si l'on se reporte au document de synthèse de la conférence-débat du 28 juin à Garges-lès-Gonesse, par exemple, les chiffres avancés par le maître d'ouvrage sont pour le moins critiquables alors que le projet se fonde en grande partie sur ces derniers.
Ce projet va supprimer les dernières terres agricoles en Ile-de-France alors que la demande pour consommer par le biais d'associations pour le maintien de l'agriculture paysanne ne cesse d'augmenter, que les circuits directs producteur-consommateur se mettent en place et que l'inquiétude liée aux produits de supermarché ne cesse d'augmenter.
Ce projet ne respecte pas l'environnement et le besoin d'avoir des circuits courts pour nourrir la population parisienne et d'Ile-de-France.
Quel avenir offre ce projet aux agriculteurs ? Aucun. Combien de terres encore avalées pour amuser le peule et le faire consommer alors que vous allez enlever un outil, la terre, entre les mains de personnes qui nourrissent les êtres humains.
Des dizaines d'agriculteurs veulent s'installer, ces terres agricoles ne peuvent être réutilisées et modifiées sans que la SAFER n'exerce son droit de préemption, elles doivent rester agricoles.
Les porteurs du projet d’EuropaCity visent officiellement à créer un lieu « de détente, de loisir et de culture. » Nulle part il n’est question de consommation et de rentabilité qui sont en toute bonne foi les deux éléments fondamentaux de la justification d’un tel projet.
La densité d’un espace vide : Le projet EuropaCity se veut « dense » selon ses concepteurs et commanditaires. Pis, le projet se veut « rendre de la cohérence et de la continuité » à un « territoire morcelé. » La traduction concrète de cette cohérence, au-delà de tout concept abscons, est celle d’une zone urbaine continue où la nature relève du pot de fleurs posé sur un toit et où l’agriculture n’est acceptée « qu’urbaine » ou rejetée vers un ailleurs abstrait. Soyons clair, le projet d’EuropaCity représente 550 000 m² soit 55 ha sur une surface de 80 ha, c’est-à-dire une densité de construction inférieure à 1 (celle d’une parcelle parisienne étant en moyenne de 4,2). Non seulement la densité du projet d’Europacity peut être comparée à celle de l’œuf au plat, mais l’installation d’un tel complexe relève de l’étalement urbain, du grignotage de la ville sur la campagne. Parler de densité pour EuropaCity s’apparente donc à un élément de langage commercial ce qui nous ramène à la raison première d’existence de ce projet.
La périphérie embouteillée : Le projet d’Europacity est prévu en « périphérie urbaine. » Adeptes de la litote, les porteurs du projet disent y prévoir à terme une « amélioration significative de sa desserte par les transports en commun. » Il s’agit en fait d’un site ou sera créé ex-nihilo un service de transports en commun. Son calendrier correspond peu ou prou à celui du grand-Paris express dont la gare aurait pu être construite dans une des villes limitrophes déjà constituée. Pour le comprendre il suffit de préciser que le projet prend littéralement la place de champs cultivés dont les actuels habitants n’éprouvent pas la nécessité de prendre le bus ou le métro. Heureusement, nous dit-on, 50% des déplacements vers le lieu se réaliseront en « transport collectif et modes doux. » Un rapide calcul nous permet de prévoir 16,5 millions de personnes se rendant chaque année sur place en transports individuels polluants et consommateurs d’espace de stationnement. Ce fait rappelle le défaut d’une installation en périphérie et l’absence alarmante de réflexion urbaine sur une situation expérimentée, connue et largement décriée par les professionnels du sujet autant que par les pauvres bougres qui se retrouvent coincés dans les embouteillages.
Un espace ouvert à la consommation du public : Le site du projet et ses créateurs vendent à qui veut l’entendre de généreux « espaces ouverts au public (…) ouverts à tous et libres de droit d’entrée. » D’aucun se demandera à raison s’il a déjà déboursé un centime pour pénétrer dans l’enceinte d’un supermarché, le principe en est parfaitement respecté. La différence tiendrait donc dans la largesse desdits espaces : environ 100 000 m² sur un total de 550 000 m². Cela laisse donc 450 000 m² d’espaces potentiellement payants. Les autres ont un nom technique autant qu’anglo-saxon, les POPS : Privately Owned Public Spaces. Ils sont par exemple caractérisés par les règles qui s’appliquent en leur sein, notamment l’interdiction d’y exprimer de manière publique son opinion ou l’interdiction de séjours de personnes jugées indésirables. Le service d’ordre d’un tel non-lieu ne relevant pas de l’ordre public, mais de celui de l’intérêt privé : toute activité ne relevant pas de ce qui y est prévu en est de fait bannie. Cela laisse peu de place à l’innovation des usages mise en avant par les porteurs de projet d’EuropaCity. Pour eux, les espaces laissés ouverts ont une rentabilité autre, celle de l’image de liberté qu’ils prétendent représenter ; Big Brother n’est pas loin.
Culture du superflat : La culture serait un des éléments phares de l’innovation d’EuropaCity selon les porteurs du projet. Au-delà de la place ridicule des espaces dits « culturels » dans ce lieu, c’est la définition même du mot qui se pose. Pour y remédier, viennent les références voulues ronflantes du Louvre-Lens (dont Auchan, un des mécènes bâtisseurs, a exposé des reproductions d’œuvres emblématiques au sein de son supermarché à Noyelles-Gaudault, à côté d’Hennin-Baumont) et du Pompidou-Metz. Leur prétendue réussite est vite rattrapée par la réalité : fréquentation en baisse constante et en dessous des prévisions. Comment remédier à cela ? Par l’innovation : ainsi le Louvre-Lens a organisé une exposition sur les supporters du RC Lens pendant la coupe d’Europe de foot (http://www.louvre.fr/expositions/rc-louvre ) et propose à ses visiteurs de contribuer par des dons en liquide au devenir du musée via des urnes astucieusement installées dans le musée. Autres solutions ? Les expositions « Block-busters, » c’est-à-dire exposer d’illustres inconnus tels que Pablo Picasso, Gustave Hopper, Andy Warhol ou Jeff Koons (qui peut par ailleurs financer tout ou partie de l’exposition) ; les expositions populaires, Batman, 007 ou Barbie ; les expositions à la gloire du projet d’EuropaCity ou de BIG feront l’affaire également en proposant dans la boutique, opportunément installée en fin de visite, un « mug » reprenant la forme du bâtiment donc probablement impropre à l’usage et une carte postale des espaces agricoles sponsorisés par Auchan en guise de compensation des irrémédiables dégâts du projet. Cette définition de la culture relève de ce qu’a défini Takashi Murakami pour vendre ses grandes figurines en plastique à de riches personnes à la recherche de faire-valoir, le « superflat. » Comprenez : tout est consommation.
Enfin, elle vient toujours en dernier mais constitue un enjeu majeur, l’écologie, ici au rabais. Le choix d’artificialiser parmi les dernières terres agricoles aux excellentes potentialités agronomiques d’Île-de-France est entièrement rejeté par les porteurs du projet d’EuropaCity sur « les élus régionaux et les pouvoirs publics. » Ces derniers apprécieront la reconnaissance de leurs lobbyistes. Ces terres, les plus fertiles d’Île-de-France, ont par ailleurs été décrédibilisées lors des réunions publiques organisées par les susdits pouvoirs publics. Par exemple en plaçant à l’aide d’un large ovale jaune imprécis l’ancienne décharge sauvage de Gonesse juste en dessous de la future gare et à l’emplacement exact du projet d’Europacity (p.40 de la présentation faite par la ville de Gonesse le 25 novembre 2014 : https://www.societedugrandparis.fr/wp-content/uploads/2014/11/rp-gonesse...) alors qu’elle était en fait plus à l’ouest, en lieu et place de l’actuel Parc de la Patte d’Oie de Gonesse. La question de l’artificialisation des sols soulève des questions légitimes parmi les citoyens qui se voient proposer dans les centres commerciaux Auchan (entre autres) des tomates espagnoles en plein hiver. Cette même problématique est soulignée comme alarmante de manière plus officielle par les pouvoirs publics sur le site du ministère de l’écologie (http://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/lessentiel/ar/272/... ). La réponse des porteurs du projet d’EuropaCity sur ce sujet relève des approximations systématiques : « le type de construction choisi peut réduire de manière significative lesdites émissions [de Gaz à Effet de Serre] » ou « les solutions énergétiques étudiées permettant de diviser les émission [de GES] par 4. » L’interprétation est libre, la « division par 4 » ne précise pas par rapport à quelle référence elle est effectuée. Voilà ce qu’on peut appeler de l’écologie de moyen mal à propos.
Le projet d’EuropaCity est celui d’un centre commercial autiste coiffé d’un chapeau vert. Ainsi fardé, il pense échapper à sa définition. Ce centre commercial de plus serait un pas supplémentaire vers l’omniprésence supposée de la consommation et de la nouveauté dans la vie des citoyens. Ces derniers étant d’abord perçus comme des consommateurs par une élite économique déconnectée du milieu naturel et humain complexe dont ils voudraient s’abstenir d’être un élément. L’économiste et statisticien Arnaud Degorre replace le projet d’EuropaCity dans la rationalité qui l’a vu naître : un lieu où l’insuffisance de l’offre commerciale ne doit plus exister, diminuant au maximum la distance symbolique qui sépare un consommateur de son acte d’achat. EuropaCity est la promesse d’une consommation tout-en-un incluant la « culture » et la « détente » mais ayant oublié que la terre sur laquelle il souhaiterait s’installer, des surfaces fertiles et précieuses sont un bien que nous ne faisons qu’emprunter.
Le projet Europacity m'évoque un lieu commercial et un lieu de vie, quelque chose de gigantesque qui vient s'implanter dans un espace ultra-concurrentiel.
Je pense que ce projet est plutôt positif car il ne peut que venir renforcer le pôle d'attraction autour de Roissy, et plus généralement sur le 95.
J'ai quelques inquiétudes par rapport au manque important de commerces sur Sarcelles « intramuros » ; ce genre d'hyper-centres tue les commerce de proximité et de quartier. Le centre Les Flanades est une véritable misère commerciale sur Sarcelles. My place, qui est à Sarcelles mais vers l'extérieur, a fini d'achever le centre commercial du cœur de ville. Alors certes Europacity sera plus éloigné et donc moins dangereux mais ça ne va pas aider non plus à ce niveau-là.
L'intérêt d'Europacity, c'est avant tout les loisirs et le divertissement car pour le reste il y a dans le 95 et dans le 93 une saturation... sauf si ce que propose Europacity est vraiment nouveau... Mais même si c'est le cas je n'y crois pas trop : Aéroville à la base avait pour ambition de proposer du luxe, de l'haut de gamme et moyenne gamme, et aujourd'hui on se retrouve avec un bas de gamme, déserté. Donc si c'est vraiment nouveau, et du nouveau durable, pourquoi pas, mais si c'est pour avoir de nouveaux H&M et Zara, il n'y a aucune utilité. Ce serait bien d'avoir des créateurs issus des villes environnantes, il y en a de nombreux et de très talentueux sur Sarcelles, Mohamed Dia par exemple est de Sarcelles.
En tant que potentiel client, j'ai une certaine forme de curiosité par rapport à ce que sera Europacity, notamment pour ce qui concerne les événements culturels qui pourraient y être proposés et la possibilité d'y faire du ski. Je souhaite juste que cela soit accessible à tous.
J'espère également qu'il y aura des salles d'exposition où les artistes issus des quartiers du 95 pourront être présents et se croiser.
Je suis favorable au projet, surtout qu'a priori si Auchan se lance dans cette aventure, c'est que des études de marché ont été faites, et qu'il est apparu au porteur du projet que ça pouvait marcher. Alors certes Aéroville a raté le virage du luxe, mais peut-être qu'Europacity peut réussir.
Mais je suis favorable sous conditions :
Il ne faut pas tuer les commerces dans la ville, quasi morts à Sarcelles ; Europacity devra proposer quelque chose de radicalement innovant et spécifique.
Europacity peut être source d'emplois, même si peu sont crées : il faudra préparer et former les jeunes. Même si Auchan n'a pas de vocation sociale, il faut imposer des clauses d'insertion réellement contraignantes. En réalité, je sais bien que les entreprises ne respectent jamais leurs engagements, mais même si Sarcelles ne récupérait que 60 emplois, ce serait toujours ça de pris...
L'offre de loisirs devra être accessible pour tous.
Les espaces « culture » devront être accessibles aux artistes des villes environnantes.
Nabil Koskossy, fondateur et membre de « Made in Sarcelles »
Le projet Europacity a un gros point positif : les loisirs qu'il pourrait proposer. C'est formidable ce que peuvent faire le Canada ou les Etats-unis en la matière.
Par contre il y a trop de centres commerciaux alentours : Rosny 2, Paris Nord, Millénaire, etc
Aujourd'hui, les locomotives n'en sont pas vraiment : à Belle Epine dans le 94 par exemple, les loisirs marchent très bien, par contre le centre commercial en tant que tel ne marche pas du tout.
Dans Paris intramuros, il n'y pas de locomotives, et ça marche très bien.
De toute façon, Nicolas et Fauchon ne peuvent marcher que s'il n'y a pas de locomotives.
C'est vrai que le divertissement culturel manque énormément à Sarcelles, il n'y a quasiment rien pour les jeunes. Concernant les pistes de ski, ça va cartonner chez les jeunes de Sarcelles. Moi par exemple, dès que ça ouvre, j'y vais ! Même si je préférerais que le culturel soit à l'intérieur de la ville.
Mais il serait hypocrite de faire « l'écolo » : nous aussi on veut du rêve, nous on est enclavés, il n'y a rien ici, le RER D est en panne tout le temps.
Mais pour qu'Europacity marche, il faut faire participer les villes, il faut nous faire participer, il faut notamment recruter chez nous pour animer le secteur loisirs. Les fablabs, les boutiques éphémères, les cultures hip-hop et urbaines c'est super, mais c'est quoi les « petites lignes » écrites en tout petit tout en bas ? Car on soupçonne que le porteur du projet Europacity ne veut pas de ceux qu'il considère sûrement comme des « racailles » ou des « djihadistes », mais en même temps il annonce qu'ils vont proposer de la culture issue justement des quartiers populaires... Comment vont-ils gérer cette contradiction ? Ils pourraient très bien proposer de la culture hip-hop mais sans fondements, comme on propose du « commerce ethnique » sans les personnes d'origine africaine. On a eu cette expérience avec le 104 à Paris...
Pour ce qui concerne la population de Sarcelles, pour ce qui est du flux et des loisirs, ça va très bien marcher, il y aura du monde, avec beaucoup de flâneurs. Par contre je pense qu'à l'achat ce sera une catastrophe. Il faut voir Aéroville ou le Millénaire la semaine : il n'y a personne ça fait peur. Et puis le fait que ce soit ouvert pourrait être catastrophique, un peu comme pour My Place : à l'intérieur ça fonctionne, à l'extérieur ça ne marche pas.
Le gros point négatif du projet est un manque de travail sociologique : on ne s'intéresse pas assez à l'humain, on ne s'intéresse pas à l'intérêt de la population ; les décisions se prennent entre actionnaires d'Auchan.
Je ne pense pas que les touristes vont venir en masse à Europacity. A Val d'Europe par exemple, qui achète en réalité ? Les touristes pour 30 ou 40%, pour le reste, les 60%, c'est la population locale, plutôt des quartiers populaires d'ailleurs. Le touriste s'il veut du Chanel, il va à Paris rue Montaigne.
Le 2ème point négatif, c'est l'emploi. Ça ne créera pas d'emplois chez ceux qui n'en ont pas (les chômeurs), mais chez les expérimentés, donc il y aura du débauchage.
Les clauses sociales ne changeront rien à l'affaire : les entreprises vont sous-traiter auprès de boites intérim qui elles-mêmes vont sous-traiter auprès d'entreprises qui savent comment contourner les règles ; par ailleurs, certes il y aura recrutement via des emplois Tremplin par exemple, mais les recruteurs pourront utiliser le licenciement économique au bout de 3 ans une fois que les aides de l'Etat ne seront plus là à hauteur de 70%.
La seule chose qui pourrait marcher pour créer véritablement de l'emploi durable, c'est les quotas contraignants avec toute une batterie de critères pour chaque ville, et une priorisation par ville selon la proximité avec le site, le nombre d'habitants, la sociologie de la population, la sociologie précise des chômeurs, etc
L'emploi est essentiel sur Sarcelles, c'est la priorité. Ici il y a du racisme mais c'est une conséquence du manque d'activités, du manque d'emplois, du manque de pouvoir d'achat, ce qui crée de fortes divisions sociales et raciales. Europacity pourrait peut-être, un peu, contribuer à apaiser le climat social.
Hocine Radjai, chargé de sensibilisation à l'entreprenariat à la Maison de l'emploi de Sénart, membre fondateur de l'association Propeace à Sarcelles
Je me suis rendue à deux réunions d'information durant la période du débat public. Je suis également allée voir sur place le lieu qu'occuperait le projet d'Europa City, s'il était validé.
Plusieurs éléments me viennent avec ce projet :
- La vision d'une société que l'on doit faire consommer et que l'on doit amuser.
- Le manque d'imagination des entrepreneurs et des politiques qui les soutiennent, comme si il n'y avait que par ces deux activités que nous pouvions créer des emplois.
- Les communes environnantes à qui on pourrait enfin essayer d'offrir un environnement harmonieux, en ne construisant pas n'importe quoi. Y a t-il des politiques capables d'imaginer autre chose que de la friche industrielle ou des sièges de R&D en forme de bunkers pour entourer les habitations ? Intégrer la nature, des champs, des arbres, des jardins, refaire apparaître des commerçants de quartier ?
- Quel dommage de gâcher ces terres alors que cette zone présente déjà beaucoup de surfaces urbanisées et laissées à l'abandon.
- Le fait de vouloir urbaniser non seulement 80 hectares pour Europa City mais aussi 220 autres hectares pour de la R&D. Les entreprises sont encore inconnues mais qu'importe. Il faut urbaniser absolument, comme si c'était obligé car garant qu'il se passe quelque chose, qu'il va y avoir de l'emploi !
Tout cela me parait un sacré gâchis, sans vision globale. On va urbaniser pour un pauvre projet de société d'hyper consommation et sans recherche d'aucun équilibre entre la vie en ville, les entreprises et la nature toute proche.
Je pense que ce projet ne correspond pas aux besoins de la population locale.
Il aliène des terres agricoles dont on manquera dans le futur pour nourrir les habitants de plus en plus nombreux.
Le projet met en avant le loisir et la culture et en particulier une piste de ski qui sera grande consommatrice d'énergie (le maitre d’œuvre parle d'auto production d'énergie, mais si une auto production est possible pourquoi ne pas l'envisager hors ce vaste complexe INUTILE) ?
Créer des théâtres de verdure sous les pistes du Bourget me parait d'une absurdité sans nom.
La création d'emploi annoncée ne correspond pas à ce qu'ont dit les experts lors de la réunion de Garges le 28/06.
Je suis contre ce projet.
Le débat public sur EuropaCity s'achève ce jour, mercredi 13 juillet.
Quel que soit le regard que l'on porte sur ce projet, après 4 mois de réunions publiques, d'échanges variés, de contributions diverses et d'expertises en tous genres, plusieurs conclusions s'imposent :
1. ce projet n'est pas susceptible de tenir les belles promesses qui ont entouré son étonnante promotion dans les médias pendant les 5 longues années, de 2011 à 2016, qui ont précédé l'ouverture du débat public ;
2. loin d'être innovant ce projet porte tous les stigmates de temps révolus où le progrès rimait avec industrialisation, concentration urbaine et société de consommation ;
3. bien que conçu dans des bureaux d'études prestigieux, ce projet ne peut surmonter le handicap originel d'être foncièrement déconnecté des réalités du territoire sur lequel il devrait se déployer ;
4. même amendé et enrichi par les nombreuses contributions suscités par le débat qui s'achève, il n'y a aucune chance que ce projet puisse répondre aux attentes des habitants en terme de créations d'emplois et de nouvelle dynamique offerte à leur territoire ;
5. au contraire la poursuite de ce projet affecterait profondément l'emploi et les commerces de proximité ;
6. dans la perspective d'un tel projet, la réalisation par la puissance publique de nouvelles infrastructures routières et de transports collectifs tous modes confondus (train, bus, route, circulations douces) serait une nécessité incontournable et une exigence inconsidérée au regard des capacités financières disponibles ;
7. l'Est du Val d'Oise et le Nord de la Seine-Saint-Denis étant en dépassement constant des seuils de pollution de l'air tolérés par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), un minimum de considération pour la santé des populations environnantes exposées à l'accroissement rapide de maladies cardiovasculaires ou respiratoires (asthme précoce, etc.) devrait conduire à l'abandon d'un tel projet ;
8. vu les recommandations récentes (13 mai 2015) du Conseil Économique Social et Environnemental (CESE) sur la bonne gestion des sols agricoles, vu les multiples engagements de la France pour juguler l'étalement urbain et limiter la consommation d'espaces naturels et de terres agricoles (Loi d'avenir pour l'agriculture, l'alimentation et la forêt du 13 octobre 2014 et Rapport publié le 27.09.2015 par le Cabinet du Premier Ministre sur "Les nouveaux indicateurs de richesse"), vu la Loi relative à la transition énergétique pour une croissance verte promulguée le 17 août 2015, vu la ratification par le Président de la République le 15 juin 2016 de l'Accord de Paris sur le climat adopté à l'unanimité par 195 pays en décembre à l'issue de la COP21, il devient incontournable pour la crédibilité et l'autorité de la puissance publique que les différents acteurs de l'État, de l'Administration et des Collectivités territoriales renoncent à apporter leur soutien à des projets privés de la nature du projet EuropaCity.
Avant même l'ouverture du débat public sur EuropaCity, l'Autorité environnementale (Ae) a été saisie par l'Établissement public d'aménagement "Plaine de France" pour la création d'une zone d'aménagement concerté (ZAC), en vue de l'urbanisation du Triangle de Gonesse.
Dans son Avis délibéré du 2 mars 2016 n°Ae : 2015-103, l'Ae s'interrogeait sur "les raisons pour lesquelles les maîtres d'ouvrage de la ZAC et d'EuropaCity n'ont pas proposé à la commission nationale du débat public (CNDP) de faire porter le débat public sur un seul et même projet et d'indiquer en quoi le projet de création de ZAC serait modifié, en fonction des conclusions possibles de ce débat public et de l'enquête publique sur le projet de ligne 17". L'Ae notait alors que "cette approche n'est pas de nature à garantir de façon optimale le respect du principe de participation du public, plusieurs consultations étant conduites en parallèle sur des projets intimement liés, sur la base d'informations incomplètes, laissant penser que leurs autorisations peuvent être prises indépendamment les unes des autres." (p. 3 Synthèse de l'avis)
Le débat public, riche et instructif, qui vient d'avoir lieu, a largement confirmé la nécessité de traiter globalement de toutes les questions économiques, sociales et environnementales soulevées par les différents projets d'aménagement du Triangle de Gonesse. Le groupe Auchan s'honorerait de reconnaître cette nécessité en renonçant à poursuivre un projet qui divise si profondément les collectivités locales du territoire.
Cette sage décision permettrait de commencer à résorber les oppositions que ce projet a suscitées entre les départements du Val d'Oise et de la Seine-Saint-Denis 93 et 95. Il serait à nouveau possible de poursuivre le débat sur le devenir du Triangle de Gonesse dans un cadre régional et en se conformant au Projet d'ordonnance relatif à la démocratisation du dialogue environnemental soumis à consultation publique depuis le 12 juillet 2016 et qui vise à réformer les procédures amont destinées à assurer l'information complète des citoyens sur l'ensemble des impacts et des objectifs des projets pour rendre possible et pertinente leur participation à l'élaboration des projets et garantir la compatibilité des dits projets avec la protection de l'environnement.
Claude LOUP, membre du CA du Collectif pour le Triangle de Gonesse
Dans notre région, les axes routiers sont saturés, les RER sont vétustes et surchargés. Alors conservons nos espaces verts et nos terres agricoles et consacrons l'argent prévu pour Europacity au mieux vivre et au mieux être des habitants de la région : rénovation et amélioration du RER B, financement nécessaire à la survie du Parc de la Poudrerie de Sevran, aménagement des friches industrielles (PSA Aulnay entre autres !). Les besoins sont immenses alors qu'Europacity n'apportera que des nuisances.
Europacity fait penser à un projet faramineux qui ne s'adresse pas vraiment aux couches populaires du 93 et du 95. Ce sera un lieu d'attraction pour qu'une certaine classe sociale consomme à outrance, avec aucune cohésion sociale, aucun souci de vivre-ensemble.
Il y aura certainement d'une manière ou d'une autre un flicage à l'entrée, un peu comme à l'entrée des boites de nuit, et d'une manière ou d'une autre, il y aura de la discrimination dans l'accès au site.
Pour ce qui concerne la culture à Europacity, j'ai bien peur que ça s'apparente à ce qu'on connait déjà : les « colons culturels ». Comme par exemple au 104 à Paris, où les danseurs hip-hop ont fini par être virés.
Ici c'est du privé, donc peut-être que ça peut marcher mieux que dans le public, mais je ne'y crois pas trop car c'est surtout du marketing, il n'y a pas de souci de la convivialité et du vivre-ensemble, il n'y a pas de volonté là dessus.
Pour donner un exemple dans une ville du 94 en 2005, il y avait un projet « citoyenneté » avec la mise en place d'un débat public organisé par la ville. Une grande soirée de clôture a été organisée avec les élus de la ville, plusieurs idées ont émergé, la municipalité a récupéré deux idées : la création d'un site internet et surtout la création d'un service jeunesse. Le service jeunesse n'a duré que 3 ans : ce n'était de la part de la municipalité qu'électoraliste.
Sur ce projet, on a certainement la même démarche : on demande l'avis des gens, mais c'est comme pour une campagne électorale, on veut juste faire rêver les gens mais il n'y a que désillusions qui les attendent. Comme les élus, ce genre d'entreprises sont dans le calcul perpétuel quand ils demandent l'avis des gens, ils n'agissent pas du tout dans l'intérêt général, ils veulent juste une adhésion la plus large possible à un moment donné pour se placer ou placer leur projet, et puis basta. On n'est pas dupes. A force, on n'est plus dupes.
Si je devais poser une condition à ce projet ce serait l'obligation d'une convention avec les associations et les entrepreneurs sur le territoire pour garantir des espaces pour les activités portées par des créateurs du territoire, et des emplois. Conventions avec des garanties contraignantes. Il n'est pas trop tard pour associer étroitement les associations et les acteurs de terrain.
Pour ce qui concerne ce qu'il faudrait mettre en place en termes de formation, attention à ne pas privilégier les formations sur un emploi précis, il faut des formations à la polyvalence, apprendre aux gens, aux jeunes en particulier, la diversité, l'adaptabilité, l'ouverture.
Après c'est le travail des élus, le rapport de force qu'ils se doivent d'imposer au porteur du projet Europacity : par exemple imposer au recruteur un pourcentage de chômeurs à recruter sur telle ou telle ville. C'est une question de volonté de la part des élus. Et c'est pour ça que je n'y crois pas trop, car ça fait longtemps que les élus en place ne font plus preuve de volonté face aux promoteurs et aux grandes entreprises quand il s'agit du bien commun et de l'intérêt général.
Pour ce qui concerne les pistes de ski, on n'a pas les moyens d'être écolos, nous on a des gamins qui ne peuvent pas aller au ski donc ce serait super pour eux. Mais attention à ne pas reproduire les tarifs de l'Aquaboulevard qui sont excessivement élevés.
Almamy Kanouté, membre fondateur de Rezus (« Réseau des zones urbaines sensibles »)