Interview des membres de la CPDP Réseau de Transport Public du Grand Paris – première partie

le 6 décembre 2010

Chaque semaine, nous vous proposons de découvrir les réponses de trois membres de la CPDP  Réseau de Transport Public du Grand Paris à un questionnaire que nous leur avons soumis. Ce questionnaire est le même pour chacun des membres de la Commission.

Messieurs Bernet, Rostagnat et Watissee ont donc répondu à nos questions, voici leurs réponses.

Claude Bernet

Claude Bernet

1.      Pourriez-vous décrire en quelques mots votre parcours professionnel ?

Parcours classique : 3 ans comme sous préfet dans l’Ouest, puis la DATAR, quelques cabinets ministériels, 4 directions aux Ministères de la Mer et de l’Agriculture, dont les Pêches, qui forment à la concertation « franche et loyale », enfin l’Inspection générale de l’Agriculture, où j’étais spécialiste des financements européens

2.      Quelles ont été les motivations qui vous ont amené à vous engager dans cet exercice de démocratie participative ?

Dans toutes mes responsabilités, j’ai eu besoin de privilégier le management négocié sur l’autorité et je me sentais bien dans cette démarche ; alors j’ai fait acte de candidature, et depuis 2007, j’enchaîne les débats : contournement autoroutier de Toulouse (projet abandonné à l’issue du débat), lignes TGV Montpellier Perpignan et Roissy Picardie (projets poursuivis par le maitre d’ouvrage)

3.      Quelle est, selon vous, la pertinence d’une telle procédure dans le processus décisionnel d’une infrastructure de transport ?

D’abord, le débat, s’il est bien conduit,  informe loyalement le public sur ce qui va (peut être) se passer, et lui permet de réagir en étant écouté et entendu : à la fin, la commission fait au maitre d’ouvrage un tableau complet : le projet est-il rejeté, ou attendu,  par l’opinion, dans sa diversité, comment sont perçues les variantes techniques ou géographiques, quel prix les gens sont prêts a payer, comme usagers et comme contribuables. Pour le maitre d’ouvrage, tout cela est précieux, et vaut –peut-être- le prix élevé du débat.

Michel Rostagnat

Michel Rostagnat

1.     Pourriez-vous décrire en quelques mots votre parcours professionnel ?

Je suis entré il y a 30 ans dans le corps des ponts et dans la haute fonction publique de l’Etat. Mon ambition était de faire un travail de terrain, auprès des gens. Ma carrière n’a peut-être pas été classique – à supposer qu’il en existe – et ne laisse pas de témoignages visibles dans le paysage. Je me suis en fait attaché à toujours ouvrir les microcosmes professionnels dans lesquels j’étais plongé à leur environnement. Depuis quelques années, je développe une activité d’audit et de mobilisation de la ressource humaine dans un cadre associatif.

2.     Quelles ont été les motivations qui vous ont amené à vous engager dans cet exercice de démocratie participative ?

Permettre aux habitants de la grande région capitale de devenir acteurs de leur avenir au terme d’un grand débat public est pour moi une chance, la confirmation des intuitions qui me guident depuis mon début de carrière. La confiance du président François Leblond aux côtés duquel j’ai travaillé naguère lorsqu’il était préfet de région a été déterminante.

3.     Quelle est, selon vous, la pertinence d’une telle procédure dans le processus décisionnel d’une infrastructure de transport ?

On voit bien, au fur et à mesure de l’avancement du débat, qu’il contribue, à travers l’étonnement du public, ses interrogations, ses contestations, ses propositions, à faire émerger une conscience collective. Quelle agglomération veut-on : compacte, ou multipolaire ? Avec quel rôle moteur des pôles d’’excellence ? Avec quel arbitrage entre la dépense d’aujourd’hui et l’investissement pour demain ? Le débat est aussi l’occasion de bonifier le projet dans ses dimensions technologiques, d’aménagement du territoire régional, de desserte capillaire, etc. C’est une vraie aide au maître d’ouvrage et aux instances politiques qui auront, le moment venu, à s’en saisir.

Henri Watissee

Henri Watissee

1.     Pourriez-vous décrire en quelques mots votre parcours professionnel ?

-Après des études d’ingénieur (Ecole Centrale de paris) et un doctorat,   j’ai commencé en 1968 comme ingénieur de Bureau d’Etudes spécialisé dans des structures complexes (tour Maine Montparnasse, plateforme pétrolière,  station RER auber ..) .

-de 1972 à 1980 , utilisant des méthodes numériques et passionné d’informatique , j’ai rejoint différents constructeurs informatiques comme chef de Département puis Directeur .

- en 1981 , j’ai créé une première société de conseil informatique puis une société de développements informatiques .

-en 1989 , j’ai repris une société spécialisée dans les systèmes de communications pour les transports ferroviaires et  réalisé avec cette société des systèmes pour de nombreux métros dans le monde entier .

- Depuis 2003 et après avoir cédé l’entreprise à un groupe Belge, j’effectue des accompagnements de directions d’entreprises, notamment PME  et réalise des missions d’expertise de projets innovants.

2.     Quelles ont été les motivations qui vous ont amené à vous engager dans cet exercice de démocratie participative ?

-         Informé par  un membre de la Commission nationale du débat Public de l’existence de cette procédure fondée sur la Loi et trouvant la démarche constructive et intéressante,  j’ai proposé  d’apporter ma contribution à cet exercice .

3.     Quelle est, selon vous, la pertinence d’une telle procédure dans le processus décisionnel d’une infrastructure de transport ?

-         Après deux mois de débat sur le projet de réseau de transport public du grand Paris, j’observe avec beaucoup d’intérêt :

o    l’évolution du Maître d’Ouvrage dans son comportement et dans la qualité de ses réponses face aux questions posées.

o   La façon dont il intègre les commentaires et observations

o   Dans de nombreuses occasions,  la pertinence des remarques , avis et questions qui pousse le maître d’ouvrage à enrichir ses propres réflexions .

-         Je suis certain que de nombreuses remarques ont d’ores et déjà influé sur le contenu du projet du maître d’ouvrage.

-         Mais pour nuancer le propos, il faut constater que pour obtenir ce résultat ,  il faut une telle débauche d’énergie tant de la part de la Commission que de la part du Maître d’Ouvrage qu’il faut se demander comment on pourrait dans le futur alléger le processus pour un résultat identique !

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