Vous êtes ici

Question n°118

Coûts et alternatives

Ajouté par Anonyme, le
[Origine : Débat mobile]

Projet très cher. Comment seront recyclées les éoliennes ? Quel est la nature des fonds perçus de l'Etat (aide, subvention) ? Au niveau de l'énergie produite, quelle sera l'incidence, à quelle hauteur cela se reflétera sur la facture ? Est-ce que financièrement ça vaut le coup ? Pourquoi ne pas développer les énergies marémotrices et houlomotrices ? Et toutes les énergies que l'on peut développer par la mer.

Date de la réponse:
Réponse de La maîtrise d’ouvrage, le
Réponse:

Bonjour,

1. Recyclage des éoliennes

La gestion des déchets est soumise au code de l’environnement. Les déchets sont classés en différentes catégories selon leur nature. Les éoliennes peuvent être démontées et transportées à terre pour être recyclées. En effet, les éoliennes sont principalement composées de métaux dont les méthodes et filières de recyclages sont clairement identifiées. Par ailleurs, les huiles contenues dans les machines seront prises en charge par une filière spécialisée permettant leur valorisation [1].

Ainsi, 88 % d’une éolienne (en masse) est recyclable. Les éléments restants sont des déchets industriels classiques, type polyvinyles, qui seront traités comme tels dans le circuit de recyclage et de valorisation traditionnel. Les éléments composant les câbles électriques pourront, quant à eux, être valorisés dans les différentes filières de recyclage selon les avantages et l’état de l’art au moment du démantèlement.

Concernant les autres composants du parc (fondations, poste en mer), un certain nombre de composants recyclables (acier et cuivre notamment) ont été identifiés à ce jour, ainsi que les interlocuteurs potentiels pour leur valorisation finale.

2. Nature de l’aide de l’Etat

L’Etat soutient le développement des projets de parcs éoliens en mer non par des aides ou des subventions, mais grâce au mécanisme incitatif d’appels d’offres concurrentiels à travers lequel les producteurs proposent une offre de prix d’achat de l’énergie produite en contrepartie d’un engagement d’achat garanti sur 20 ans par l’Etat.

Grâce à ce mécanisme, le plan d’affaires du maître d’ouvrage repose sur un tarif d'achat de l'électricité par EDF Obligation d'Achat (EDF OA) garanti sur une durée de 20 ans, gage pour la pérennité financière du projet.

3. Impact sur la facture

Le développement de parcs éoliens en mer grâce au système d’obligation d’achat génère un surcoût pour EDF. Outre les surcoûts liés aux tarifs bonifiés de l'électricité produite à partir d'énergies renouvelables (le photovoltaïque représentant aujourd’hui 35,3% du montant total de la CSPE), la Contribution au service public de l'électricité finance également ceux liés aux tarifs sociaux de l'électricité (5,5%) et à la production d'électricité dans les zones non connectées au système électrique européen (23,4%).

Pour compenser ce surcoût, EDF perçoit une Contribution au service public de l’électricité (CSPE), financée à 40% par les consommateurs « résidentiels » et à 60% par les entreprises et les artisans.

Selon un rapport de la Commission de régulation de l'énergie d’octobre 2014, la CSPE s’élevait en 2014 à  16,5 €/MWh, et représentait 13 % de la facture moyenne d’un client résidentiel consommant 8500 kWh/an, soit 75 euros par français.

Pour 2015, ces charges sont évaluées par la CRE à 6,3 milliards d’euros, dont 15,2 % pour l’énergie éolienne. Le montant de la CSPE a été porté à 19,5 €/MWh au 1er janvier 2015.

A plus long terme, la CRE estime que la CSPE devrait atteindre environ 30 €/MWh en 2025.

4. Autres énergies marines

Le développement de l'éolien a pour objectif de contribuer à la diversification du mix-énergétique français. Pour être équilibrée, la composition du bouquet énergétique doit comprendre des technologies aux caractéristiques complémentaires. La France s'est dès lors fixé un objectif de 23% d'énergies renouvelables en 2020 et 32% en 2030 (contre 18,6% aujourd’hui).

Le développement de l’énergie éolienne en mer n’est donc pas incompatible avec celui d’autres énergies renouvelables marines, telles que l’énergie houlomotrice ou l’énergie marémotrice que vous évoquez, aujourd’hui au stade de prototypes.


[1] Article R 543-3 du Code de l'environnement.