Question n°64
Création d'emplois ?
le ,Existe t-il des sociétés françaises capables d'intervenir avec des navires adaptés ou plateformes pour l'installation et l'ancrage de ce type d'éoliennes ? Si oui, est-on sur que ces sociétés françaises qui interviendront ne sous-traiteront pas à des sociétés danoises ou autres ?
L’industrie éolienne offshore nécessite des certifications exigeantes en termes de sécurité et de procédures, notamment pour les bateaux chargés de l’installation des éoliennes. Cette compétence est difficile à trouver qui plus est pour l’éolienne ADWEN de 8MW, notamment en France, où la filière de l’éolien en mer est en développement.
À ce jour et à notre connaissance, aucune entreprise française ne dispose des compétences et capacités d’installer des ouvrages de la dimension des éoliennes ADWEN 8MW.
Le maître d’ouvrage et son partenaire industriel Adwen, accompagne les entreprises locales, qui le souhaitent, pour qu’elles s’organisent et montent en compétence pour pouvoir répondre aux standards nécessaires au moment des appels d’offres. Dans le cas où les sous-traitants choisis sur des critères objectifs seraient étrangers, l’entreprise retenue sera encouragée par le maître d’ouvrage à employer des salariés français.
À titre d’exemple, lors d’une réunion du débat public du projet Dieppe-Le Tréport, un armateur de navires [1] a manifesté son intention d’armer des navires avec un pavillon français et des marins français: « c’est notre mode de fonctionnement dans le domaine maritime, avec les navires techniques que nous armons déjà. Nous transmettons cette exigence et nous appuyons fortement auprès des sociétés de projet et des donneurs d’ordres pour qu’ils jouent ce jeu-là également car nous avons malgré tout un handicap : le fait que les Anglais, les Danois, etc., ont dix ans d’avance sur nous. Je voudrais apporter le témoignage de TSM et la vision d’une PME normande de taille moyenne qui a des ambitions de développement dans l’éolien offshore. Il est certain que l’on pourra créer des emplois et beaucoup d’emplois français, car ce n’est pas notre philosophie de faire autre chose. Ce sera notre degré d’exigence de proposer des niveaux de coûts et d’emmener toutes les sociétés de projets avec nous pour qu’elles construisent des projets avec les gens du territoire et les sociétés du territoire. Je pense pouvoir attester que l’on est sur la bonne voie. Nous avons commencé à travailler sur différents projets. Concernant le projet du Tréport, nous nous mettons en route au fur et à mesure, il s’agit de former tous nos marins et l’encadrement de la société, de parler anglais, d’être certifiés, d’avoir des niveaux de sécurité et de qualité extrêmement élevés. Nous commençons sur de petites opérations. Nous investissons dans du matériel dès aujourd’hui pour être prêts dans 5, 7 ou 8 ans. Je déplore tous les jours que cela n’aille pas assez vite en France, les étrangers sont prêts à débouler avec les navires et l’expérience qu’ils ont déjà, mais il y a une volonté de nous faire travailler quand on peut, quand on a les navires. Un gros navire fait des forages au Tréport mais malheureusement aucun navire français ne peut les faire. Vous pouvez compter sur moi pour être le premier à râler auprès des projets quand un navire anglais vient et fait la taille de nos navires, alors que nous pourrions faire le travail. Notre démarche est donc celle-là. Les premières opérations que nous avons faites se sont bien passées, nous gagnons la confiance au fur et à mesure des porteurs de projets, plus cela va plus on nous confie de gros projets. Au-delà du soutien que nous apportons, sur plusieurs sujets, que ce soit la période de construction ou la période de maintenance, l’important est aussi que les projets se fassent le plus vite possible… ».
Par ailleurs, en application des articles L. 5561-1 et L. 5561-2 du code des transports, les navires battant pavillon étranger étant utilisés pour fournir à titre principal une prestation de services dans les eaux territoriales françaises sont tenus de respecter les dispositions sociales françaises prévues par le titre VI du livre V de la cinquième partie du code des transports et de respecter les obligations des L. 5522-1 du code des transports, relatives à la nationalité des équipages (effectif minimum de ressortissant nationaux ou communautaires), et L. 5522-2 du code des transports, relatives aux effectifs minimum pour la sécurité.
[1] Loïc THOMAS, Armement TSM.